Lyon: A peine ouvert, un nouveau squat expulsé illégalement ! |
Pourtant, cette maison étant habitée depuis plus de 48 heures, les habitants avaient toutes les raisons d’y rester !
Quasiment neuve, elle était vide depuis 2 ans. Le propriétaire était mort ; c’est le Grand Lyon qui l’a rachetée. Il n’y avait que la poussière de gênant, l’eau et l’électricité fonctionnant parfaitement. Ajouté à cela, une cave, un jardin d’hiver, un petit jardin et un grenier...
Vers 13h, la police a tenté d’entrer. Les renforts sont vite arrivés. BAC, flash-ball, RG, matraques, lacrymo et une caméra. Les premières personnes venues en soutien sur le lieu se sont faites contrôler leur identité. Le représentant du Grand Lyon est rapidement arrivé aussi, avec ses "équipes de sécurité".
Les premières communications avec la police tournent court, ils n’acceptent pas la lettre sur laquelle figure la preuve d’arrivée de plus de 48 heures (date au cachet de la poste). Il faut savoir qu’il ne peut y avoir d’expulsions sans décisions du tribunal d’instance lorsque la plainte est nominative (cf. brochure "Le squat de A à Z"), il leur fallait donc un témoignage relatant la présence des occupants depuis plus de 48 heures.
Vers 16h, les policiers décident de briser les chaînes du portail et se préparent à entrer lorsqu’un témoin les interpelle pour leur faire savoir qu’il a vu du mouvement dans la maison déjà le mercredi 16 septembre. Ceux-ci répondent que si c’est bien le cas, il faut qu’il se présente au commissariat et fasse enregistrer sa déposition pour que le témoignage soit valide. Ils refusent de suspendre l’expulsion. En attendant, un policier filme les visages des personnes rassemblées, et on peut entendre certains uniformes chanter : "Sainte Ed(w-v)ige, jolie Ed(w-v)ige". Les personnes présentes s’adressent au représentant du Grand Lyon, qui est informé des nouvelles preuves, donc de l’illégalité de l’expulsion : aucune réaction de sa part ; il dit qu’il n’a aucun pouvoir sur la situation.
Par la suite, un compromis est trouvé. Ils expulsent les occupants, mais les laissent repartir avec le rassemblement. L’idée est d’éviter une garde à vue (donc un prélèvement ADN). La responsable (commissaire ?) semble satisfaite et enthousiaste. Mais la suite se passe autrement. Après avoir essayé de défoncer les portes Sitex indéfonçables, ils ont fini par entrer, toujours accompagnés par le policier cameraman. Les personnes sortent alors que dehors un flic vise des habitants du quartier avec un flash-ball et que d’autres chiens de garde chantonnent le "chant des partisans" en se moquant. A ce moment, on apprend que les personnes partent en garde à vue. La responsable des flics : "Non, je ne reviens pas sur sur ma parole... c’est qu’on s’est mal compris". Elle dit à ce moment-là que les personnes du rassemblement auraient dû faire descendre les occupants si elles voulaient repartir avec. La police les ayant délogés elle-même, elle se réserve le droit de les garder, évidemment sans en faire part au rassemblement ! On ne peut jamais se fier à une parole policière...
Le représentant du Grand Lyon est resté jusqu’à la fin, alors qu’il ne voulait reconnaître aucune responsabilité dans l’affaire (alors que propriétaire), il a refusé de divulguer son identité et nous a conseillé de "faire confiance à la police"...
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