Turin: L'Asilo Occupato menacé d'expulsion


- Turin : L'Asilo menacé d'expulsion après 13 ans de squat (8 oct. 2007)
http://grenoble.indymedia.org/index.php?page=article&id=5519

Squatté depuis 1995, domicile de plusieurs personnes et d'une famille, l'Asilo (ancienne garderie) est l'un des squats les plus actifs de Turin : rencontres au sujet du TGV Lyon-Turin, de l'anti-psychiatrie, des nuisances, distro, espace internet, gymnase, auberges espagnoles "bella vita", soirées de soutien pour la radio associative Radio Black Out, pour les victimes de la répression,...

En septembre 2007, une rumeur vient aux oreilles des occupant-e-s : l'association de "fraternité Italo-Roumaine" Fratia a demandé à la mairie l'autorisation de rénover le bâtiment à ses frais et de s'y installer. Une aubaine pour la mairie, qui avec ses "attributions-éclair", a déjà utilisé le prétexte de "fins citoyennes" pour évacuer des squats : la communauté immigrée roumaine est importante à Turin et les élections municipales approchent.

"Et cette guerre entre les pauvres nous dégoûte", écrivent les occupant-e-s de l'Asilo, "parce que les roumains, comme du reste des personnes de toutes les nationalités, sont passés par l'Asilo et nous sommes avec eux dans la rue et dans le quartier. Certains d'entre eux viennent de temps en temps aux dîners de soutien du mardi soir chez nous."

Ainsi fin septembre les squatteurs/euses sont allé-e-s rencontrer l'association Fratia. "La responsable a été peu disponible et vaguement méprisante (elle nous a conseillé de lui trouver un autre endroit si nous ne voulons pas qu'elle nous prenne notre maison)."

Le 4 octobre, les squatteurs/euses accompagné-e-s par une centaine de personnes, sont allé-e-s solliciter un entretien à la mairie de l'arrondissement concerné. "Nos interlocuteurs se sont bien gardés de déclarer explicitement leur intention d'expulser l'Asilo, mais celle-ci est malgré tout apparue immédiatement : ils ont déclaré considérer les squats comme l'Asilo comme des espaces disponibles et utilisables par la mairie à tout moment comme n'importe quel bâtiment vide et inutilisé dont elle est propriétaire. En gros, pour ces messieurs, 13 ans d'histoire et de vie n'existent pas parce que notre réalité n'est pas bureaucratiquement et légalement formalisée. En outre le maire de l'arrondissement justifie une éventuelle expulsion en disant que l'Asilo n'a aucune sorte de rapport avec le quartier, parce que dans les conseils municipaux aucune de nos activités n'est évoquée : monsieur le maire ne réalise pourtant pas que beaucoup d'habitants du quartier pourraient dire la même chose de lui et des assemblées de quartier auxquels il n'a jamais assisté. Pendant la réunion nous avons aussi mis en évidence qu'il y a bien un espace à accorder aux associations : les Officine Grandi Motori, 72000 m2 complètement inutilisés dans le même arrondissement, dommage qu'il soit trop coûteux de les réhabiliter, vu que les caisses municipales sont épouvantablement vides depuis les Jeux Olympiques, à tel point que la mairie mène une véritable campagne de privatisation du patrimoine public.
La stratégie de ces messieurs est de nous intimider, en nous disant qu'il n'y a pas vraiment d'autres alternatives et qu'ils peuvent venir prendre notre maison quand ils veulent, à moins que nous n'acceptions la possibilité qu'eux, en gentils administrateurs de gauche, nous offrent : nous nous légalisons, nous devenons une belle association ou pourquoi pas un service social qui tente de combler les lacunes des mêmes institutions qui attendent le bon moment pour nous expulser. Evidemment nous avons dit non à ces "propositions indécentes", nous préférons lutter et risquer de perdre notre maison que dénaturer son essence même en cédant à ces compromis qui ont un goût de chantage."

"Ile heureuse dans une Turin transformée après une épidémie d'expulsions et de répression vouée à supprimer le dissensus et les lieux de socialisation, pour chercher de nous diriger tous vers des lieux marchandisés et contrôlés, souriant à tous les abus et réprimant la rage que nous avons à l'intérieur... Cette fois c'est notre tour et c'est celui de toute l'histoire de ces quatre murs. Naturellement ça ne nous va pas, nous resterons ici, et nous invitons tous les amis à passer chez nous."

Aujourd'hui lundi 8 octobre 2007 à 15h, une discussion ouverte se tient à l'Asilo sur les prochaines initiatives, avant une déambulation à travers la ville qui se terminera en "apéritif musical" devant la mairie.

