expulsion illégale de "Izmir", nouveau squat à saint-étienne |
Nous étions sur le point de vous annoncer une grande nouvelle, mais suite à un revirement subit ce sera plutôtune nouvelle un peu triste et très rageante que nous vous envoyons.
Nous avons trouvé dans le centre-ville de saint-étienne, derrière un restaurant abandonné, une petite cour et plusieurs habitations, tout aussi abandonnées. A la recherche d'un lieu pour vivre et réaliser nos projets d'activités, nous nous y sommes joyeusement installé-e-s.
Nous en avons fait notre domicile et avons entamé des travaux pour remettre ce lieu en état et lui permettre d'accueillir nos multiples projets : restau végétarien, salles de répétition pour des groupes de musique et desateliers de danse et théâtre, peinture, fête, vie collective joyeuse et autogérée? Le voisinage nous a accueilli-e-s avec sympathie, du monde est passé nous voir pour nous aider et Izmir (le nom qu'on a donné au squat, d'après le nom de l'ancien restau) commençait joliment à prendre forme.
Mais la police ne l'a pas vu de cette ?il: ce matin, des policiers municipaux sont passés nous voir et devant notre refus de les laisser entrer dans ce qui maintenant est CHEZ NOUS, nous ont menacé de nous faire expulser dans la journée. Nous avons contacté du monde, des gens sont venus nous filer des coups de main et les travaux ont repris de plus belle, jusqu'à ce qu'un groupe d'une dizaine de crétins en bleu (traduisez "agents mandatés de la police nationale") viennent tenter une fois de plus de rentrer chez nous. Devant notre refus de les laisser entrer puis notre refus catégorique de quitter les lieux et sur simple ordre par radio de leur super-chef, ils nous ont fait sortir de force, sans négliger d'êtres violents avec quelques personnes au passage, on est un bon flic ou on ne l'est pas!
Cet immeuble abandonné appartient à la mairie. Il est en bon état hormis quelques fenêtres cassées et un bon nettoyage à faire, ce n'est en rien un endroit dangereux! Pourtant le motif de notre expulsion serait que le lieu est déclaré insalubre et dangereux. Nous avons contacté la personne chargée de ce type d'affaires à la mairie et elle a affirmé n'avoir demandé aucune expulsion. Nous avons été violemment viré-e-s d'un lieu qui était depuis plusieurs jours notre domicile. Rappelons que la loi française, si chère pourtant aux abrutis en uniforme, est très claire sur le fait qu'il est strictement interdit à quiconque, même à un policier, de pénétrer dans le domicile de quelqu'un sans son autorisation et donc de procéder à une expulsion, sans qu'il n'y ait de procédure officielle passant par letribunal de grande instance. Nous revendiquons le droit à occuper un lieu abandonné depuis longtemps et à le réhabiliter pour y vivre collectivement et de manière autogérée, à y mener des activités qui nous tiennent à c?ur, développer une culture qui nous corresponde et ne soit pas dominée par l'argent, à créer des liens avec les gens qui ne soient plus fondés sur la domination.
Nous sommes resté-e-s dans la rue, devant notre habitation désormais fermée, pendant plusieurs heures pour protester, montrer aux nombreuses personnes du quartier attroupées là la manière dont on nous expulsait, contacter la mairie et les médias et expliquer aux flics que nous ne laisserions pas passer ce qu'ils venaient de faire?
Cette expulsion totalement arbitraire, illégale et éc?urante n'a fait que nous enrager encore plus. Pour le moment nous sommes dégoûté-e-s mais surtout bien déterminé-e-s à continuer. Plus de nouvelles dès que nous aurons prévu la suite des évènements?