Louvain-la-Neuve: Mobilisation pour les squats |
--
Au squat de Louvain-la-neuve, dans la nuit du 5 au 6 mars [2005], un camion a brûlé accidentellement, entraînant la mort de deux enfants.
Cet évènement a été largement médiatisé et a débouché sur une condamnation générale (irresponsabilité,...) du mode de vie des squatteurs, alors qu’il est avéré que cet incendie tragique, dû à une surchauffe dans un bloc multiprise, était purement accidentel.
Pour s’opposer à la récupération politique de cet accident dramatique dont les retombées se font déjà sentir (pressions exercées sur des squats en Flandre, ...), cinq jours de mobilisation auront lieu du 4 au 8 mai à Louvain-la-Neuve.
Deux communiqués ont été rédigés à ce sujet et sont actuellement diffusés:
"Suite au dramatique accident qui a frappé la Zone Okupée de Louvain-la-Neuve, et alors que nous sommes tous endeuillés, il est aujourd'hui question que le lieu soit détruit par les autorités.
Profitant de cet accident tragique, ce projet de destruction constitue une condamnation nette de tous ceux qui, partout, explorent, découvrent des formes de vies différentes ; de tous ceux qui s'associent, occupent et construisent des lieux de vie, de rencontre, de gratuité ; de tous ceux qui, sur fond de crise du logement, s'organisent dans des pratiques dissidentes, hors du monde marchand ; de tous ceux qui, malgré mille obstacles, refusent la logique de consommation et de profit.
La récupération politique de l'accident du squat 111 (et une stigmatisation, confuse mais presque univoque, dans les médias) représente un danger pour tous les autres lieux de vie alternatifs.
Ce qui est en jeu, c’est une politique générale de condamnation, de dénigrement, et d'élimination des squats, mais aussi d’autres espaces de culture, de rencontre, de sociabilité différents.
Il est inacceptable que les politiciens -ou un
propriétaire monopolistique comme l'UCL- puissent
s'opposer à ce qui les gêne ou bien les surprend à
coups de bulldozers.
La marginalité, la différence ; les logements
alternatifs ; la précarité économique ne peuvent être
traités à coups de pelle mécanique.
Si une telle utilisation politique et médiatique d'un accident dramatique n'était pas contestée, elle constituerait un précédent « émotionnel » et généralisable, pour tous les grands propriétaires, tous les bourgmestres,…
L'heure n'est pas aux considérations particulières. Au-delà du cas de la Zone Okupée, l'enjeu est bien le suivant : l'exploitation de cet accident et de son écho médiatique pour obtenir la disparition de ces lieux qui dérangent, à Ottignies-Louvain-la-Neuve comme ailleurs. Déjà les pressions se font ressentir dans ce sens, dans d'autres squats et terrains occupés, en Flandre notamment.
Lieux de vie, de gratuité, de joie, de créativité, les
squats et autres sites occupés sont souvent le siège
d'expériences splendides, de résistances salutaires,
de réflexions précieuses.
Lieux de culture, de contre-information, d'accueil, de
solidarité, ils sont souvent une porte ouverte vers
des mondes différents, plus justes, à construire. A
édifier contre vents et marées.
Et hélas, contre les bulldozers…
Une grande journée de mobilisation pour les squats aura lieu le 7 mai 2005 à Louvain-la-Neuve."
Contact: mobilisationsquats@yahoo.fr
-
---
-
"COMMUNIQUE DES HABITANTS DE LA ZONE OKUPEE
Comme tout le monde, et sans doute encore plus,
Nous avons été choqués et bouleversés par le tragique
accident survenu dans la nuit du 5 au 6 mars dernier.
La relation des faits qui est parue dans les médias nous pousse toutefois à vouloir exprimer ceci :
Il est à présent avéré que le drame est né d'une
surchauffe dans un bloc multiprise.
C'aurait pu survenir n'importe où. Nous ne sommes pas
plus irresponsables que quiconque et nous demandons à
ce que l'on respecte notre mode de vie.
Nous faisons ce que nous pouvons avec les moyens dont nous disposons.
Fallait-il un tel drame pour que se pose la question de la dignité de personnes engagées et motivées par un projet à la fois social et culturel ?
En dépit de certains engagements non tenus, de part et
d'autre, par les signataires de la convention
tripartite, nous avons effectué par nous-mêmes des
travaux essentiels d'infrastructure, quelle qu'ait pu
être la précarité de notre situation.
Sans savoir ce que l'avenir pouvait nous réserver, et
ne pouvant compter que sur nos propres ressources,
nous avons pu pendant quatre ans créer et maintenir un
lieu qui, dès le projet de départ, fut à la fois un
havre pour des personnes marginalisées, par choix ou
par nécessité, et un lieu de rencontre et d'animation
avec restaurant populaire, concerts, ateliers de
création (photo, sérigraphie, vélo).
Que ceux qui nous ont soutenus dans ce projet soient
ici remerciés.
D'autre part, nous ne souhaitons pas nous étendre sur
les tentatives de récupération politique et
émotionnelle qui ont pu en être faites. Certains en
profitent apparemment pour régler des comptes
personnels : c'est lamentable.
Nous avons en particulier été outrés des attaques
lâches et mensongères qui ont faussement été lancées,
dont certaines en notre nom et à notre insu.
Tout au contraire, nous aimerions dire, comme disait
la maman de ses deux petits lutins magnifiques :
"Aujourd'hui, à l'infini, leur message est celui-ci...
Aimez la Vie !!"
Le 1er avril 05, « La Zone Okupée »."
mobilisationsquats@yahoo.fr