Intersquat Toulouse : une manif anti-expulsions réprimée par les flics


Dans le cadre des rencontres du réseau intersquat francophone ayant lieu à Toulouse les 28, 29, 30 juin et 1ier juillet 2001, s’est déroulée une manifestation contre les expulsions dont sont menacés nombre de squats toulousains. Une soixantaine de manifestant-e-s a investi les rues en fin de matinée, peignant des slogans sur les murs, collant des affiches, distribuant des tracts et chantant des slogans. Le parcours fut ponctué de plusieurs arrêts devant des expulseurs et leurs alliés : l’OPAC, possédant le jardin collectif "Ostaleta" et le squat "Chez ta mère", vit sa façade agrémentée de quelques slogans appropriés et d’une banderole dénonçant sa politique répressive (l’OPAC semble avoir pour habitude d’envoyer quelques gros bras menacer ceux et celles qui osent s’installer dans ses locaux abandonnés). Le commissariat central fut également re-décoré, ainsi que la préfecture. Alors que le cortège se dirigeait vers le rectorat, propriétaire du squat également menacé "El Observatorio", des CRS fraîchement arrivés ont entrepris de charger la manifestation, arrêtant 3 personnes de manière arbitraire, l’une d’elle étant plaquée au sol, frappée et menottée. Repoussés par la police en direction du commissariat, devant lequel des vans de flics les attendaient, les manifestant-e-s se sont alors réfugié-e-s au squat Myris, lieu de création artistique ne participant pas à l’intersquat.

L’un des manifestants interpellé fut relâché au bout d’une heure, un autre étant inculpé de "graffiti" (ce qui fut inventé de toutes pièces pour créer un bouc émissaire), le dernier étant inculpé de "rébellion" (drôle de façon de décrire sa résistance à un tabassage). Vous pouvez manifester votre indignation en appelant le commissariat au 05-61128197.

Ci-dessous, le tract distribué pendant la manifestation :

Bonjour
Depuis longtemps il existe de nombreux logements vides et inutilisés en ville comme à la campagne. La réaction du gouvernement, associé aux spéculateurs, est d’en interdire l’accès et l’usage, donc d’en ôter la vie. 500 millions de francs donnés aux HLM de Toulouse pour raser uniquement les espaces inoccupés, sans aucun projet sinon des logements en batterie.
Nous y construisons des espaces de vie en élaborant des projets divers qui permettent à tou-te-s d’échanger des savoirs ; ceci dans une optique anti-autoritaire, basée sur l’autogestion. Gratuité, remise en question des rapports sexistes, de la spécialisation des tâches, du travail salarié (esclavage), autant d’exemples de mise en application d’une alternative au système de discriminations actuel.
Aujourd’hui, plusieurs habitats et lieux d’activités sont expulsables, comme, à Toulouse la Datcha, la Casa Tchiebourrachka, Chez Ta mère, l’Observatorio, l’Ostaleta, L’Hôtel à Balma, La Clandé, ou, dans d’autres villes, les ImposteurEs (Lille), le Wagon (St Brieuc), la Marmite (Rennes), la Maison de la Résistance (Montpellier), la Courdémone et le Pamplemousse (Dijon), le Centre Psychiatrik Autogéré (Grenoble), le Point Moc (Lyon)…

A quoi ça sert une maison vide ? Moi j’occupe.

Nous : des squatteureuses

Le texte suivant fut remis aux expulseurs visités :

Le 29 juin 2001,
Avertissement aux propriétaires, décideurs et expulseurs

Les expulsions jettent à la rue, et la rue se dépave


Nous les sans droit ni titre, occupons des maisons abandonnées.

Votre justice rend ceci illégal, car nous ne respecterions pas la propriété privée.
Nous trouvons légitime de vivre dans ces lieux et d’y créer, jardiner, échanger, etc.

Vous destinez ces maisons viables à la destruction par pure spéculation.
Nous construisons des projets collectifs et solidaires.

Vous gérez la misère.
Nous partageons les richesses.

Votre mairie scande "un toulouse pour tous".
Nous approuvons et occupons.

Vous avez jugé que l’on constituait un trouble à l’ordre public. Nous savons que les expulsions ne nous donnent pas d’autres choix que d’en d’être un.

Vous appliquez une politique sécuritaire qui nous stigmatise.
Nous ne nous laisserons pas marginaliser et jeter à la rue.

Votre police armée utilise la manière forte pour exécuter aveuglément vos ordres.
Nous ne répondrons pas à vos provocations :

Une expulsion, une occupation.

Des squatteureuses toulousainEs

[squat!net]


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