Lyon: Non aux expulsions, Non au Parti Socialiste ! |
Après contrôle d'identité de trois d'entre eux par la BAC, le groupe s'est retrouvé place des Terreaux pour la soupe aux plantes sauvages.
Une grande marmite trônait au milieu de la place, face à la mairie la
plus répressive en France, bien que PS, avec des énormes couverts et
deux cuistots qui avaient des toques réalisées avec le journal
municipal.
Des tracts ont été distribués, fustigeant les politiques
socialistes en
matière de cogestion de la misère, et revenant sur le cas des 400
couverts
à Grenoble, de l'Ekluzerie à Rennes et d'autres squats en danger dans
l'agglomération lyonnaise, comme le Grnd Zero, ce qui a amené pas
mal de
discussions, et on pouvait même, en plus, avoir la recette de la soupe.
Sauf pour les policiers municipaux, qui n'ont pu la prendre à cause des
caméras de vidéosurveillance.
Pendant tout le week-end, au salon Primevère, plein de tracts ont été diffusés contre les expulsions de squats, ainsi que sur l'infokiosk, qui a pu être installé clandestinement dans ce salon par le collectif des Résistances.
-- Pourquoi une mobilis-action à Lyon ?
Parce que la municipalité fait la chasse ici aussi aux lieux d’expérimentations et d’autonomies.
En 1999, un regard sur 60 lieux anciennement squattés a d’ailleurs permis de constater que 80 % des logements ou bâtiments concernés étaient toujours murés, alors que les squats avaient été expulsés depuis plus d’un an (source : ALPIL). Ce qui veut dire que les motifs invoqués pour expulser étaient totalement mensongers.
Aujourd’hui, ce sont plusieurs initiatives indépendantes et échappant au contrôle des institutions qui se voient menacés d’expulsion. Le « Grnd Zero », qui propose une programmation musicale riche et hors circuits marchands, avec en quelques mois quelque 2500 adhésions, occupe un bâtiment pour mener à bien ses activités hors des sentiers balisés de la conso-culture. Le squat de Vaise génère des activités et rencontres multiples, autour de concerts, de repas et autres moments informels de débats et d’échanges. Face au manque de lieux alternatifs qui permettent à chacun et chacune de s’exprimer de façon autonome, et de mener à bien des projets multiformes correspondant mal à la conception élitiste et descendante de la culture en France, ces collectifs pallient à ce manque en utilisant des locaux à l’abandon -souvent depuis des années- en les retapant et les maintenant en état, en recyclant ou réutilisant les déchets que produit en masse la grande ville et ses consommateur-trices.
La seule réponse apportée par la municipalité face à ce manque d’espaces d’expression autonomes, c’est l’envoi de son équipe d’animation favorite, la police, équipée de son matériel pédagogique, les matraques, et déployant sa méthode d’écoute et de compréhension préférée : l’expulsion.
Echanges de savoirs, rencontres, débats, prises de têtes, réconciliations, tentatives d’organisation collective, mise en réseau d’expériences et création d’alternatives concrètes au système productiviste et marchand... ré-apprendre à vivre ensemble en somme. Construire une véritable solidarité dans nos villes. C’est tout cela et plus encore que nous défendons aujourd’hui. C'est pourquoi, des actions ont lieu dans de nombreuses villes pour s'opposer aux expulsions.
Comme beaucoup de personnes, nous critiquons les injustices et les aberrations du système dans lequel nous vivons. Mais nous pensons qu’il est possible, dès maintenant, de s’organiser pour modifier ces fonctionnements que nous subissons et entretenons à la fois.
Nos luttes passent par la construction de modes de vie et d’actes qui
nous rendent plus responsables :
* essayer d’entretenir des relations basées sur la solidarité et
l’entraide, plutôt que sur la compétition et le chacun pour soi ;
* tenter de maîtriser notre alimentation et notre consommation suivant
nos besoins ;
* mettre en place des systèmes d’échange, de récupération et de
production qui nous permettent de réduire notre dépendance au salariat
et aux rapports marchands ;
* tenter de nous organiser collectivement sans hiérarchie en
privilégiant la discussion et la prise en compte de chacun-e.
Des citadins et des citadines solidaires.
--
La soupe aux Plantes Sauvages
Attention les roses peuvent piquer !
-------------------------------------
CUISINE SOCIALE PRATIQUE
FICHE RECETTE n°1
Aujourd’hui (et depuis plusieurs années déjà…) :
La soupe aux plantes sauvages
Pour un repas de ministre,
Accessible avec un simple Revenu Minimal d’Activité
INGRÉDIENTS :
- Prenez un morceau de capitalisme entier et faites le revenir dans un bouillon de démagogie, que vous aurez laissez mariner quelques heures auparavant dans quelques thèses socialistes.
- Ajouter y un bouquet garni façon démocrate préalablement ficelé par un cordon de CRS.
- Laisser mijoter en trois fois pendant 8 heures afin d’obtenir un corps lisse et homogène facile à manipuler pour le mandat suivant.
- Pendant ce temps, étalez bien vos caméras et surveillez afin d’éviter les grumeaux sociaux, si quelques aspérités rebelles demeurent vous pouvez toujours les matraquer.
- Dans un plat à part, hachez finement les luttes, retirez en le dialogue et le savoir , il ne faut surtout pas qu’ils soient en contact avec les autres ingrédients, si la préparation est trop relevée vous pouvez y ajouter un peu de lacrymo ce qui rendra le mélange plus fade. Emprisonnez le tout à l’abri de la lumière quelques années.
- Enfin mélangez le tout en veillant à ce que la télé reste allumée, sinon un rafraîchissement brutal pourrait compromettre votre fête entre amis.
* Attention nous ne pouvons garantir la présence d’OGM dans cette soupe.
* Recommandée par la sécu, cette soupe combat les pauvres et non la pauvreté.
* C’est prêt, il ne reste qu’à servir pour vous régaler de cette soupe, qui nous en sommes sûr-es saura vous contenter puisque vous continuez à aller voter.
La soupe aux Plantes Sauvages, ça fait grandir
Les inégalités sociales !
Des citadins et des citadines solidaires