Limoges : un immeuble occupé menacé d'expulsion |
La mairie socialiste de Limoges a une bien curieuse interprétation de la
convention européenne des droits de l'homme. En effet, son avocat s'estappuyé dessus (Articles premier, par rapport au respect du droit de
appuyé dessus (Articles premier, par rapport au respect du droit depropriété) pour réclamer l'expulsion « dans un délai très court » des
propriété) pour réclamer l'expulsion « dans un délai très court » deshabitants de l'immeuble du 21 bd de la Corderie, lors de l'audience en
habitants de l'immeuble du 21 bd de la Corderie, lors de l'audience enréféré « d'heure à heure » de mardi 10 septembre.
référé « d'heure à heure » de mardi 10 septembre.
Au coeur du débat : la démolition de cet immeuble laissé à l'abandon depuis
deux ans, avant d'être occupé par des sans-logis (personnes et
associations), en avril dernier. Il n'est évidemment proposé aucune solution
de relogement aux habitants qui ont commencé à rénover cet immeuble qui est
en relativement bon état.
Une quinzaine de personnes (familles et célibataire) et plusieurs
associations habitent actuellement cet immeuble. Le jugement sera rendu cet
après-midi. Une AG aura lieu ce soir pour envisager la suite.
Le soutien, localement est en train de s'élargir, comme on a pu le constater
à l'audience en référé mardi dernier. Si le jugement donne raison à la
mairie, l'expulsion risque d'intervenir rapidement. Aussi, nous en appelons
à la solidarité.
On peut envoyer des fax de protestation au maire de Limoges, Alain Rodet
pour lui rappeler que d'un point de vue humain, le droit au logement est
plus important que le droit à démolir et que ça n'est pas renforcer la
cohésion sociale que de renvoyer à la rue des personnes (bon nombre des
occupants qui sont des demandeurs d'asile, notamment territorial en ce qui
concerne les Algériens) y retourneront.
On peut voir le résultat de l'expulsion de l'immeuble de la rue Charles
Baudelaire, la semaine dernière - immeuble habité par environ 45 personnes :
logement provisoire, foyers d'urgence, enfants et parents logés dans des
foyers différents... Seules 7 à 8 personnes ont pu être accueilli au 21 bd
de la Corderie par manque de place.
Fax de la mairie de Limoges : 05 55 32 11 87
Fax direction de la politique sociale de la mairie : 05 55 45 64 24
Annexe : historique du « DéDAL »
Depuis le 26 avril 2002, un collectif D.DAL (défense du droit au logement)
s'est créé sur Limoges. Ce collectif était composé au départ de AC!,
Agel-SE, SUD-étudiant, FA, Action lycéenne et d'individus.
Le collectif D.DAL a ouvert un lieu au 21 boulevard de la Corderie pour :
- loger des personnes mal logées ou sans logement
- poser sur la place publique la question du droit au logement et de sa
défense
- créer un espace inter associatif
Cette maison regroupe donc des habitants et des associations qui gèrent ensemble ce lieu.
Cette occupation, d'une maison vide depuis plus de deux ans, et appartenant
à la mairie, s'est faite après le constat d'un nombre élevé de personnes
sans logis dans la ville de Limoges. Déjà, depuis plus d'un an, des
associations humanitaires ont multiplié les démarches auprès de la mairie et
de l'Etat pour trouver des solutions urgentes au manque de place
d'hébergement, en vain pour l'instant.
Il faut savoir que sur Limoges existe un grand nombre de logements
inoccupés. En vertu de la convention des droits de l'homme, de la
constitution française, toute personne a droit à un logement ("un toit c'est
un droit"). Des lois existent pour faire respecter ce droit.
Le but du collectif D.DAL n'est pas seulement de loger des personnes mais de
faire en sorte que les pouvoirs publics utilisent les lois qui existent pour
faire respecter le droit au logement. Beaucoup d'habitations sont vides pour
différentes raisons (projets immobiliers, spéculation, manque de volonté
politique, non gestion du patrimoine urbain,...). Pour le moment, nous nous
concentrons sur la question du logement de personnes. Mais il manque aussi,
sur Limoges, comme ailleurs, des lieux, de création et d'expression
artistique, culturelle, associtive, qui sortent des chemins battus et de la
reconnaissance par les institutions.
Nous espérons que, par cette occupation, un débat sera lancé dans la ville
de Limoges et dans différents secteurs associatifs, syndicaux,
politiques,...
DéDAL (Défense du Droit au Logement)