Tours: Libérons-nous des frontières, pas d'expulsion, que des ouvertures! |
Pas d'expulsions, que des ouvertures...
La semaine dernière, Saki a été raflé devant chez lui à Tours, et emprisonné
deux jours pour n'avoir pas de papier.
En janvier dernier dans le même quartier, son frère Nasko avait été raflé
devant l'école Paul Bert, à l'heure de sortie des enfants : il venait chercher
Almir, son neveu. Après quinze jours de rétention à Rennes, Nasko avait été
relâché parce que la France n'avait pas pu l'expulser vers le Kosovo.
Une mobilisation s'était créée autour de Nasko, elle a perduré autour de Saki,
face à l'acharnement des flics, du préfet.
Peu avant l'arrestation de Saki, le 25 février, c'est Micha qui était incarcéré
puis transféré au Centre de Rétention Administrative de Rennes, où il a fait
huit jours de grève de la faim et s'est tailladé le bras. Des révoltes existent dans tous les centres d'enfermement des étrangers.
Saki a été libéré mercredi matin. Micha est sorti du camp de Rennes vendredi
après-midi. Ils restent sans papiers, sous le coup d'une obligation de quitter
le territoire et sans logement.
Le 15 mars, d'ailleurs, sonne la fin de la trêve hivernale : cela concerne aussi
bien les locataires, squatteurs et squatteuses, sans papiers et tou-te-s les
mal-logé-es.
C'est aussi la semaine dernière, le jeudi 10, qu'un nouveau lieu a ouvert, le
troisième en un mois, les deux autres lieux ayant été expulsés très rapidement,
situé pour cette fois au 19 rue de la Parmentière, à La Riche, futur quartier
résidentiel de l'agglomération de Tours.
Le Nom Lieu est un lieu politique : nous concevons la lutte comme un processus
global et entendons prendre part activement à la guerre sociale en cours. Le Nom
Lieu est un espace où l'on peut se rencontrer, partager, élaborer des
stratégies, des pratiques et des idées subversives.
A travers cet espace, ces rencontres, ces discussions, ces activités, il s'agit
aussi de prendre conscience des rapports, des normes et des frontières qui nous
séparent et nous aliènent, et de les dépasser.
Frontières sociales, frontières terrestres, le Nom Lieu est justement un espace
où l'on peut s'organiser matériellement pour mener la lutte sur différents
fronts.
Il risque d'être expulsé en début de semaine : il nous reste 10 000 logements
vides à squatter sur l'agglomération, et notre désir de circuler et de
s'installer librement ne nous a jamais autant animé.
Nous appelons à venir partager un petit déjeuner de soutien lundi 14 et mardi 15 mars à 7h; un atelier de Langue des Signes s'y tiendra à 15H30.
Libérons nous des frontières : pas d'expulsions, que des ouvertures!
Collectif des enfants cachés de Mort-Fouasse