«Casot dehors!» - Manif apres expulsion du squat - Quebec |
[Titre d'A-infos-fr. Extrait du CMAQ, http://www.cmaq.net]
Voilà deux mots qui résument bien le message porté par plus d'une centaine de manifestants rassemblés par les anciens occupants du 920 de la Chevrotière, à l'occasion d'une marche dans les rues des quartiers St-Jean-Baptiste et Montcalm, qui a eu lieu jeudi dernier à Québec. Cette marche s'est mise en branle devant l'ancien squat, maintenant désert depuis l'éviction opérée par les policiers six jours auparavant. Elle s'est ensuite dirigée vers les édifices du groupe Casot situés sur la rue du même nom, dans un des plus prestigieux quartiers de la haute-ville de Québec, pour s'y arrêter longuement.
Le Groupe Casot est le promoteur qui tente d'acheter les terrains en tête de l'îlot Berthelot, à l'endroit même où se trouvait le squat, pour y construire un luxueux complexe d'habitation en condominiums ayant façade sur le boulevard René-Lévesque, avec la complicité de la FECHAQ qui obtient une partie de ces terrains pour y construire des unités en coopérative sur les espaces les moins intéressants. Le conseil exécutif de la Ville de Québec a d'ailleurs résolu une entente de principe lundi dernier, franchissant un pas de plus vers la vente de plus en plus imminente de ces terrains. La Ville essaie de se montrer conciliante avec cette approche mixte condos/coops mais les militants ne l'entendent pas ainsi.
Comme la crise du logement est en train de s'aggraver et qu'on peut déjà prévoir le pire pour l'an prochain, les anciens occupants ont décidés de ne pas lâcher prise, malgré leur éviction du 920 de la Chevrotière, et continuent avec ardeur leur combat pour du logement social. Pour eux, le projet mixte est une insulte aux nombreuses personnes qui en arrachent pour se loger, car les besoins les plus criants ne peuvent pas être répondus par le construction de condos, quoiqu'en dise les autorités de la Ville. Les logements qui seront libérés par les acheteurs ne sont pas les plus abordables, ni les mieux situés et de toute façon ils seront insuffisants. Et la construction de condos en pleine ville diminue l'espace restant pour le développement de logements sociaux là où on en a le plus besoin, dans les quartiers centraux et populaires. Ces quartiers deviennent de plus en plus inaccessibles par ce phénomène désigné par le terme "gentrification" et qui devient un ennemi insidieux à combattre, le principal cheval de bataille des anciens squatteurs et de leurs sympatisants.
Pour l'instant, la lutte se concentre sur le projet du Groupe Casot, que les militants souhaitent voir retiré de façon volontaire par le promoteur immobilier. Des lettres, des communiqués de presse, des discours, autant de moyens qu'ils prennent pour faire passer leur message et tenter de sensibiliser autant la ville que le promoteur immobilier. Mais le train roule et il semble difficile de l'arrêter.
Devant l'édifice dans se lequel se cachaient probablement quelques responsables de la société immobilières, les manifestants ont réclamé que ceux-ci se présentent en personne auprès d'eux, ce qui évidemment n'a pas eu lieu. Des porte-parole ont alors pris la relève afin d'expliquer les démarches de sensibilisation en cours, et pour réitérer sur place leurs revendications et les raisons qui les motivent. On en a profité pour mettre en lumière la mauvaise foi et l'incompétence des divers acteurs dans la saga de l'îlot Berthelot et de la crise du logement, comme par exemple les élus municipaux et la FECHAQ.
Les manifestants se sont promis de ne pas lâcher le morceau et que ce combat, loin de finir, en est plutôt à son début. L'expérience du squat n'est ni une victoire, ni un échec, contrairement à ce qu'essaie de faire croire plusieurs élus et chroniqueurs, il s'agissait là d'une étape dans la lutte et une belle expérience d'éducation populaire qui ne doit pas en rester là.
Comme on dit souvent : histoire à suivre... Le CMAQ continuera d'être là pour vous en informer.
****** Agence de Presse A-Infos ******