Saint-Denis: Expulsion de treize personnes d'un foyer Sonacotra |
23/09/2005 - 17h08
Treize personnes "reconnues coupables de voies de fait à l'encontre du personnel de la Sonacotra" ont été expulsées vendredi d'un foyer Sonacotra de Saint-Denis à la demande de l'entreprise, a annoncé la préfecture de Seine-Saint-Denis dans un communiqué.
Ces expulsions du foyer Bachir Souni ont été réalisées en "application des 13 arrêts de la Cour d'appel de Paris prononçant l'expulsion des 13 résidents en date du 3 novembre 2004", précise le communiqué.
"Ces personnes avaient été reconnues coupables de voies de fait à l'encontre du personnel de la Sonacotra et de troubles à l'ordre public, commis à plusieurs reprises en 2003 et 2004, alors qu'elles contestaient le comité de résidents en place et empêchaient physiquement le personnel local de pénétrer dans les lieux", poursuit la préfecture.
Le foyer Bachir Souni, inauguré en septembre 2003, peut accueillir un peu plus de 300 personnes.
Selon un porte-parole de la Sonacotra, les personnes expulsées faisaient partie d'un comité de résidents "autoproclamé" qui n'a pas accepté le comité élu de manière régulière et l'a fait savoir, en s'en prenant physiquement à des collaborateurs de la Sonacotra.
Ce nouveau comité de résidents, qui n'est pas reconnu comme interlocuteur légitime par la Sonacotra, a été élu à l'occasion d'un "vote informel organisé par les résidents eux-mêmes", selon une responsable associative qui n'a pas voulu être citée.
Mamady Dramé, président de ce comité officieux, a déclaré à l'AFP que les résidents étaient entrés en conflit avec la Sonacotra car elle "voulait imposer des règles de vie inhumaines : les résidents ne devaient plus recevoir personne, ne pouvaient pas partir plus de quelques semaines, ne pouvaient pas recevoir leurs propres fils sans remettre ses papiers à la direction".
Il a affirmé que les 13 personnes expulsées bénéficiaient du soutien unanime des résidents qui souhaitent leur réintégration "immédiate".
L'union locale CGT et les associations ont condamné l'expulsion dans un communiqué. Le texte souligne que le tribunal de Bobigny n'avait pas reconnu les "voies de fait".
Mamady Dramé et Jean Bellanger, membre de l'UL CGT, devaient rencontrer en fin d'après-midi le maire de Saint-Denis Didier Paillard.
M. Bellanger participera à une conférence de presse au foyer à 18h00.
2005 AFP
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La Sonacotra a aussi assigné au tribunal pour les 9 et 16 septembre dernier 27 résidents en vue de leur expulsion assortie d'amendes de 600 euros pour « suroccupations » constatées lors du contrôle musclé dont a fait l'objet leur foyer le 2 juin dernier (Lettre ouverte du Réseau de solidarité aux résidents des Foyers du 11ème arrt de Paris Foyer Sonacotra « Fontaine-au-Roi » à Michel Pélissier, PDG de la Sonacotra, reproduite sur «Harcèlement Sonacotra» sur http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=18556, le 9 septembre dernier - depuis pas de nouvelles, bonnes nouvelles ?). Sinon « pour plus d'Infos sur la Sonacotra » :
http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=39021.
Adrien Laborde