Marseille: Rassemblement contre le fichage génétique le 25 août 2008 |
Vos papiers, s'il vous plaît!
Cette phrase trop souvent entendue qu'un flic, à tout moment, peut nous
hurler, lors d'une rafle ou d'un contrôle routier.
Cette phrase, on la connaît.
Ce qu'on connaît moins, c'est le contrôle d'identité nouvelle génération,
que la course folle des nouvelles technologies permet:
Votre ADN, s'il vous plaît!
Tous les récalcitrants commencent à en faire l'amère expérience:
désormais (depuis 2003), en garde-à-vue, on peut avoir à donner son ADN,
quel que soit le délit ou crime qu'on est suspecté avoir commis (ou
presque : sont exclus les délits « financiers », types abus de biens
sociaux, corruptions ou trafics d'influence).
La loi précise que l'ADN ne peut pas être prélevé de force (sauf sur les
détenus condamnés à 10 piges ou plus), mais il peut être pris à notre
insu (un cheveux qui traîne, un peu de salive sur un gobelet, etc.). Le
fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG), est déjà
rempli de plus de 700.000 sections d'ADN, complété au rythme de 30.000
par mois. Refuser de se soumettre au prélèvement est un délit passible
d'un an de prison et de 15000 euros d'amende (2 ans et 30000 euros pour
les personnes condamnées pour crime).
Une fois jugé, et la peine accomplie, celui ou celle qui refuse d'être
génétiquement fiché peut être reconvoqué indéfiniment. C'est
l'établissement d'un « délit permanent » pour les réfractaires, comme l'a
été en son temps l'insoumission au service militaire. Ce fichage génétique
répond à des objectifs identiques aux lois qui l'ont mis en place (Loi
sur la Sécurité Quotidienne et la Loi sur la Sécurité Intérieure,
respectivement de gauche et de droite) : plus de flicage et plus de taule.
Ces législations d'exceptions ont d'ailleurs permis d'établir une
rétroactivité : on peut être convoqué pour donner son ADN et être condamné
pour refus suite à des délits commis avant que ces lois ne nous y oblige.
Les délinquants sexuels ont encore une fois servi de prétexte à mettre en place ce fichier. Les taulards ont été ensuite les premiers à le remplir massivement avant que ne soit voté en 2003 son extension à l'ensemble des crimes et délits.
Une étape de plus dans le contrôle qui pénètre jusque dans nos corps. Une
étape de plus dans la gestion techno-marchande des populations, où les
individus ne sont plus que des flux à canaliser où à endiguer. Quadrillage
policier des espaces. Contrôle des mouvements par la video surveillance.
Téléphone portable qui fonctionne comme traceur et mouchard. Passeport
biométrique doté d'une puce contenant des informations propres à chaque
corps (identification de l'iris, des empreintes digitales ou palmaires,
etc). Carte bleue, carte vitale, carte d'identité, qui seront bientôt
munies de puces RFID, émettant en permanence un signal que les condés
pourront capter à distance, identifiant et contrôlant toute personne à son
insu.
Peut-être nos politicards caressent-ils le doux rêve d'un fichage de
chacun (dès le berceau si possible) mais, en attendant, le fichage, dans
sa pratique quotidienne, au commissariat et dans les taules, vise
l'identification de certaines catégories de population. Fichage génétique
de l'individu, certes, mais en tant que membre d'un groupe social
« porteur » de troubles potentiels: les fameuses « classes dangereuses »,
celles et ceux que l'exploitation met ou pourrait un jour mettre en colère
(d'ailleurs c'est pas pour rien que les délits financiers sont pas soumis
à ce type de prélèvement!).
Récemment des habitants de cités entières se sont déjà vus « prélever »
leur ADN et génétiquement fichés. L'Etat doit maîtriser ses pauvres. A la
fois pour organiser au mieux la production et les échanges marchands, mais
aussi pour anticiper les troubles sociaux et au pire réprimer le plus
efficacement possible toute révolte, individuelle ou collective. Et le
mieux pour que tout cela marche, c'est de maintenir chacun dans la peur de
l'autre, peur de manger encore plus, peur de la répression. La principale
force des dispositifs de contrôle est de faire croire qu'il sont
omniscients et infaillibles.
Si le contrôle s'étend partout, c'est partout, du coup, que la résistance
peut prendre et sous de multiples formes.
Le refus d'ADN est un des actes possibles. Un refus massif et des demandes
collectives de retrait du fichier FNAEG entraîneraient une incapacité
technique de la justice à poursuivre devant l'engorgement déjà notable des
tribunaux. Un discret sabotage de la machine à punir...
Refusons d'être traqués et fichés comme des marchandises
juste bonnes à trimer et à la fermer !
Organisons-nous contre le flicage incessant,
le contrôle de nos vies jusque dans nos corps !
SOYONS NOMBREUX LORS DU PROCÈS POUR REFUS DE PRÉLÈVEMENT ADN
AU TGI DE MARSEILLE LE 25 AOÛT À 14H
RETROUVONS-NOUS POUR EN PARLER AUTOUR D'UNE PROJECTION
LE 22 AOÛT À 20H À MONNAIE DE SINGE, 41 RUE CONSOLAT (1E)
Pour en savoir plus sur le fichage ADN:
Deux brochures disponibles sur http://infokiosques.net/
Refuser le fichage ADN. Pourquoi? comment?
Brochure d'informations et de soutien contre le fichage ADN
Le livre "Face à la police. Face à la justice" disponible sur
http://www.guidejuridique.net/ ainsi que des actualisations sur http://www.actujuridique.com/
et le site http://refusadn.free.fr/
noadn456 AT gmail POINT com