Montreuil (93): Procès de la MQP |
Il y a un mois, le 24 juillet 2011, le 74 rue des Caillots (surnommée aussi la "Maison Qui Pue"), une maison occupée depuis presque quatre ans, était attaquée par un propriétaire tout juste rentré en titre. Accompagné d'hommes de main, cet agent immobilier de profession a essayé de vider le squat, en menaçant physiquement les habitants et en dégradant partiellement la maison. À trois reprises, lui et ses hommes de main sont venus, armés de barres de fer, de gazeuses et de masses pour reprendre la maison. La police, de son côté, a oscillé entre le soutien tacite de leur action et l'intervention molle. C'est grâce à l'aide et à la solidarité de nombreuses personnes, souvent mal-logées, ainsi que des voisins, que la maison est encore habitée.
Un mois après, jour après jour, le propriétaire, Hafid Hafed, semble-t-il toujours agent immobilier pour le réseau "Immobilier à Domicile" (I@D), attaque les habitants en justice. Nous sommes assignés en justice ce mercredi 24 août, à 14h, au tribunal d'instance de Montreuil (près de l'église, au métro Mairie de Montreuil). Il a réussi à obtenir du tribunal une procédure d'urgence (un "référé d'heure à heure"), qui, pense-t-il, devrait lui permettre de prendre la maison tout de suite. Cette procédure est assez rare dans les histoires de squat à Montreuil : il faut pour l'obtenir que le propriétaire justifie d'une situation de grande nécessité. Agent immobilier, il procédait pourtant à plusieurs achats de biens, en même temps que la maison du 74 rue des Caillots : qui oserait croire à sa nécessité ? Qui plus est, il savait bien avant son achat que la maison était occupée : comment peut-il alors arguer que cette occupation vient perturber ses plans alors qu'elle pré-existait à son achat ? Bref, il semble qu'avec cette histoire se voit confirmé la servilité de la police et de la justice à l'égard des propriétaires véreux...
Les habitants du 94 rue des Sorins et du 178 rue Robespierre sont toujours à la rue. D'autres maisons, à Montreuil, sont menacées d'expulsion imminente. Au cœur de la crise du logement qui sévit plus généralement, la police et la justice, aux ordres, continuent leurs basses œuvres : elles expulsent et accélèrent même, quand il le faut, la cadence.
Nous ne nous faisons pas d'illusion quant à l'issue du procès du 74 rue des Caillots. Mais nous voulons que la procédure ne soit soumise à aucune urgence spécifique, nous voulons qu'il échoue à nous expulser rapidement par son attaque par le biais du barreau comme il a déjà échoué à nous sortir avec ses barres.
Nous invitons donc toutes les personnes solidaires à venir assister à ce procès, pour que nous puissions marquer ensemble notre refus de voir ce genre de personnage parvenir aisément à ses fins.
Rendez-vous donc ce mercredi 24 août à 14h au tribunal d'instance de Montreuil, près du métro Mairie de Montreuil.
MQP