Actions intersquats en france et soutien aux 400 couverts de grenoble |
VENDREDI 25 FEVRIER
GRENOBLE, DIJON, SAINT-ETIENNE, THONON-LES-BAINS, BESANÇON, PARIS, TOULOUSE, LYON, REIMS, MONTPELLIER, NANTES, ALES, STRASBOURG, LA ROCHELLE, RENNES, GENÈVE, NEULLY SUR MARNE ET D'AUTRES VILLES ENCORE...
OCCUPATIONS, LÂCHERS DE BANDEROLES, MURAGES, DÉPÔTS DE GRAVATS, MANIFESTATIONS, OUVERTURES DE NOUVEAUX LIEUX, INTERPELLATIONS DES ÉLU-E-S...
Sommaire:
Le vendredi 25 février, partout en France, des squatteurs-euses et leurs voisin-es solidaires se sont mobilisé-es de manières offensives et créatives pour protester contre les expulsions et pour défendre ces lieux d'habitation, de création, d'expérimentations sociales, de réflexions, de rencontres et de solidarités.
La municipalité de Grenoble, propriétaire, veut expulser et raser la traverse des 400 couverts pour y reconstruire une vaste opération immobilière. L'argument principal pour justifier la disparition de ce lieu est la création de 12 logements sociaux. Expulser des gens qui prennent en main leur habitat pour en reloger à peine plus dans des immeubles standardisés, c'est cette logique bureaucratique qui favorise le contrôle social des habitant-e-s, et planifie l'anéantissement systématique des lieux d'invention et de contestation. Dans une ville qui consacre des millions à la construction d'un stade de foot ou d'une maison de la culture élitiste, ce ne sont pas les squateureuses qui empêchent la mairie d'appliquer son programme social. Nous nous battons pour que cet espace de création, de tentatives, de réflexions, de rencontres et de solidarités continue d'exister .
On retrouve régulièrement dans ces lieux, l'organisation d'évènements et d'actions anticapitalistes et anti-autoritaires, des zones de gratuité où s'échangent librement des biens et matériaux, des potagers squattés, des cybers cafés et du militantisme autour de l'informatique, des logiciels libres et des médias indépendants, de la diffusion d'information et éditions de livres et brochures autour d'infokiosques, des espaces de travail et d'échanges de savoir sur les médecines alternatives, les vélos, la mécanique, le travail du bois ou du métal, la sérigraphie, l'autoconstruction, le recyclage d'huile de tournesol pour les véhicules, l'échanges de graines, des espaces entre femmes et pratiques féministes, queer ou transgenres, des repas de quartiers, des espaces de restaurants, bars, concerts, débats, projections ou théâtre. ..
Ces espaces se différencient d'une certaine mouvance dite de « squats d'artistes » (surtout présente en région parisienne...) en tant qu'ils ne recherchent pas à collaborer avec les pouvoirs publics et s'inscrivent généralement de manière explicite dans une lutte de remise en cause de la propriété privée, de l'Etat, des rapports de pouvoir et de profits et cherchent à construire des zones d'autonomisations en liens avec divers autres mouvements sociaux.
Ceci n'est qu'une vision partielle et grossière d'une situation complexe et il serait par ailleurs faux de chercher à trop unifier des expériences dont les idées et activités sont relativement diversifiées, et qui ne se voient pas forcément toutes comme partie prenante d'un mouvement plus large.
Il y a eu à ce titre quelques rencontres nationales intersquats il y a trois ans et plus depuis. D'un autre coté, les associations locales intersquats sont assez fréquentes et il y a beaucoup d'échanges entre les squats à travers le pays par le biais de projets et d'actions spécifiques, d'amitiés bien sur, et de réseau dans lesquels s'activent des squatters-euses comme sans-titre (qui regroupe aussi des collectifs ruraux...) (www.under.ch/SansTitre), le réseau infokiosque (infokiosques.net), le réseau indymédia, les festivals de résistance, le réseau anti-carcéral ou encore des projets nomades comme la Caravane Permanente (cp.squat.net).
