Lausanne : Ouverture et expulsion immédiate d'un squat.


Occupation et évacuation d'un squat à Lausanne

Après l'occupation d'une maison vide depuis des années aux Aubépines 41 à Lausanne, les habitants se font évacuer 4h après.

1er août 2003

A indymedia, Aux médias,

Communiqué de presse au sujet de l'occupation des Aubépines 41, Lausanne

De défaite en défaite à la victoire

Ce matin, nous avons occupé la maison du Ch. des Aubépines 41 à Lausanne. La maison fait partie d'un projet immobilier dont Procoban est le promoteur. Ce projet qui vise sa démolition a été fortement critiqué par les habitant-e-s du quartier. Le site internet de Procoban.ch indique que la maison est vide depuis 15 ans. A notre arrivée, nous avons pu constater que la maison était inhabitée depuis plusieurs années. Vers 8h nous avons contacté le propriétaire qui arrive peu après devant la maison avec la police. Nous lui proposons de discuter ensemble à l'intérieur. La police lui refuse ce droit. Aucune discussion n'est possible dès lors et par conséquent, aucune entente envisageable. Les journalistes que nous avons prévenu-e-s et invité-e-s à discuter n'ont pas été autorisé-e-s à entrer dans la maison. Entretemps, convaincu par la police, le propriétaire porte plainte. Ensuite, tout va très vite, l'ultimatum nous est fixé. On a dix minutes pour sortir avec nos affaires et nos identités contrôlées. Passé ce délai, la police dit qu'elle entrera et nous sortira par la force. A ce moment nous proposons de sortir de notre plein gré s'il n'y a pas de contrôle d'identité. Cette proposition est catégoriquement rejetée. Nous décidons de monter sur le toit pour montrer, autant à la police qu'au quartier, notre détermination et la légitimité de cette occupation. Immédiatement, 5 flics avec des gilets pare-balles montent sur le toit et exigent que nous descendions. A notre tour nous exigeons de ne pas être contrôlé-e-s si nous descendons. Au bout de 5 minutes environ, les flics nous annoncent que le juge accepte qu'il n'y ait pas de contrôle. Cette information est donnée par mégafone à toutes les personnes présentes en soutien. En toute naïveté, nous descendons au rez-de-chaussée réunir nos affaires pour sortir de la maison. Renversement de situation: les policiers nous annoncent qu'ils nous emmènent à l'hôtel de police pour un contrôle d'identité, ceci en complet désaccord avec la promesse faite sur le toit. Nous protestons et refusons de sortir. Les flics réagissent violemment, nous traînent alors sur le sol, certain-e-s d'entre nous sont menotté-e-s. Les hommes sont traités brutalement, et les femmes ont droit à des violences verbales sexistes. Une fois dans le fourgon, ils coupent les menottes au couteau, instrument inadapté, et un policier entaille profondément l'avant-bras d'une personne. Pendant ce temps, des sympathisant-e-s empêchent le départ des fourgons. Ils sont alors repoussé-e-s brutalement, voire renversé-e-s par le passage des véhicules à vive allure. Nous arrivons à l'hôtel de police à 12h30. Fouillé-e-s, isolé-e-s, contrôlé-e-s et photographié-e-s, nous en sortons aux environs de 15h30. A la sortie de l'hôtel de police, nous sommes accueilli-e-s par de nombreux sympathisant-e-s.

Actuellement à Lausanne, les maisons occupées subissent une forte répression: les plaintes pénales pleuvent et sont utilisées comme moyen de pression et de chantage contre les habitant-e-s et les sympathisant-e-s; les habitant-e-s de deux maisons (la Plaisante et le Mont-d'or) doivent partir ce 31 juillet sous la pression de la justice et des propriétaires. Au rôtillon, la ville (propriétaire) profite de ses privilèges pour enlever les nécessités de vie (eau, électricité, toit) aux habitant-e-s.

Pour nous, squatter est un acte politique mais la dérive sécuritaire le réduit à un simple acte de vandalisme. C'est occulter toutes les revendications liées à l'actuelle politique du logement et à notre refus d'un mode de vie consumériste et basé sur le profit. Nous estimons que cette lutte est plus que jamais légitime et nous sommes convaincu-e-s qu'elle continuera malgré la répression croissante.

Les ancien-ne-s occupant-e-s des Aubépines


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