Romans : Le Daru est expulsable de façon imminente |
La communauté de communes du pays de Romans (ccpr) compte raser la
maison,
appelée maison du daru, située sur l’impasse du même nom à Romans-sur-Isère (26). Pour cela, elle a décidé d’en expulser ses habitant-es. Aucun
projet n’est susceptible d’être réalisé sur les décombres avant 4 ans. A
long terme c’est un projet de spéculation immobilière, dans le cadre de
l’aggrandissement de la rocade qui est prévu.
Le fait que ces ambitions ne soient pas en accord avec la volonté des
riverains est une chose.
Sauf que là les élus vont beaucoup plus loin : la procédure normale
d’expulsion n’est pas respectée.
Sous le falacieux prétexte que « l’identité des occupants de la maison
d’habitation se trouvant quartier de la pierrotte à Romans n’a pu être
recueillie », ces dernier-es n’ont été informé-es que 48h à l’avance de
l’effectivité de la décision d’expulsion. La ccpr a eu recours a la
procédure non nominative, rapide et unilatérale de demande d’expulsion au
tribunal de grande instance de Valence.
48h avant la menace d’intervention de la force publique
48h pour déménager
48h pour abandonner tous les projets ouverts mis en place sur le lieu
48h pour voir s’écrouler les travaux entrepris
48h pour faire une croix sur leur logement et leur désir de vie en
collectif
48h pour mettre la ccpr devant ses responsabilités
...
L’article 62 de la loi 91-650 du 9 juillet stipule pourtant que « si
l’expulsion porte sur un local affecté à l’habitation principale de la
personne expulsée ou de tout occupant de son chef, elle ne peut avoir
lieu
sans préjudice des dispositions des art. l613-1 à l613-5 du code de la
construction et de l’habitation, qu’à expiration d’un délai de 2 mois qui
suit le commandement. »
Sans compter que depuis le début de l’été, soit depuis le début de leur présence, les occupant-es tentent en vain d’entrer en contact avec les propriétaires afin de leur exposer leurs multiples projets. Sans se cacher de leur identités, puisque celle-ci figure même sur la boite aux lettres et au comble sur la décision de justice ! Le fait est que le procès a été fait dans leur dos, sans même qu’un huissier se soit donné la peine, comme le prévoit la procédure normale, de venir recueillir leur identité.
A chaque tentaive de contact, le collectif du daru n’a reçu en guise de
réponse que des : « rappelez plus tard, les responsables sont en vacances
».
Les élus abandonneraient-ils en été leurs responsabilités et leur volonté
affichée de dialogue comme d’autres abandonnent leurs chiens sur
l’autoroute ?
Curieux pourtant que lorsqu’il s’agit d’engager des procès les décisions
sont prises !
Les forces de l’ordre avant le dialogue voilà la réalité du programme...
La culture et le cadre de vie, base de réflexion du collectif, ne
sont-ils
pas des bastions de la ville de Romans ? Ne parlons pas de l’engagement
des jeunes à la citoyenneté !
Cette procédure rapide détruit les initiatives personnelles de
récupération, d’utilisation sensée, écologique et artistique de l’espace,
casse les projets à moyen terme proposés par le collectif du daru.
La destruction toujours plus facile que la réflexion.
Où est le préjudice ? Les habitant-es sont très bien accepté-es dans le
voisinage et ne constituent en rien une nuisance. Bientôt à la rue et
sans
perspective que de subir encore et encore les décisions prises d’en haut
par les dirigeant-es censé-es représenter l’intérêt général, censés
vous représenter, illes vous convient à une fête dans les lieux, ce
dimanche 22 août 2004 à 12h et plus, parce que la joie et
l’autogestion ne
meurent pas d’une décision de justice. Amenez a manger, à jouer, à
discuter...
Informations et précisions au 04 75 72 16 47