Malgré les tentatives de répression croissante des autorités françaises vis à vis de ces squats politiques - le gouvernement a par exemple chercher à transformer l'occupation « sans droit ni titre » en délit dans le set des Lois de Sécurité Intérieure il ya deux ans - il est heureusement encore généralement possible de squatter sans se faire emprisonner en France. Si la justice donne quasi-systématiquement raison aux proprios et ordonne l'expulsion, les squatters-euses peuvent régulièrement espérer quelques mois (ou quelques années...) de délais quand ils/elles se battent légalement et surtout sur le terrain public et politique. Si les expulsions sont nombreuses, les réouvertures se multiplient aussi.
Au cours des dernières années, quelques squats ont même réussi a stopper momentanément les menaces d'expulsion qui pesaient sur eux et à trouver une certaine stabilité suite à des rapports de force conséquents et quelquefois aussi en concédant quelques négociations avec les propriétaires (ce qui est l'objet de nombreux débats...). On peut citer par exemple le cas de l'Esapce autogéré des Tanneries à Dijon, du Clandé à Toulouse ou du 102 à Grenoble qui sont tous là depuis de sept ans. D'un autre coté, certain des squats les plus actifs de ces dernières années comme les 400 couverts à Grenoble, Izmir à St-etienne, les Diables bleux à Nice ou l'Ekluserie à Grenoble sont tous menacé d'expulsion à court terme où viennent de l'être. Tandis qu'à Paris, la Mairie socialiste ne se soucie même plus des procédures légales pour expulser. Il apparaît donc vital pour le mouvement de créer à temps un rapport de force conséquent à l'échelle nationale et par ailleurs de continuer à à multiplier les alliances et coopérations en dehors du milieu squat.
En dénonçant la responsabilité du Parti Socialiste, aux côtés des politiques répressives menées la droite, nous voulons rappeler que ce sont bien ces « sociaux-démocrates au bon coeur » qui font recours à la force publique pour expulser de leur local PS parisien des sans-papiers-ères en grève de la faim (lien en annexe). Et qu'en matière de « gestion des squats », ils légalisent trop souvent les « friches d'artistes » institutionnalisables, pour mieux expulser la majeure partie des squatteurs-euses. Le pouvoir lutte ainsi contre les pauvres, plutôt que de combattre la pauvreté. Il aseptise les villes, plutôt que laisser émerger des volontés et des envies de changement.
A Grenoble et ailleurs, nous voulons contester le programme répressif qui se cache derrière les mesures "sociales" et les politiques d'urbanisme, portées tant par la droite que par la gauche.
Le 24/02/2005 dans la nuit, un collectif d'individus armé de colle néoprène , de cure dents et de bombes de peinture a saboté la porte du local du parti socialiste...Normalement le seul moyen de réparer sera d'ouvrir cette entrée au pied de biche...Ca ne vous rappelle rien ? Le PS expulse,expulsons le PS. Un tag explicatif leur a aussi été offert généreusement...Le local du PS se trouve 46 rue Mallifaud au premier étage de l'immeuble.Amusez-vous !
Vendredi 25 fev, vers 14h30 des gravats ont été déposés devant la mairie par une cinquantaine de personnes. Deux pancartes ont été plantées en haut du monticule : « ce que la mairie fait de nos maisons » et « ce qu'il faudrait faire des lieux de pouvoir ». Deux banderoles ont également été fixées sur un pont traversant le boulevard, à quelques mètres de la mairie, avec les slogans suivants : « On en a marre, on s'organise. Autonomie ! Squats ! Gratuité ! » et « Qui décide quoi pour qui ? Quoi décide qui pour quoi ? » Alors que les manifestant-es s'apprêtaient à quitter les lieux, ils et elles ont été violemment dispersé-es par une charge de la police effectuée sans sommation. Une dizaine de personnes ont été saisies arbitrairement par les forces de l'ordre, et pour au moins une d'entre elles avec des violences physiques. Elles ont été relâchées après des contrôles d'identité, qui traduisent bien la volonté de fichage systématique des autorités. 30.000 tracts ont été diffusés dans toute la ville, rappelant la situation critique des squats Les 400 couverts, de La Mordue, du Resistor et de La Mèche et de nombreux autres squats grenoblois. Plus d'infos : http://grenoble.indymedia.org
PARIS
http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=33028 http://indygrr.ouvaton.org/index.php?page=article&filtre=1&droiteA=1&numpageA=1& id=453
photos : http://lille.indymedia.org/article.php3?id_article=1016.