Pour suivre en italien l'actualité de cette lutte :
- Le site des squatteureuses turinois-es, http://tutto.squat.net/
- Indymedia-Piémont, http://piemonte.indymedia.org/

L'intervention au conseil municipal turinois en faveur de l'association Fratia :
http://www.comune.torino.it/consiglio/INTERPELLANZE2007/05736.htm

Pour celles et ceux qui comprennent l'italien, l'enregistrement de l'entretien à la mairie d'arrondissement du 4 octobre 2007 rappellera que les arguments des autorités face aux squats et leurs techniques de "dialogue" sont fort semblables de part et d'autre de la frontière...
http://tutto.squat.net/download/file/viewfile.php?idfile=121

- Turin (Italie): Solidarité avec le C.s.o.a l'Asilo (8 oct. 2007)
http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=86575

Depuis de nombreuses années existe sur Turin (Italie) de nombreux squats non legalisés, fruits de multiples occupations de la part du mouvement anarchiste et antagoniste. Des squats (C.s.o.a) où l'autogestion ici et maintenant n'est pas un vain mot. Depuis 2 ans la répression (expulsions...) menée par les autorités municipales, la police et la justice s'est accentuée à l'encontre des squats pour des enjeux de politique politicienne (sécurité, etc.). L'Asilo, situé dans le centre, existe depuis 13 ans et mène de nombreuses activités sociales et culturelles en dehors des sentiers battus.
(...)

- L'Asilo Occupé sur le point de se faire virer (7 oct. 2007)
http://www.informa-azione.info/asilo_squat_sotto_sgombero_occupo_ergo_sum

L'Asilo Occupè Principe di Napoli risque de se faire déloger à cause de l'association Fratie ("fraternité" en roumain). Actuellement ils sont situés Corso Giulio Cesare 29 mais ils désirent avoir un lieu plus grand... MAIS CE LIEU C'EST CHEZ NOUS!

Il y a longtemps que l'Association a demandé à Ilda Curti, qui s'occupe de politiques d'intégration, d'avoir le lieu de via Alessandria 12 bien qu'ils sachent que nous l'habitions et que nous y faisons des activités depuis 13 ans. (...) Antonello Angeleri du conseil de l'UDC à la marie (...), avec un appel au conseil de cette mairie, sollicite Ilda Curti à prendre en considération la demande de Fratia. Ceci est la façon d'agir déjà adoptée à Torino et en général en Italie: l'assignation de locaux à diverses associations finalisées aux délogements des maisons occupées (cf. Rosalia, Alcova, Fenix).

Angeleri ne laisse pas échapper l'occasion, en prévision des éléctions, de faire belle figure envers les citoyens sensibles à "Torino-multiéthnique" et sourtout de faire prise sur les nombreux Roumains qui peuvent être une grande source de votes, sans s'occuper des squatteurs que ne votent ni ne collaborent avec les Institutions.

A l'aise dans leur role, Ilda Curti et Antonello Angeleri laisse maintenant la bataille se dérouler entre les squatteurs et leurs copains d'un coté et de l'autre l'association Fratia: joli scénario servant à distraire les citoyens à ne plus penser au grand "bluff" des Olympiades (mairie grassement endettée, dévastation du paysage, spéculation sur d'énormes structures publiques inutilisées comme Palafuskas de la Piazza de la Repubblica) et à donner du boulot aux journalistes toujours affamés de torrides histoires tant sur les squatteurs que sur les immigrés.

La semaine passée nous avons rencontré la responsable de Fratia qui nous a semblé peu disponible et plutot insolente (à titre d'exemple elle nous a conseillé de leur trouver un autre lieu que l'Asilo si nous désirons continuer à vivre ici), mais nous a fait réaliser que derrière tout cela, en dehors de la recherche pour l'association d'un lieu plus vaste, se révèle une nouvelle offensive envers les occupations, le tout en s'accomodant d'une argumentation fort en vogue, celle de l'intégration des communautés étrangères en milieu urbain.

Même si cette fois-ci il s'agit de l'Asilo qui est mis en jeu, nous pouvons imaginer que cet exemple pourra bien être réiteré dans le cas d'un succès en leur faveur: pour cela nous invitons tous ceux à qui cette maison et les occupations en général ont un sens à manifester leur solidarité et à participer aux prochaines initiatives qui se feront pour empècher ce délogement!

Asilo Occupato Principe di Napoli

Download pdf:
http://www.informa-azione.info/files/3ott_franc_prima_incontro.pdf

A.


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