Janvier 2001 : expulsions en série à Nancy


Au 3, rue de Mulhouse à Nancy (Lorraine), notre squat existait depuis un peu plus de 2 ans lorsque tout s'est écroulé en 3 jours. Voici un compte-rendu de ces 3 jours. A présent, les ex-habitant-e-s encore libres logent chez des ami-e-s par ci par là, mais ce n'est que provisoire. C'est le 3ième squat expulsé à Nancy en 2 semaines où logaient des polonais-es. Les élections approchent...

Mardi 23 janvier à 8h30 : descente de stups au squat

Alors que la "maison occupée, maison enchantée" n'avait pas eu de problèmes avec les propriétaires ou la justice depuis son ouverture début décembre 1998, une vingtaine de flices débarque dans le squat le matin pour une affaire de stupéfiants. Les habitant-e-s sont sorti-e-s de leur lit sans ménagement, sans pouvoir se rhabiller (garçon ou fille), une petite chienne voulant défendre ses petits aboie et se prend un coup de matraque électrique, un autre manque de se prendre une balle, les nouveaux-nés sont sortis dans des sacs plastiques. L'EDF présente déclare que l'électricité est branchée légalement, avec un abonnement ; les flics arrachent quand-même cables et fusibles. Les 3 étages (+ cave et grenier) sont fouillés intégralement par 3 ou 4 keufs par pièce. Les meubles et chaines hifi sont balancés en l'air, du sirop, du produit pour cheveux, l'eau des chiens, les croquettes sont vidées sur le linge propre, les K7, les CD. Les habitant-e-s sont humilié-e-s, injurié-e-s, traité-e-s de toxicomanes, de putes, de gens sans hygiène par des policiers "qui font leur métier par conviction". Puis les 11 personnes de nationalité polonaise sont embarquées au commissariat, et seule reste l'unique habitante française (?), les chiens (9 adultes et 2 portées de 7 et 8 chiots sont emmenés à la fourrière puis SPA. Résultat des fouilles : 25g de haschich et 100 psylocybes dans 2 chambres différentes !

En fin de matinée, 4 personnes de la mairie viennent prévenir que la propriétaire souhaite murer le bâtiment le jour même, nous leur expliquons que cele ne se passe pas comme ça.

Mercredi 24 janvier

L'huissier passe le matin avec une convocation en référé pour l'occupation des lieux à 14h30 au tribunal. Résultat du procès ultra-rapide : 17h30 : un délai de 48h nous est gracieusement accordé pour dégager les lieux. 2 de nos amis restent au commissariat, ayant été balancés pour "trafic de stupéfiants", les autres sont relâché-e-s au compte-goutte, mais pas expulsé-e-s en Pologne (ouf, certains risquaient la prison pour longtemps là-bas !). Les chiens sont toujours emprisonnés.

Jeudi 25 janvier

Nos 2 amis passent au tribunal et prennent chacun 2 mois de prison ferme (pourtant ils ne sont pas récidivistes !) Un chien est récupéré, le rottweiler de 6 mois castré et les autres pourront etre récupérés au fur et à mesure sauf apparemment pour les chiots, de plus leurs mères seront stérilisées.

Dans la presse :

L'Est Républicain parle de "11 polonais arrétés pour trafic de stupéfiants", de "nombreuses races de chiens dangereux" (1 rottweiler de 6 mois en fait), etc. Article de merde. M6 Local ne fait pas mieux et censure les images du squat dévasté par les keufs + le témoignage d'une habitante filmé par leur soins. F3 Lorraine diffuse un bon reportage, assez objectif (gràce à notre contact avec un journaliste).

Julien


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