Le vendredi 25 Février le hall de la mairie PS du 12e arrondissement a été recouvert de gravats (ainsi que les maquettes des plans d'urbanisme) en signe de protestation face à la politique d'expulsion des squats menée par la gauche à Paris et dans de nombreuses autres villes.
Vendredi 18 Février, la mairie du 12e après avoir fait violemment expulsé des étudiants et étudiantes qui occupaient depuis une semaine un bâtiment vide au 1, cité Debergue en vue d'y éablir un lieu d'habitation et d'activités, s'était appliqué à détruire l'escalier et l'intérieur du bâtiment pour empêcher toute éventuelle réoccupation. Des manifestations et actions contre le remurage du lieu s'en était suivies. De quelle politique sociale la gauche parle-t-elle, quand on expulse sans discussion et en plein hiver, en toute illégalité des étudiants sans-logis ? la politique « quartiers verts » dont se flatte la Mairie de Paris, est-ce le rasage de bâtiments vides pour planter des arbres et l'expulsion des sans-logis ?
A Dijon, les Tanneries, espace autogéré d'habitation et d'activités depuis 1998, ont pu se maintenir grâce à la mise en place d'un rapport de forces important au terme duquel la mairie avait été contrainte de signer une convention avec ses occupant-e-s. Il semblait d'autant plus important de marquer notre solidarité avec les 400 Couverts, aujourd'hui menacés à Grenoble, pour montrer que seule la lutte paie.
hop, une adresse pour quelques photos : http://www.dioxyde.org/statique/400couverts/
Communiqué dans sa totalité : http://grenoble.indymedia.org
Rappelons qu'IZMIR, un espace d'activités (centre informatiuqes, restaux, débats, infokiosques...) et d'habitation ouvert depuis quelques années est lui même menacé d'explsion parla mairie stéphanoise. Plus d'infos : http://lenumerozero.lautre.net
Des individues ont déposé du compost et autres poubelles dans l'entrée du local du PS. La mairie étant socialiste, les expulsions de sbâtiments municipaux se font "pour le bien des squateureuses", sous couvert de salubrité, et bien sûr sans procès, sans délais. Rappelons qu'à Nantes le « baragouinage », espace d'habitation et d'activités féministes a ouvert depuis quelquesmois, et qu'un vieux squat, « L'usure » est menacé d'expulsion par la Mairie.
A Thonon, le « Train-train » est un lieu squatté d'habitation et d'activité, avec des cponcerts, débats, un infokiosques... Il est menacé d'expulsion par la SNCF, propriètaire des lieux.
Une trentaine de personnes ont investi la Maison de la démocratie, local de la Mairie en plein centre-ville et installé devant une banderole « Non aux exPulSions... ». Face à la simple demande d'envoyer un fax à la mairie de Grenoble, il a été répondu : "C'est pas possible. Si tout le monde se met à envoyer des fax et des machins, c'est l'anarchie", "C'est du matériel privé. Ici, ce n'est pas public, c'est un service de la mairie". L'occupation a donc duré jusqu'à ce que les fonctionnaires et élus de ce jouet médiatique qu'est la Maison de la Démocratie acceptent finalement d'envoyer le fax. Pendant ce temps, des employés étaient prêts à utiliser la violence pour empêcher l'entrée dans les bureaux (une porte refermée sur une main). Une partie de l'équipe municipale a finalement débarqué sur les lieux et ont appelé la Mairie de Grenoble. Un participant à l'action a ensuite obligé le premier le secrétaire de cabinet du Maire de Grenoble à lire le fax pour vérifier que celui-ci avait bien été envoyé.
