La Chapelle Bouëxic (35) : Les pauvres sont-ils condamnés à vivre dans des cages à lapins ?


Une info publiée le vendredi 11 janvier 2008 sur le site d'AC
http://www.ac.eu.org/spip.php?article1843

La Chapelle Bouëxic (35) : Les pauvres sont-ils condamnés à vivre dans des cages à lapins ?

La France manque cruellement de logements sociaux mais à La Chapelle Bouëxic (Ille-et-Vilaine), les autorités veulent forcer des familles qui ne demandent rien à personne et qui se sont constitué un petit paradis avec peu de moyens à intégrer ce type d’habitat. Motif : leurs façons de vivre ne sont pas dans la "norme".
Pour les soutenir, écrivez-leur, faites-leur part de vos expériences, signez la pétition.

Je fais partie des gens qui ont choisi de vivre de manière plus autonome, de ne pas surconsommer, et de participer le moins possible à la pollution de la planète.

Je vis avec mon fils de 8 ans dans une cabane en bois de 20m2 au bord d’un étang dans une ancienne carrière de sable (que j’ai achetée) avec une petite parcelle agricole.

J’utilise l’eau de pluie et très peu de produits, 100 % bio, il y a des toilettes sèches, compostées sur place. Ceci dans le souci de ne pas gâcher d’eau potable ni de polluer la mer via les stations d’épurations. J’ai une batterie pour la lumière, plus tard j’installerai une petite éolienne (pour avoir de la musique). Je ne souhaite pas être raccordée au réseau E.D.F. Une cuisinière à bois chauffe la cabane et l’eau en hiver ; l’été je me lave dehors avec une douche solaire, une palette et un paravent.

Je vis dehors au rythme des saisons. Couper du bois en automne, préparer la terre avant l’hiver, s’occuper du potager 6 mois de l’année ; j’ai toute la place nécessaire pour soigner correctement mes chiens, chats, chèvres et canards ! Je vis en harmonie avec la nature et je peux observer toute année une faune locale importante.

Le problème, le voici : Il concerne tout le collectif (huit adultes et deux enfants sur 2 terrains privés sur la même commune).

Sur injonction de la D.D.E, et avant le 15 Janvier, nous devons procéder à l’enlèvement des véhicules et je dois rendre au cabanon sa destination initiale et prendre un logement social ! Impossible ! Nous n’avons pas l’intention de quitter nos terrains. Pour la cabane, aucune régularisation n’est possible.

Pour stationner un véhicule, il faut faire une demande d’autorisation d’aménagement d’une aire de stationnement. Nous n’aménageons rien, nous sommes juste garés ! Et de toute façon, elles nous seraient refusées puisqu’il n’y a rien le droit d’aménager en zone non constructible ! Nos installations éphémères n’ayant ni dalles, ni tranchées, ni réseaux, elles ne sauraient être considérées comme des constructions ... ?

Pourtant nous ne nuisons absolument à personne, En pleine crise du logement, on veut nous expulser des terrains où nous vivons et nous mettre dans des logements sociaux alors qu’il n’y en a déjà pas assez pour ceux qui en voudraient bien. En pleine crise écologique, ceux qui vivent en harmonie avec la nature et adoptent des comportements responsables voient leur mode de vie interdit par les autorités !

En pleine crise de l’emploi, on veut détruire la vie de ceux à qui un travail à mi-temps suffit pour vivre.

La mairie veut que nous rentrions dans la légalité ; La seule solution que nous ayons trouvé à ce jour est de déposer une demande de dérogation à titre expérimental pour une durée de 5 ans.

Nous allons préparer un dossier expliquant notre mode de vie, notre respect de critères écologiques et citoyens, et joindre nos pétitions et courriers de soutien récoltés depuis début décembre.

Nous avons reçu le soutien d’associations autour de l’écologie, de personnes de différents mouvements, et de médias axés sur la décroissance, entre autres.

Nous revendiquons notre droit de choisir de vivre comme nous le souhaitons, sur des terrains nous appartenant, dans le respect d’autrui et de l’environnement.

