Grenoble: Manifestation contre toutes les expulsions le jeudi 10 novembre 2005 |
Des individu-e-s en résistance et le collectif Défends toît.
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L'EXPULSOMANIA NE NOUS TUERA PAS
Citation de Michel Destot, dans le JT (19/20) de France 3 Grenoble du 21 octobre 2005 : ce jour là la mairie de Grenoble expulsait le 106 rue des Alliés, domicile de 12 personnes.
« Il y a à peu près 10 000 demandes de logement non satisfaites, et je parle surtout du logement social, à destination des familles mais aussi des personnes âgées mais aussi des étudiants, et nous devons trouver une réponse. C’est une affaire de solidarité élémentaire, hein, si nous voulons avoir une ville qui continue à se développer, qui soit dynamique, elle doit être accueillante et elle doit être équilibrée ».
Grenoble, octobre 2005, aux portes de la trève d'hiver.
La France, ses frontières, ses décrets préfectoraux, ses arrêtés
municipaux, sa police et ses expulsions.
Partout en France les expulsions tendent au systématisme, parfois
illégales mais surtout toujours illégitimes..
A Grenoble, les instances privées (comme la clinique Mutualiste) ou
publiques (mairie) expulsent sans scrupules. Ces instances
instrumentalisent ici l'insalubrité (comme pour l'hôtel de la Clé d'Or)
et là la construction de nouveaux logements sociaux (rue des Alliés, rue
des Bergers, traverse des 400 couverts) bien évidemment sans
propositions décentes de relogements (c'est-à-dire sans prendre compte de
la diversité de chacun et chacune en matière d'espace ), et même sans
propositions du tout, contrairement à ce que la mairie peut prétendre.
En effet à l'"insalubrité", en expulsant, ils imposent la vie dans la
rue, le changement de lieu tous les soirs, la séparation des personnes qui
vivent ensemble, puisque de toute façons les soi disant "logements
sociaux" qu'illes construisent (qui tournent autour de la mise à
disposition de T3 à 5000 frs) ne sont pas accessibles à des personnes qui
vivent la plupart du temps avec moins du SMIC, le RMI ou encore avec
presque rien.
A noter qu'au moins 300 procédures d'expulsion sont en cours envers des
locataires de logements HLM qui ne peuvent plus payer leur loyers depuis 1
ou 2 mois et que plus de 10 000 demandes de logements sociaux sont
formulées sur l'agglomération (il faut rajouter à ça tout-e-s celleux qui
ont renoncé à faire les demandes) chaque année alors que seulement 2 400
aboutissent.
La traverse des 400 couverts expulsée cet été et démolie, n'est aujourd'hui plus qu'un terrain vague sur lequel les travaux qui devaient selon la mairie commencer si vite ne sont toujours pas entamés. L'hôtel Lakanal, expulsé en même temps n'est toujours pas en cours de réhabilitation. Une maison rue des Bergers expulsée en octobre était vide depuis 33 ans et la clinique mutualiste, propriétaire, n'a aucun projet dessus pour le moment. Le 106 rue des Alliés expulsé le 21 octobre, appartenant à la mairie est en train d'être muré et aucun permis de construire ou de démolir n'est déposé sur le batiment.
Ces batiments ne sont que quelques exemples alors que des expulsions bien moins connues faites en catimini ont lieu tous les jours.
Il est inadmissible que des lieux vides soient laissés à l'abandon alors que des personnes ne disposent pas d'espaces et que nous entrons dans l'hiver.
Il s'agit d'une prise en otage du patrimoine "public" au sein de laquelle seuls les riches ont accès à des espace de vies, d'expériences et d'initiatives. L'accès à ces derniers pour les précaires (pauvres, sans logis, retraité-e-s, sans papier-e-s, étudiant-e-s, chomeur-euses) étant rendu impossible par la pression foncière et la spéculation immobilière, révélatrices de politiques de répression de tout ce qui n'est pas considéré comme rentable.
Comme le dit si bien Michel Destot il s'agit bien là de situations qui
nécessitent "une solidarité élémentaire".
C'est pourquoi nous invitons les associations et collectifs travaillant sur
les questions du logement à une réunion du collectif "Défends toît" le 7
novembre à 18h à la Maison Des Associations afin de pouvoir coordonner
informations et envies d'actions sur la ville.
Nous appelons également à une manifestation contre toutes les expulsions
(de terrains et du territoire, de batiments privés ou publics) et pour la
sauvegarde de nos lieux de vies, d'habitations et de créations.
Le rdv est le 10 novembre 2005 à 13h30 au parc George Pompidou (en prenant la
piste cyclable, passer le pont qui passe au dessus de l'ancienne voie
ferrée, prendre à droite, passer l'hotel Mercure et vous y êtes).
L'idée
étant d'aller jusque devant la mairie en passant par les différents lieux
expulsés ou squattés qui sont sur le chemnin.
Des individu-e-s en résistance et le collectif Défends toît
grexpulsions at squat point net