Dans le même temps, trois appartements laissés vides par les bailleurs sociaux étaient ouverts par un autre collectif dans la cité du Petit Bard afin d'y loger des familles à la rue. Contre les listes d'attente pour avoir des HLM, le choix de l'auto-attribution avait été fait... Les occupant-e-s de la Maison de la Démocratie a donc rejoint la cité du Petit Bard, d'où un groupe de policier venus expulser repartait sous les huées des habitant-e-s du quartier après avoir été bloqué pendant une heure dans un ascenceur en voulant venir constater l'occupation.
A noter que le mois dernier à Montpellier a été ouvert un Grand Refuge (Révolutionnaire) Anarchiste Ouvert à l'Unanimité (le « grraou » - toute autre traduction autorisée...). grraou@no-log.org . Ils/elles ont déjà organisé un repas de quartier et particpé à la semaine d'initiatives locales contre les politiques sécuritaires.
http://rebellyon.info/article.php3?id_article=125
Après une visite au local du Parti Socialiste à Lyon qui a été recouvert d'affiches de soutien aux 400 couverts ainsi qu'à divers squats lyonnais, un groupe de personnes déguisées en cuisiniers-ères s'est installé place des Terreaux autour d'une grande marmite de « soupe de roses ». Des tracts ont été distribués, fustigeant les politiques socialistes en matière de cogestion de la misère, et revenant sur le cas des 400 couverts et d'autres squats en danger dans l'agglomération lyonnaise comme la salle de concert et d'activités, le GROUND ZERO. Ils/elles rapellent que dans cette ville, sur 60 squats expulsés en quelques années, 80% sont encore murés, à l'abandon. Le rassemblement a été dispersé par la police, non sans quelques contrôles d'identité. De l'informations sur les 400 sera encore distribué tout au long du week-end à la grande foire écolo lyonnaise Primevêre.
Quelques individus de Neuilly sur Marne, se sont résolus au cours d'un banquet à soutenir le squat des 400 couverts (Grenoble) menacé par la gôche soc. Vite, un verre de plus et les assiettes de la bouffe se sont bientôt transformées en supports pour quelques messages bien sentis : "NON", "c'est vous les méchants" et autres "vive les squats". Titubant sous l'effet de quelques verres, ils se sont ensuite dirigés vers l'antenne P.S de Neuilly sur Marne. Bien que fermée, ils/elles ont d écidé malgré tout de redécorer la porte (en y appliquant les assiettes) et de glisser un tract sous la porte. En traversant la rue, ils ont atteint la mairie qu'ils/elles ont visité en, agrémentant au passage la porte du conseil municipal d'une affichette. Enfin, la place de la mairie a accueilli les restes : assiettes, fourchettes, cuillères, couteaux, verres... Le 9-3 soutient les 400 !
Durant l'après-midi, des sympathisant-e-s ont distribué des tracts dans les rues du Centre Ville. Ces tracts avaientt pour but d'informer les Marseillais-e-s sur l'état du logement en France et à Marseille ainsi que sur la politique grenobloise quant aux lieux autogérés (nous avons diffusé des tracts locaux(ci-joints) et les tracts diffusés dans 13 villes de France en soutien aux 400 Couverts). Nous avons organisé durant l'après-midi un infokiosk (mise à disposition de brochures et d'informations à prix libre) sur le Cours Julien. Ainsi, de nombreuses personnes ont pu avoir accès à des textes et informations non-marchand-e-s, et ont pu discuter de comment sont traités squatteurs et locataires quand il s'agit d'expulsion à Grenoble et à Marseille. Il était impressionant de voir à quel point les gens ont apprécié les brochures de l'infokiosk. Le tract sur la situation marseillaise a soulevé beaucoup d'enthousiasme (avec énormément de gens d'accord et qui encourageaient à squatter!!).Le soir même a été réalisé une émission sur Radio Galère en soutien aux 400 Couverts. Petite action marseillaise, donc, mais qui était super chouette du point de vue du contact avec les gens...Partageons, propageons nos révoltes...
ET D'AUTRES CHOSES NON ENCORE RÉPERTORIÉES...