Nous cherchons des signataires parmi les médias, les politiques et les associations pour appuyer notre demande. Si vous accepter de nous apporter votre soutien, n’hésitez pas à remplir les feuilles de la pétition s’opposant à notre expulsion.

Fred,
Collectif « un p’tit bout d’planète »
Carrière des hautes rives
35330 La Chapelle Bouëxic
unptitboutdplanete at hotmail.fr

Précision : le 15 Janvier, nous allons demander un délai supplémentaire pour préparer nos dossiers.

Pour en savoir plus:

Dans la même commune, sont menacés dans leur vie quotidienne sur des terrains qui leur appartiennent, 2 mères de famille et leur enfant respectif d’une part, un groupe de jeunes adultes sans enfants d’autre part.

Tous ont choisi un habitat alternatif, mobile ou démontable, à l’année ou quelques mois par an selon les cas :

“Notre mode de vie est basé sur le respect d’autrui et de l’environnement. Nous avons choisi de ne pas surconsommer et de limiter au maximum notre participation à la pollution de la planète.

Nous vivons dehors presque toute l’année, au rythme des saisons, et nous avons quelques animaux.

Nous sommes autonomes par rapport aux réseaux ; nous utilisons l’eau de pluie, et une batterie suffit à l’éclairage ; nous nous chauffons au bois, et produisons nos légumes (bio). Nous recyclons sur place (compost, toilettes sèches, filtrage de l’eau).

Aujourd’hui, il nous est reproché d’être dans l’illégalité et nous devons tous partir pour le 15 décembre 2007. Pour aller où ? Au choix : se garer place du bourg, ou camper dehors.

Quelles conséquences ? Les enfants sans repères, les animaux dans de mauvaises conditions, les personnes en errance. Quel est l’intérêt de la situation ?

Nous avons eu une proposition de logement social (pour certains) qui ne correspond absolument pas à notre mode de vie. Nous sommes bien logés, heureux comme ça, et parfaitement intégrés dans notre commune.

Nous souhaitons être reconnus dans notre mode de vie et obtenir l’autorisation de continuer à habiter chez nous.”

Mise à jour du 20 décembre 2007 :

Après 3 semaines d’actions et quelques R.D.V avec la mairie, chacun reste sur ses positions.

La mairie "nous comprend tout à fait sur le plan humain mais c’est la loi" ! Point barre.

La D.D.E nous donne un sursis jusqu’au 15 Janvier pour enlever les véhicules ou déposer des demandes d’autorisation en mairie (des demandes d’aire d’aménagement qui n’ont rien à voir avec la situation, et qui seraient refusées). Pour la cabane, aucune régularisation, elle doit redevenir une cabane à outil.

Nous nous sommes regroupés en collectif, et nous nous renseignons donc de près au niveau juridique, pour préparer 2 dossiers (un pour chaque terrain) avec l’aide notamment d’associations qui défendent les habitants de logements mobiles ou éphémères. (Sur les conseils de juristes et d’avocats, des dossiers de "terrains de vie sur parcelles non constructibles" sont montés, en respectant des critères écologiques et citoyens, en vue d’obtenir des dérogations par les autorités compétentes à titre expérimental).

Nous présenterons nos dossiers à la mairie dès qu’ils seront près.(Nous allons demander un délai supplémentaire le 15 janvier.)

A ce jour, des associations écologiques, bios, axées sur la simplicité volontaire, et des personnes de différents mouvements nous ont apporté leur soutien. Nous allons également faire appel à des politiques et médias qui pourraient peut-être accepter de nous appuyer.

Comme nous avons décidé de rester chez nous malgré les décisions de la D.D.E, nous préparons aussi un réseau de soutien prêt à intervenir sur place en cas d’urgence (nous sommes tranquilles jusqu’au 15 Janvier).

Nous faisons courir les pétitions jusqu’au 31 Janvier et nous les joindrons à notre dossier. Merci à tous pour votre soutien,

Collectif "un p’tit bout d’planète"


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