Grenoble: Rassemblement contre le fichage ADN, vendredi 18 septembre 2009 |
FICHAGE ENCORE, CONTRÔLE TOUJOURS...
En avril dernier, M. est soumise à un contrôle d'identité dans la rue, devant une ancienne maison occupée. Tout de suite la police lui reproche des délits farfelus, comme les dégradations de la maison (en réalité commises par les propriétaires eux-mêmes lors d'une expulsion illégale musclée un mois auparavant). La volonté des flics est donc claire.
M. est ensuite conduite au commissariat, accusée d'un délit mineur. De son bon droit, elle refuse de se soumettre au prélèvement d'ADN. En effet, la loi stipule que refuser le fichage ADN est un droit... mais elle prévoit une peine d’un an de prison ferme et de 15 000 euros d’amende pour celles et ceux qui refusent le prélèvement. Elle est donc mise en garde-à-vue, d'où elle sortira avec une convocation au Tribunal de Grande Instance pour le 18 septembre 2009 pour son refus.
Comment faire face à une telle logique ?
Le prélèvement ADN a été instauré à la fin des années 1990 par le gouvernement Jospin, au départ pour les délinquants sexuels seulement, ne vous inquiétez pas messieurs-dames. Suite à une multiplication des lois sécuritaires (LSI, LSQ, etc.), le prélèvement concerne aujourd’hui toute personne soupçonnée d’un délit (sauf les délits financiers…). L’état d’esprit est au fichage généralisé : « Les citoyens seraient mieux protégés si leurs données ADN étaient recueillies dès leur naissance. » (Chritian Estrosi, député-maire UMP de Nice, rapporteur du projet de loi de « sécurité intérieure », cité dans Le Monde du 16 janvier 2007.)
Le Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques, créé en 1998, compte aujourd’hui 717 000 profils ADN. 30 000 dossiers sont ajoutés chaque mois. Les voeux de Christian Estrosi finiront-ils par être exaucés ? Pour la sécurité de tou-te-s, bien entendu...
Comme la vidéosurveillance, la biométrie, les fichiers Edvige, Cristina et compagnie, le fichage ADN s’inscrit dans une logique globale de contrôle des populations considérées comme "dangereuses" (jeunes des banlieues pauvres, étudiant-e-s et lycéen-ne-s "agité-e-s", chômeurs heureux, sans-papiers, anarchistes, grévistes, etc.).
Cette logique de contrôle est inacceptable parce qu’elle court-circuite notre aptitude à nous organiser pour un changement social, parce qu’elle contient intrinsèquement les germes d’une société totalitaire.
M. s'est opposée à ces pratiques totalitaires et pour cette raison, elle se retrouve convoquée devant le Tribunal de Grande Instance le 18 septembre prochain.
Non au fichage, non au flicage, refusez de donner votre ADN ! Soutenons toutes les formes de révolte qui font chavirer la machine policière!
Rassemblement de soutien
vendredi 18 septembre 2009 à 13h30
devant le Tribunal de Grande Instance de Grenoble
Affiche:
http://grenoble.squat.net/2009-09-18_affiche_ADN.pdf
Texte:
http://grenoble.squat.net/2009-09-18_texte_ADN.pdf
Contact: soli38 at riseup point net