Grenoble: Expulsion de Bouletta-Facette et "violation de domicile" chez les voisins... par la police !


Ouvert il y a une semaine, le squat du 17 bis cours de la Libération (Bouletta-Facette) a été expulsé ce lundi 3 novembre 2008 par quelques dizaines de flics, qui avant de s'attaquer à la maison squattée ont fait irruption (par erreur, et par effraction) chez les voisins du 17 en entrant sans sonner ni rien, envahissant la maison... puis, ils sont allés, volontairement cette fois, dans la cour des voisins du 19 pour pouvoir escalader le mur menant jusqu'au jardin du 17 bis (il y avait pourtant un portail à l'accès direct...).

Hier, dimanche, un communiqué avait été publié par les squatteureuses de Bouletta-Facette:
http://squat.net/fr/news/grenoble031108.html

Voici un récit trouvé sur Indymedia-Grenoble, écrit par un voisin, puis des infos supplémentaires sur les squatteureuses arrêtées...

***

http://grenoble.indymedia.org/index.php?page=article&id=7899

Mon témoignage de l'expulsion du 3 novembre
écrit le 3 nov. 2008 à 16h43

Ce lundi 3 novembre entre 14h et 15h s'est déroulée l'expulsion du squat du 17 bis cours de la Libération.

Signalons tout d'abord la qualité des renseignements des forces de l'ordre, qui n'ont pas hésité à enfoncer ma porte, heureusement ouverte, et à investir en nombre ma maison en terrorisant ma grand tante qui piquait un petit roupillon.
Je précise que je n'étais pas présent à cet instant, arrivé une dizaine de minutes après.
Car, cher lecteur potentiel, je réside au 17 cours de la libération. Je constate donc d'entrée de jeu une effraction sans mandat d'aucune sorte dans une propriété privée.
J'en déduis que leur autorisation d'intervention présentait une erreur d'adresse, qu'il est donc invalide pour une intervention au 17 bis, ceci bien sūr si autorisation judiciaire il y a. Y'aurait du vice de forme là-dessous que ça ne m'étonnerait guère...
Ou bien, thèse défendable et défendue, les forces de l'ordre auraient du mal avec les chiffres...

Passons...

Nous avons donc 3 voitures et 3 fourgonnettes bloquant la piste cyclable, et un fourmillement d'agents armés sur le trottoir, sur leur 31, certains en civil, tazers, matraques, et même un maītre chien (pauvre bête).
Tout ce petit monde m'empêche tout d'abord de rentrer chez moi, c'est une bataille de plusieurs minutes pour convaincre le perdreau que si si, j'habite bien ici, chez mon oncle et ma tante, etc.
Je regagne finalement mes pénates, ou ma grand tante me fait part de son expérience mentionnée ci-dessus.

Ma maison comporte 3 étages, c'est donc un point de vue hors pair pour constater le déroulement des opérations:

Chaque squatteur, encadré par 2 bleus, est conduit avec son strict minimum de possessions (merci) sur le trottoir.
Tout ce qui dépasse ce strict minimum est entassé devant la maison "karcherisée", et sera dégagé plus tard [emporté finalement par des proches des squatteur-euse-s].

La "bande de jeunes" est ensuite alignée contre le mur, fouillée, sermonnée, et filmée par un agent visiblement cinéphile en amateur, à voir son application à faire des gros plans du visage de chaque personne interpellée, et des passants un peu curieux (comme moi), qui seront ensuite fermement enjoints à "foutre le camp"...
A noter que l'effraction dans mon domicile n'est, elle, pas enregistrée...

Ils seront ensuite menés un a un, toujours encadrés, dans le panier à salade, et disparaītront de mon regard.

Ces dangereux violateurs de propriété privée semblaient être un groupe d'étudiants, comme moi.
Les moyens mis en oeuvre sont disproportionnés (une petite trentaine d'agents), et traduisent bien l'esprit de la municipalité, et du ministère de l'intérieur (police nationale) a l'égard des squatteurs, des libertaires, et plus largement de la "mouvance anarcho-autonome".

Ce danger doit être maté a tout prix, au mépris du bon sens, au mépris des lois (cf: expulsion illégale du 17 septembre).

Ses sympathisants, sous couvert de précautions "anti-terroristes" (cf: circulaire du 13 juin), sont privés de leurs droits fondamentaux.

Les agents chargés de l'application de ces ordres sont galvanisés par leur toute puissance, à tel point qu'ils violent mon domicile sans justification et malmènent (heureusement seulement verbalement ce coup-ci) quiconque s'inscrit en faux, ou pose des questions, ou tout simplement regarde.
J'ai tout juste réussi à arracher des excuses en sourdine au major de service, qui ne m'a pas communiqué son identité (un petit chauve, la mauvaise foi me pousse à me demander si ce n'est pas celui qui semble si appliqué dans son devoir de matraquage sur les photos de l'expulsion du 2 octobre).
Quant à porter plainte, j'en oublie jusqu'à la théorie.

Sentez-vous mes amis ces délicieux relents autoritaires?
Sentez-vous l'étau se resserer, à l'heure ou squatteureuses/Al Quaida même combat, où les gouvernements se congratulent à Vichy de leur politique d'expulsion débridée, à l'heure où les jideufs investissent à 20 ta maison et terrorisent ta grand tante, le tout sans justification d'aucune sorte, morale ou légale?

Parce qu'ils sont un aiguillon, une mesure du totalitarisme de l'Etat, soutenons les squatteureuses, dans la rue comme au tribunal.

1 fermeture, 10 ouvertures
1 squatteur arrété, 10 enragés
1 droit transgréssé, 10 flics morts?
oups...

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7 personnes en garsde-à-vue
écrit le 3 nov. 2008 à 18h27

Après passage au commissariat de police, confirmation des 7 personnes en garde-à-vue, très probablement pour la nuit et d'un chien en chenil [libéré en début de soirée].

Le proprio porte plainte pour "dégradation de biens", se fiche de la trêve d'hiver comme de sa première chemise (en soie).

La manip commence à devenir routine. Les personnes seront, on l'espère, relaxées dans 5 mois de cette accusation qui ne tient pour personne et sert juste de prétexte à l'intervention sans procédure d'expulsion des keufs, mais illes gagneront sans doute un procès pour refus de prélèvement ADN, en plus d'avoir perdu leur domicile.

Heureusement, les flics auront beau taper, filmer ficher, nous ne perdrons pas notre âme, ni notre coeur, ni notre rage. J'espère que vous vous tenez chaud en gardave, que vous trouvez des chansons et des slogans à scander pour ignorer la flicaille, que vous arriverez à dormir un peu aussi. Et que les maisons refleuriront sous peu encore et toujours.

[squat!net]


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