Grenoble : La préfecture a décidé de ne pas laisser les squatteureuses dominer la ville |
Ce matin [2 mai 2005], un responsable de la police grenobloise est passé pour signifier que l'expulsion aurait lieu dans la journée. Il prétendait que la qualité de "bâtiment d'Etat" de l'immeuble occupé autorisait l'intervention immédiate et sans aucune procédure judiciaire. Il apparaīt néanmoins après renseignements pris auprès de juristes que ces allégations seraient mensongères et que les propriétaires et l'Etat auraient dū passer par une procédure au tribunal administratif même pour un bâtiment appartenant à l'Etat (lors de l'occupation du parc Paul Mistral l'an dernier qui était un lieu public encore utilisé, une procédure nominative avait été suivie au tribunal administratif). Il semble que ce soit la préfecture, sans doute ulcérée par l'audace croissante du mouvement squat grenoblois et le positionnement stratégique du bâtiment, qui a fait directement pression sur les propriétaires (l'université) pour que ceux-ci portent plainte.
Contrairement à ce qu'ont laissé entendre certains médias locaux, il ne s'agissait pas que d'une action symbolique des squats sur la crise du logement. Ce bâtiment était d'ores et déjà l'habitat de nombreuses personnes , mais aussi l'objet d'un projet de centre social (infokiosque, salle de projections, espace non-mixte entre femmes, débats, locaux à la disposition de collectifs , atelier informatique, salle de concert... avec encore de l'espace pour divers projets autonomes). Il s'agissait d'une semaine intense pour les squats grenoblois puisqu'une manifestation de 500 personnes avait déjà occupé les rues de Grenoble ce samedi pour protester contre les menaces d'expulsion pesant sur la traverse des 400 couverts.
A 14h, une centaine de policiers et CRS sont arrivés devant le bâtiment,
bloquant directement les voies d'accès afin d'empêcher que les personnes
venues en soutien de l'extérieur ne s'approchent.
La cinquantaine d'occupant-e-s présent-e-s sur le lieu avait fait le
choix après avoir barricadé toutes les entrées du batīment, de se
regrouper sur le toit à une douzaine de mètres de hauteur et de résister
à l'expulsion dans une position qui rendrait difficile une intervention
speed.
Une personne s'était suspendue en rappel à la façade dans une position qui
ne permettait pas aux policiers de la détacher sans une intervention de
forces spéciales.
Après avoir dégagé petit à petit les escaliers du bâtiment obstrué par
des barricades en tous genres, les policiers sont arrivés en nombre sur
le toit.
Des négociations se sont alors opérées, s'accordant aux exigences des
squatteur-euse-s, les représentant-e-s de la police ont promis de ne pas
contrôler ni inculper les occupant-e-s . Environ une heure après le
début de leur intervention, la personne encordée est descendue, les
occupant-e-s sont donc sorti-e-s du bâtiment sans passer par la case
commissariat et sans subir de violences.
Juste après l'expulsion, 70 à 90 personnes ont manifesté spontanément dans le centre-ville de Grenoble, aux cris notamment de « Ni loyers ni expulsions, autogestion ! » et « Une expulsion, dix ouvertures ! ». Tout le monde s'est ensuite dispersé au jardin de ville...
Mais Grenoble continuera de se faire squatter !
Et en attendant nous vous invitons à faire pression et demander des
explications, en appelant les numéros suivants (ou éventuellement par e-mail):
alain.miaoulis@ujf_grenoble.fr, secretariat-general@ujf_grenoble.fr
La préfecture 04.76.60.34.00
Rectorat de Grenoble 04.76.01.84.65 (demander le recteur)
Le doyen de l'université joseph fourier, Mr Vallée 04.76.51.47.94
Standard général de l'université 04.76.51.46.00
Secrétariat du patrimoine 04.76.51.40.42 ou 04.76.51.49.75
Des squatteur-euse-s grenoblois-es