Toulouse: Mise au point sur la question du logement. |
Dans une cité-jardin datant des années 30, l'OPAC, bailleur public au nom évocateur, fait tout pour chasser habitantEs et occupantEs des maisons qu'elle a abandonnées. Cela semble avoir commencé avec la loi Loucheur, qui permettait aux locataires de racheter les demi-maisons qu'ils habitaient et entretenaient ; cette loi ne fut jamais appliquée dans la cité et, avec les décès des premierEs habitantEs, une campagne de murages et démolitions des maisons commença... Deux îlots sur quatre furent rasés mais c'étaient sans compter sur les vagues de divers précaires (artisanEs & artistes, collectifs associatifs, politiques, culturels, étudiantEs, sans abris ou papiers, etc.) et/ou victimes, directes ou colatérales, d'AZF qui ont commencé à réoccuper ces espaces laissés en friche.
Une première association se voit sommée de déguerpir, elle rend les clés et quitte le lieu au printemps 2002. Le collectif Topinambour, qui occupe une maison et un jardin complet, est d'abord menacé et agressé par des vigiles de l'OPAC avant d'être expulsé et rasé en juillet 2003, au bout de deux ans et demi et plusieurs centaines de personnes hébergéEs, un jardin potager conséquent et entretenu ainsi que tout un tas de débats et actions. Peu de temps auparavant, plusieurs maisons abandonnées ont été réinvesties, des ateliers d'artistes et un atelier associatif pour les VELOrutionnairEs voient le jour. Les harcèlements de l'OPAC et menaces d'expulsions du côté obscur de la force publique ont continué : les huissierEs sont repasséEs, le conseil d'état a rejeté la requête des dernierEs habitantEs pour racheter -mais sans en expliquer la raison...- . Les procès ont repris avec la rentrée et un tribunal a condamné à l'expulsion les occupantEs d'une autre maison. L'hiver approche, après toutes les canicules de l'été ou de la rentrée, sans que l'avenir de la dernière cité-jardin publique de Toulouse ne disparaisse, engloutie toute entière sous le béton et le bitume.
Dans les bureaux feutrés, entre les bruits de couloirs, s'élaborent des Grands Projets de Ville, rasant ici et bétonnant là, cages à poules et bagnoles pour touTEs. Entre pollutions et spéculations, la cité-jardin résiste encore et toujours à l'envahisseur et à quelques centaines de mètres le collectif Barbatruc occupe une clinique abandonnée depuis 10 ans par la Société Anonyme HLM Les Chalets, d'où ont été expulsés déjà des membres du Droit Au Logement.
FIST (Fédération Intergalactique des Squats ToulousainEs)