Paris: Fort déploiement policier et échauffourées lors du re-murage de l’immeuble expulsé hier cité Debergue (12ème) |
Aujourd’hui à 14h, après diverses pressions sur les expulseurs, la Mairie et la Direction du Logement et de l’Habitat ont accepté de démurer temporairement pour laisser les squatteureuses reprendre leurs affaires personnelles enfermées dans l’immeuble depuis hier. Dans l’impasse de la Cité Debergue, un rassemblement demandant la réintégration des étudiant-e-s dans les locaux s’est déroulé, face aux élus protégés par les forces de police. Le Comité Des Sans-Logis (situé dans l’immeuble en face), menacé lui aussi, a organisé un repas populaire dans l’impasse. En réalité, les autorités avaient pris soin de rendre les lieux inhabitables en fracassant les escaliers et les planchers, ce qui a redoublé la colère générale.
Les élus ont ordonné le re-murage malgré les résistances des opposant-e-s, qui, massé-e-s devant l’issue, ont tenté de bloquer les ouvriers. Vers 17h, sous les huées, les vigiles de la Mairie de Paris, relayés entre-temps par l’arrivée d’une cinquantaine de policiers, ont dirigé les travaux en catastrophe. Les manifestant-e-s ont pu quitter les lieux sans être interpellés.
-----
Tract distribué aujourd’hui (18 février 2005) dans la rue du Rendez-vous:
LAISSEZ-NOUS HABITER !
Jeudi 17 février, hier soir, la colère des jeunes a retenti sur les grandes artères du 12ème arrondissement... Aujourd’hui, le nombre et la colère n’ont pas baissé. Que se passe-t-il ?
Depuis le vendredi 11, une dizaine d’étudiants sans logement et précaires avaient investi un bâtiment vide du 1, cité de Bergue, près de la rue du Rendez-vous. Ils avaient commencé à le réhabiliter par leurs propres moyens, ayant pris acte de l’impuissance des pouvoirs à résoudre le problème du logement parisien: loyers exorbitants, complications bureaucratiques aberrantes, exiguïté... Les autorités ont refusé de prendre en compte les preuves de la légalité de cette installation, et ont opté pour la répression violente. Sans procédure juridique. Sans discussion. Vers 18h, alors que la nuit tombait, des brigades de police ont procédé à une expulsion en force. Une manifestation spontanée a tenté d’empêcher en vain l’interpellation des jeunes installés dans la cité. Des coups ont fusé sur le collectif solidaire et les passants. Occupants, soutiens et témoins sont encore sous le choc. Sur fond de déclarations démagogiques de la part des pouvoirs publics, la tolérance zéro s’applique désormais aux étudiants sans-logis… Combien d’autres expulsions illégales en plein hiver ?
La pauvreté est un symptôme.
La violence policière ne résoudra jamais les problèmes politiques de fond.
Nous voulons habiter : réorganiser nos vies et leurs lieux. Luttons !
--
anonyme