Seulement, voilà, une sinistre surprise nous attendait vendredi 29 juin en fin de (grasse) matinée : Le propriétaire Jean-Luc Allègre, l'entreprise Mansaud de Chatellerault, en tout une quinzaine de personnes toutes de mèches (des gros bras, une promotrice associée, il y avait aussi avec eux un gamin), ainsi qu'un tractopelle Caterpillar ont pris d'assaut le portail NUFien.
Sans grande difficulté celui-ci (composé de barrières de chantier/de police, de barbelés, de palettes, et completé de fers à béton) fut réduit en miettes, c'est là qu'alertés téléphoniquement par notre voisine nous avons rappliqué - au saut du lit, à deux seulement (Anne-Morwenn et moi-même).

Celles et ceux qui auraient du mal à se représenter la violence de ces moments là devraient sans hésiter passer les prochains jours à nos cotés.
Un tractopelle particulièrement dextre ça peut vous broyer, vous arracher un bras, etc. Son conducteur n'a pas fait grand cas de l'interposition d'Anne, a avancé, ce qui l'a contrainte de monter dans le godet pour traverser ainsi toute l'allée (en hurlant qu'elle est enceinte). J'ai pour ma part fait l'expérience de la résistance des flexibles de la machine à un gros couteau et à un mauvais karaté.

A ce jeu là nous étions trop peu et trop vulnérables. Le commando tractopelle a cependant rebroussé chemin pour emprunter l'autre voie d'accès, arracher plusieurs arbres au passage et creuser un trou au fond du jardin. Relevons que notre résistance bien qu'impuissante mais néanmoins furieuse, et surtout... prise de court a tout de même poussé nos assaillants au dialogue. Jean-Luc Allègre s'est présenté à nous et s'est défendu de réaliser là une quelconque agression ou infraction. Non, le sourire aux lèvres, et avec la bonne conscience du promoteur-père de famille, il a « simplement démarré les travaux » sans toucher aux maisons.

L'astuce consistait à démarrer les travaux, avec validation d'huissier (ce dont nous ne sommes pas sūrs), caution et protection policière. Huit flics sont arrivés dans la foulée devançant notre vingtaine de soutiens. Enfin, le mal était fait, la police a insisté pour qu'aucune représaille n'ait lieu, « pas du surenchère » n'ont ils cessé de nous répéter comme si nous étions les agresseurs. Moralité, nous sommes aux quatre vents désormais, même si nous avons colmaté les brèches dans l'urgence. Nous entendons bien faire valoir nos quelques droits et recours auprès du juge d'exécution de la peine pour une demande supplémentaire de délais. Et porter plainte pour voie de fait, violation de domicile et mise en danger d'autrui, etc.

Une mobilisation est nécessaire dans cette ville ou les promoteurs se permettent tout, il faut que dès ce soir toutes les énergies se mobilisent. Même si nous savons que le lieu est d'ores et déjà perdu, il faut que les promoteurs gardent eux aussi un souvenir amer de ce site des minimes. Il faut qu'à ce « bon droit », du propriétaire et de son tractopelle, à l'abus de pouvoir, à la violence, nous répondions par le nombre, la colère, la ruse, la créativité, et tout ce qu'on voudra bien imaginer.

Dans les jours à venir nous aménagerons des espaces collectifs pour que la résistance puisse bien prendre forme. N'hésitez pas à passer, à vous installer, à venir manger, conspirer sur ce site de 4 000 mètres carré où il reste encore beaucoup d'arbres.

A la Rochelle, la mairie a fait cadeau d'un million d'euros a des promoteurs pour transformer le Gabut en zone permanente de magouilles 4 étoiles, en France Sarkozy est président, maintenant, notre réponse aux promoteurs et à leurs potes véreux qui marchandisent nos vies, il faut aussi que ça pète aussi au bord de la mer !

Jonathan pour le NUF 666. Dimanche 1er Juillet 2007

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