--LONGUE VIE AUX 400 COUVERTS !--- --COURTE VIE AU PS---
PLUS D'INFORMATIONS À VENIR SUR D'AUTRES ACTIONS MENÉES À STRASBOURG, ALES, LILLE, TOULOUSE, GENEVE, ETC.
SI VOUS VOULEZ CONTINUER À PROTESTER CONTRE LES EXPULSIONS SUR GRENOBLE:
VOUS ETES GRAVE INVITÉ-E-S À ORGANISER VOS PROPRES ACTIONS ET À EN INFORMER LES 400 COUVERTS ET BIEN ENETENDU LA MAIRIE DE GRENOBLE.HÔTEL DE VILLE 11, BOULEVARD JEAN PAIN BP 1066 38021 GRENOBLE CEDEX 1 TÉL. 04 76 76 36 36 FAX 04 76 76 39 40 EMAIL: CONTACT@VILLE-GRENOBLE.FR
Contre l'expulsion des squats, pour la construction d'espaces d'expérimentation et d'autonomies
Aujourd'hui, dans de nombreuses villes, des gens se mobilisent pour protester contre les menaces d'expulsion qui pèsent sur le squat des 400 couverts à Grenoble. Suivant les villes et leur contexte politique, différents types de manifestation ont lieu, du simple rassemblement à l'occupation des mairies ou des locaux du Parti Socialiste.
Des squats ? De nombreux lieux se créent aujourd'hui hors des circuits marchands et institutionnels. Etabli-e-s dans des maisons abandonnées, des individu-e-s les font revivre en les occupant. Ce sont des espaces où on tente d'appliquer l'autogestion, ce qui comprend un partage des tâches, une participation de chacun-e aux décisions et une organisation collective. C'est un mode de vie qui, sans subvention et pratiquement sans argent se base sur nos besoins, nos envies et nos luttes.
Ainsi sont présents à Grenoble aujourd'hui : + les 400 couverts C'est une petite rue du centre ville de Grenoble, squattée depuis plus de trois ans. C'est le domicile d'une vingtaine de personnes, une vie collective quotidienne, un lieu public où se déroulent une multitude d'activités à prix libre. La municipalité de Grenoble, propriétaire, veut expulser et raser la traverse des 400 couverts pour y reconstruire une vaste opération immobilière. + La Mèche est une maison avec jardin et hangar, squattée depuis quatre mois. La mairie a demandé à la GEG de lui couper l'électricité en plein hiver... + La Mordue est une maison occupée depuis cinq mois, lieu d'habitation et d'activités pour des femmes et des lesbiennes. Elle est aujourd'hui expulsable en plein hiver. + Resistor est une maison occupée depuis septembre par des individu-e-s désirant y habiter et réaliser un jardin collectif. Ayant obtenu la trêve d'hiver, l'expulsion devrait avoir lieu au printemps... + D'autres squats, plus anciens, existent à Grenoble et organisent soirées, concerts et projections permettant ainsi l'existence d'une véritable culture <93>alternative<94>. + En plus de ces lieux, de nombreux espaces vides sont habités par des familles, des jeunes, des sans papier-e-s, des demandeur-euses d'asile, généralement dans une précarité complète. Ces lieux n'ont pas toujours de procès et sont souvent explusés très violemment.
Nous voulons aussi rendre visible qu'il existe partout en France des initiatives de ce type, intéressantes et riches, sans cesse mises en danger par les logiques de l'ordre et de la rentabilité.
Pourquoi s'organiser collectivement hors des institutions ?
Les choix qu'on nous laisse dans ce monde sont des choix de pacotille: acheter un pantalon noir ou un blanc, manger du chocolat volé à des personnes exploitées dans le tiers-monde ou boire un soda fabriqué dans une usine chimique, etc. Qui pense pouvoir influer sur les orientations politiques et sociales de notre société, dans cette démocratie de façade? Pour sortir de ces systèmes de dépendance et se réapproprier une partie de nos vies, nous pensons qu'il est nécessaire de construire ces lieux d'expérimentations hors des institutions. Comme beaucoup de gens, nous critiquons les injustices et les aberrations du système dans lequel nous vivons. Mais nous pensons qu'il est possible, dès maintenant, de s'organiser pour modifier ces fonctionnements que nous subissons et entretenons à la fois.
