Mende (48): Rassemblement à Mende le 20 mars 2008


Aujourd'hui, c'est un fait, tout le monde n'habite pas dans un pavillon ou un hôtel particulier. Si beaucoup vivent dans des tours HLM ou autres, d'aucuns choisissent d'élire domicile dans des habitats aussi divers que variés, hésitant même parfois, devant le choix que leur offre une imagination débridée... Alors, yourte, maison en paille, cabane en bois, grotte, roulotte, tipi, maison berlin/mouygues, etc., peu importe, tant qu'on y est bien. Sachant que le choix de l'habitat reflète aussi un choix écologique et social. Cependant, certains habitats se voient menacés de démolition au nom de la loi.

C'est le cas d'Eric, convoqué au tribunal correctionnel de Mende le 20 mars 2007, à 14h, pour construction illégale d'un « habitat familial de type yourte » (dixit le tribunal pénal de Mende).

Au-delà de ce procès, se pose de façon évidente - à travers la question de l'habitat - le rapport au droit et à la loi. Comment réagir pour pouvoir vivre dans le style qui nous sied, là où la place est libre ? Quels moyens utiliser - politique, juridique... ? Comment créer un rapport de force social, humain, politique, pour y arriver ?

Sont invités à le soutenir, par leur présence ce jour-là, à partir de midi, tous ceux et celles qui ne sont pas d'accord avec l'attaque judiciaire et policière contre les auto-constructions. Il serait bon d'entamer une réflexion, chacun, chacune, sur les moyens de résistances à mettre en place afin que les lois cessent d'être des obstacles à la réalisation de nos rêves.

Un Collectif en Cévennes
collectifencevennes at no-log.org

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Rassemblement à Mende le 20 mars

Depuis de nombreuses années déjà, en ville comme à la campagne, face à la nécessité de se loger et de gagner un peu d'autonomie, une partie de la population, souvent jeune, précarisée et en rupture avec le modèle dominant de la « vie moderne » (pauvreté, concurrence effrénée, marchandisation de tous les aspects de la vie, individualisme, solitude...), met en place selon ses choix et ses moyens de nouvelles formes d'habitat. Squats, camions, cabanes, yourtes, tipis..., que cela procède d'une volonté militante ou de la simple nécéssité de survivre, ces formes d'habitat se trouvent confrontées aux normes, aux lois et aux intérêts qui régissent une société où seuls les profits comptent.

Les sociétés immobilières en ville, la promotion du tourisme dans les zones de moyenne montagne jugées insuffisament rentables pour l'agriculture industrialisée, exigent des centre-villes propres et des campagnes aseptisées de toute population pauvre, dangereuse, qui fait tache et gêne le buisness.

Le plan consiste à parquer cette population aux lieux de la mise au ban. Ces zones sub-urbaines dénommées banlieues, quartiers quadrillés par la BAC et les CRS où il ne lui reste plus qu'à ronger son RMI, son chômedu, son salaire de misère et à remplir les prisons. Les Cévennes n'échappent pas à cette réalité ; le foncier flambe, les forêts aussi, faute de paysans, et les seuls axes de développement prévus tournent autour du tourisme et du télétravail. Les normes, les contraintes administratives, le prix de la terre, tuent la petite paysannerie basée sur une économie d'autosuffisance. L'Etat, fer de lance des intérêts privés, se charge de faire le ménage (au Karcher ou au bulldozer) de toute population « indésirable ».

Cet été c'était le squat de la Picharlerie qui était évacué manu militari puis rasé sur ordre du préfet. Aujourd'hui, changement de stratégie : Eric est propriétaire de son terrain, l'Etat passe donc par les tribunaux pour faire pression sur ce « terroriste » constructeur de yourte. Ailleurs, toujours dans les Cévennes, c'est encore la préfecture qui fait directement pression sur un propriétaire privé (trop laxiste ?) pour lui faire engager des procédures judiciaires contre des squatters... Nous sommes aujourd'hui de plus en plus nombreuses et nombreux, ici, comme ailleurs, à refuser ces pratiques et la société qui les justifie.

Squatters ou propriétaires de notre terrain, paysans (qui vit du pays et au pays) avec ou sans statut, simple habitant, ou nomade de passage ; c'est collectivement, sur la base de pratiques concrètes, solidaires, et autogérées que nous nous opposons et que nous continuerons à nous opposer au meilleur des mondes qu'on nous fabrique et qu'on nous vend...

Soyons présents au tribunal correctionnel de Mende, le 20 mars 2008 à 14h, en solidarité avec Eric, convoqué pour construction illégale d'un « habitat familial de type yourte ».

Infos sur http://lapicharlerie.internetdown.org/

collectifencevennes at no-log.org


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