Le 23 juillet le climat se tend à Toulouse au sujet des occupations; la préfecture semble décidée à régler le dossier. Deux expulsions qui trainaient depuis un moment sont réalisées coup sur coup! L'info filtre: le Clandé serait le prochain sur la liste. Ce lieu est occupé en 96, puis légalisé par une convention précaire d'occupation 6 mois après, de nouveau dans l'illégalité à partir de septembre 2000 par décision du tribunal, le propriétaire (la ligue nationale contre le cancer) préférant vendre que de contribuer à péréniser cette expérience. Ce lieu donc, est en danger, de plus celui-ci traverse une crise d'affection qui le rend plus ou moins désert et sans vie (nous ne nous attarderons pas ici sur les causes de cette état de fait), l'été aidant nous nous retrouvons une petite dizaine pour contrer la menace. Décision est prise de monter un canular, le Clandé sera cadennassé, barricadé, puis vidé de ses occupantEs. Mais en faisant croire auparavant à l'enfermement de trois personnes en grèves de la faim, idée que le journal local "la détresse du midi" contribura à répendre en titrant sur une demi page "le clandé grève de la faim contre les expulsions". Des rassemblements massifs (de 3 jusqu'à 6 personnes) seront organisés de manière irrégulière, les décorations revendicatives de la batisse seront régulièrement arrachées et remises au cours de l'été, dans une guerre des nerfs employéEs municipaux VS méchantEs squateureuses, des plus terribles. En tout cas surprise le 7 septembre le clandé est toujours là... comme quoi pour la sauvegarde des lieux autonomes indépendants la non-lutte paye ...aussi
Un membre auto-proclamé cyber-porte-parole, (mais ne fumant pas la pipe).
En attendant le grand soir, 5 ans qu'on y-est !!!
Voici 5 ans, la maison close ouvrait ses portes à une expérience clandestine d'autogestion. Cahin-caha entre hyper-activité et non-activité, le clandé, du nom de l'association aujourd'hui défunte qui occupa le 9 de la rue de Queven, tenta de mettre en pratique ici et maintenant des principes que certainEs voudraient voir repoussés à des lendemains (on rase gratis) qui chantent. L'occupation précaire d'un batiment laissé à l'abandon, pour cause de sombres histoires d'héritage,a fini par se péréniser par voie de fait rendant moins utopiste les rêves d'organisation horizontale des clandestinEs
embarquéEs dans cette galère. Pendant ces années le Clandé a été mutiple, donnant à voir à chacunEs ce qu'ilelle voulait bien y voir: un bar, une salle de concert, une MJC bordélique autogérée, un lieu alternatif, un sac de núud, une bandes d'étriquéEs, une salle de réunion, un lit pour la nuit et force est de constater que le clandé a été ça et plus encore. CertainEs diront que le clandé est anarchiste, d'autre qui les communistes et y'en à même pour dire que "c'est des fachos". CertainEs y ont trouvé des amiEs, d'autres des complices et certainEs n'y ont rien trouvé du tout. Mais le temps n'est pas venu de faire un bilans, de tirer les conclusions qui s'imposent, refusant toute audit nous n' édicterons pas les grandes lignes de forces qui nous guideront sur les routes du troisième millénaire.
Le clandé est une expérience temporaire de réappropriation de temps et d'espace, une espèce de collectivisation de moyens de production culturelle et politique, sans contours bien défini, parce qu'on ne sait pas à quoi ressemblerait un monde idéale et nous devons être capable de nous adapter. La complication c'est que nous voulons tout et tout de suite et dans notre impatience nous avons tous mélangé, tout emmelé, ne sachant plus que faire de cette batisse squattée. Mais quoi qu'on en dise quoi qu'on en pense l'expérience continue, et ce serait béte de ne pas en profiter.On sait qu'il ne suffit pas d'y croire pour que se soit différent, qu'il faut plus qu'une envie pour que se réalise un début d'autogestion, on'y est pas encore mais on essaie toujours voir jusqu'où on pourra arriver. En des temps où les moments et les lieux de confrontation avec le système se font rare, le clandé est une épine planté dans le centre de cette villle et il ne tient qu'a nous de
développer l'infection. La voilà, peut être, la véritable raison de cette occupation sans roi ni titre, se donner les moyens de s'organiser face à une société qui nous atomise, nous sclérose, nous aimerai bien plantées devant la télé. Contre la pieuvre médiatique on fait des séances collective de cinéma et des informations clandestines, contre le commerce du divertissement on fait des soirées à prix libre, contre la gangrène publicitaire on fait de la propagande salutaire. Des solutions toutes faites on en a pas, mais on sait qu'elle sont là toutes proche, quelques débats plus loin: à la troisième plantade tournez à gauche. En cinq ans on a souvent baissé les bras et encore maintenant on se demande pourquoi on est là. On doute, on questionne: y-at-il une capacité transformatrice dans la création de lieux-occupés-autogérés-anti-capitaliste-antisexistes-etc.
Finalement tout cela n'est pas si affranchi des contraintes capitalistes qu'on le souhaiterait, toujours tellement pleins de petits rapports de force, de petits arragements entre amiEs. Mais toujours la même idée, celle de reprendre prise sur ce satané rouleau compresseur qui casse nos espoirs et brise nos luttes, sans sacrifices et sans martyres, sans compromis et
sans concessions, avec rage et plaisir, tenter de participer à la transformation du monde et à la beauté des choses.
Le Clandé lieu occupé autogéré à vocation multiple
9 rue de Queven
31000 Toulouse.
Pour plus d'information consultez le RG le plus proche. Ou leclande@caramail.com consultation aléatoire mais régulière.
Clandé
retour