Nos luttes passent par la construction de modes de vie et d'actes qui nous rendent plus responsables : + essayer d'entretenir des relations basées sur la solidarité et l'entraide, plutôt que sur la compétition et le chacun pour soi + tenter de maîtriser notre alimentation et notre consommation suivant nos besoins + mettre en place des systèmes d'échange, de récupération et de production qui nous permettent de réduire notre dépendance au salariat et aux rapports marchands + tenter de nous organiser collectivement sans hiérarchie en privilégiant la discussion et la prise en compte de chacun-e. + réflechir à nos propres constructions de domination et d'oppression (sexisme, homophobie, racisme, âgisme,...) et essayer de les déconstruire individuellement et collectivement.
Pourquoi s'attaquer à la gauche...
Nous faisons le constat qu'aujourd'hui, les partis politiques sont avant tout le relais d'un aménagement libéral. Bien sûr, la gauche et notamment le Parti Socialiste gardent, au moins dans le discours, une approche plus sociale des problèmes politiques. Mais sous son masque bienveillant et solidaire, la démocratie sociale applique les mêmes logiques que la droite : un aménagement sécuritaire et aseptisé des villes (vidéosurveillance, arsenal policier, bancs anti-SDF...), des choix budgétaires de politiques urbanistiques et culturelles, liés au prestige et au monumental et, dans le même temps, des expulsions de squats et de locataires même en plein hiver, le mépris et la criminalisation des demandeur-euse-s d'asiles et des sans papier-ère-s, etc. De plus, par le simple fait qu'elle existe, la Gauche quelle qu'elle soit, est aussi et avant tout à nos yeux un obstacle à de vrais changements et à une reprise en main de nos existences, de par ses aptitudes à récupérer et normaliser toute contestation.
...et à ses élu-e-s grenoblois-es ?
La municipalité grenobloise consacre des millions à la construction d'un stade de foot , (malgré la désapprobation de la population) ou à une maison de la culture élitiste (prix onéreux et programmation réservée aux initié-e-s). En parallèle, on assiste au déclin des plus petits lieux culturels grenoblois (le Rio, Théâtre 145, Adaep...) qui proposent des évènements moins commerciaux et plus indépendants. Par ailleurs, Mr Destot et ses compères entendent donner un rayonnement international à leur métropole en investissant de nombreux fonds publics dans les secteurs des bio, micro et nanotechnologies (lancement de Crolles 2, Minatec, Nanotech 300...) alors que les répercussions sont nombreuses : augmentation du coût de la vie et des loyers, dégradation de l'environnement, risques nucléaires, chimiques et bactériologiques, enjeux en terme de choix de société, et tant d'autres,...
Parallèlement une véritable dynamique de résistance se crée à Grenoble depuis plusieurs années, constituant un réseau solidaire à l'origine de lieux autogérés. Les autorités craignent visiblement ces espaces qui échappent à leur contrôle et cherchent donc à les faire disparaître. Ainsi ont été expulsés dernièrement le CPA, la Charade (par la mairie "communiste" de Saint Martin d'Hères), Gologotha XXX, la Flibustière ou la Loupiote. Une manifestation contre les expulsions a également été violemment réprimée, le 22 janvier 2004. Les lieux actuels sont eux, comme on l'a vu, véritablement menacés et risquent tous d'être expulsés prochainement.
Nous pensons qu'il est important, nécessaire et vital de défendre chacun de ces lieux indépendants, chaque fois qu'il le faut. C'est pourquoi nous nous battons pour que ces espaces de création, de tentatives, de réflexions, de rencontres et de solidarités continuent d'exister.
Pour plus d'informations sur les squats : http://grenoble.indymedia.org/ http://.squat.net http.//www.inventati.org/nebuleuse/
Si vous voulez protester contre les expulsions sur Grenoble:
Hôtel de Ville 11, boulevard Jean Pain BP 1066 38021 Grenoble Cedex 1 Tél. 04 76 76 36 36 Fax 04 76 76 39 40 email: contact@ville-grenoble.fr
[squat!net]