Montreuil: Organiser la révolte


DANS UNE RÉVOLTE, ON EST AVEC LES RÉVOLTES OU AVEC LE POUVOIR !

Dans une société qui ne propose que la soumission à un prof, un patron, un flic, un contrôleur, un maton, un juge, l’État... on a toujours raison de se révolter.

On a raison de se révolter contre les assassinats commis par la police : Bouna Traore et Zyed Benna (15 et 17 ans) morts dans un transformateur le 27-10-05 à Clichy-sous-Bois, en fuyant les flics qui ont choisi de ne pas les secourir. Ils s’ajoutent à la longue liste macabre des centaines de jeunes tués par les forces de l’ordre.

On a raison de se révolter contre le racisme, institutionnel ou pas, contre les contrôles d’identité, contre le harcèlement de la police et de la justice, les rafles et les déportations de sans-papiers, les expulsions de squatteurs sous prétexte de « sécurité ».

Nous n’oublions pas Éric Blaise condamné à quatre mois dont deux ferme pour avoir tiré sur des canettes avec un pistolet à billes, retrouvé mort au matin du 13-11-05 à Fleury-Mérogis. La direction parle de suicide : « dans une crise de delirium, il se serait cogné la tête contre les murs de sa cellule ». Œdème cérébral dira l’autopsie. La famille se bat pour connaître la vérité. Il avait 28 ans...

Nous n’oublions pas la vengeance policière et judiciaire contre les émeutiers ou prétendus tels, les 5 000 gardes à vue, les 850 condamnations à des peines de prison ferme dont 120 mineurs.

Nous n’oublions pas Reda (21 ans) qui a eu la main arrachée par une grenade à Toulouse, le 7 novembre 2005. Sa mère déclare : « La grenade il l’a prise pour l’éloigner, parce qu’elle était tombée près d’un groupe d’enfants. Tous ses doigts sont restés sur place. Pour les secours, ni le Samu, ni les pompiers, personne s’est déplacé, c’est des jeunes qui l’ont emmené. Les CRS rigolaient. » (Radio Canal-Sud 12.11.05)

Ni Jérémy (20 ans), condamné à 4 ans ferme à Arras pour participation à l’incendie qui a détruit deux magasins d’ameublement, ni Hussein (23 ans), condamné à 1 an ferme à Bobigny, accusé d’avoir prêté un bidon d’essence à des copains, ni ces centaines d’autres condamnés à des peines ferme de 3 à 9 mois pour une poubelle incendiée, ni les deux de Toulouse condamnés à 3 mois ferme pour avoir montré leur cul aux CRS !

On a raison de se révolter contre un pouvoir et des politiciens qui, tout en leur interdisant le RMI et en organisant la précarité avec le contrat première embauche (CPE), nouvelle version du CIP, reprochent aux jeunes de trafiquer, et contre des patrons qui délocalisent leurs boîtes à sueur tout en se plaignant que la jeunesse n’aime pas le travail surexploité (qui en voudrait ?).

Parce que la guerre contre les pauvres et le mouvement social s’amplifie, parce que l’État cherche à prévenir et à diviser tout mouvement de résistance en jetant les individus les uns contre les autres, que les gouvernements successifs empilent les nouvelles lois répressives : antiterroristes, de « prévention de la délinquance », contre l’immigration. Parce qu’il va mettre encore plus de keufs partout (école, trains,...) et qu’il construit de nouvelles prisons pour les jeunes.

Parce que nous voulons sortir du piège à rats de ce système qui rend la vie toujours plus invivable et détruit une à une toutes les garanties qu’avait gagnées le mouvement ouvrier par ses luttes...

Nous manifestons notre solidarité aux jeunes poursuivis suite aux émeutes, et dont les procès continuent.

Prochain rendez-vous : 13 février 2006 à 13h au tribunal de Bobigny (M° Bobigny-Picasso) pour le procès de trois frères accusés de rébellion à agents.

Nous nous réunissons chaque semaine, sans organisations ni partis, pour échanger des informations, préparer des actions, et briser l’isolement qui nous démobilise.

Réunions ouvertes chaque jeudi à 19 h, à la Bourse du travail de Montreuil, 24 rue de Paris, métro Croix de Chavaux, ligne 9.

reunionmontreuil(arobase)no-log.org


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