Jeudi 15 octobre, je traverse mon quartier. Au niveau du 34 quai Xavier Jouvin (parallèle à la rue Saint-Laurent) il y a des policiers, leurs deux voitures et plusieurs personnes, dont l’une au moins est un Rom que je connais. Au balcon il y a des affaires qui sèchent, dans la cour des vélos... la maison abandonnée depuis des années est occupée.

Cette maison, appartient (je crois) à "Grenoble Habitat" (un bailleur de logement sociaux) et il n’y a pas de projet dessus. Elle à été le sujet de nombreux débats à l’Union de quartier Saint Laurent Rive Droite. Couverte de tags, la cour jonchée de détritus et les volets arrachés, cette même Union de quartier demande à plusieurs reprises que quelque chose soit fait pour ce "trou noir". Quand je passe devant ce sujet, je trouve justement la cour propre, les volets remis... comme s’il suffisait d’occuper un lieu morbide pour lui donner un peu de vie. Je m’approche; il y’a un huissier qui constate. Un policier me demande de circuler, je réponds que je veux juste les regarder expulser des gens. Sa collègue me rétorque : "il n’est pas question d’expulser". Je précise qu’il s’agit de la Police Nationale. Je ne peux pas rester, il y a un semblant de dialogue entre habitants et force de l’ordre, je fais confiance à ces derniers, je circule.

Le soir je repasse et constate qu’il y a de la lumière, qu’il n’y a pas eu d’expulsion. je fais confiance à la police de mon pays.

Dimanche 18, en repassant devant la maison je constate que toute les fenêtres et portes sont murées et que la cour est obstruée par un mur en parpaing de 2 mètres de haut. Je ne vois pas d’avis d’expulsion apposé dessus.

Je ne sais pas si les habitants, apparement une famille, ont été expulsés mais ce ne sont certainement pas eux qui ont muré la maison.

Que deviennent-ils maintenant, maintenant qu’il gèle dans les rues de Grenoble ?

Un habitant du quartier Saint-Laurent

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