Copenhague : le combat final pour Ungdomshuset |
Vidéo de mobilisation :
http://video.indymedia.org/en/2006/12/633.shtml
Combat final pour Ungdomshuset
Les relations entre polices et activistes sont tendues, les médias dominants ne tarissent pas d'histoires de catastrophes, des guides et des films circulent sur internet, encourageant à défendre Ungdomshuset par tous les moyens possibles.
La secte "Faderhuset" (La Maison du Père) a refusé la dernière offre pour Jagtvej 69, soit la dernière solution pacifique envisageable dans ce conflit. Ungdomshuset survivra-t-elle ? C'est bien la question qui est sur toutes les lèvres.
Tout ce que nous désirons pour Noël
Depuis le weekend de septembre qui a vu plus de 200 arrestations, la situation est extrêmement tendue et la maison est barricadée.
Politiques, police, population de Nørrebro [le quartier de Copenhague où se trouve Ungdomshuset], artistes et milliers d'autres, tous avaient exprimé leur espoir que la secte accepterait de revendre la maison, mais sans succès.
En tant que geste symbolique, la maison est actuellement recouverte de papier cadeau. Malheureusement, seul un changement d'attitude de la part des pouvoirs politiques peut encore tout arrêter et empêcher la police d'entrer et de déployer la violence contre les activistes d'Ungdomshuset.
Le rôle de la secte Faderhuset
Ce culte, qui a acheté la maison au début de l'année 2000, a été malmené dans les médias dominants. Le tabloïd danois "Ekstrabladet" a publié de nombreux articles sur cette secte et ses méthodes. Son leader, Ruth Evensen, a complètement changé ses vues dans les trois dernières années. Par le passé, elle était très opposée aux homosexuels, aux musulmans et à l'avortement. Il y a quelques années à peine, elle les dénonçait comme des suppôts de l'antéchrist. Elle était aussi appuyée par l'ex-pédophile "Moïse" (Mosens) Hansen. Ensemble, ils voulaient nettoyer Nørrebro de ce qu'ils considéraient comme de mauvaises herbes. Mais elle a manifestement changé d'avis, et a par exemple récemment appelé, à la télévision nationale, à un Nørrebro où tous pourraient se parler et feraient preuve de tolérance. Elle n'a pas pour autant précisé en quoi cela impliquait éradiquer une oasis culturelle utilisée par des milliers de personnes.
Le culte de Faderhuset a été "victime" de plusieurs manifestations depuis septembre, certaines ayant donné lieu à des cas de violences policières parmi les mieux documentés de ces dernières années.
Ungdomshuset : la faute des politiques !
Les usagers et activistes d'Ungdomshuset n'ont aucun doute quant à qui est à blâmer dans cette affaire. C'est au conseil municipal de Copenhague que le maire d'alors, Jens Kramer Mikkelsen a, en 1999, décidé de vendre la maison à la compagnie Human A/S, laquelle a rapidement revendu la maison à Faderhuset.
Les arguments d'alors étaient que la maison n'était utilisée que par 25 personnes, qu'elle était dans un état déplorable et qu'elle engendrait du crime dans Nørrebro. Le seul argument ayant un quelconque lien avec la réalité était l'état physique du bâtiment, et ce sont les activistes eux-mêmes qui, depuis, ont pris l'initiative de le réparer. Certes, la maison n'a pas toujours été aussi populaire, mais il y a toujours eu bien plus de 25 occupants. Enfin, en ce qui concerne le crime, même la police danoise ne considère pas Ungdomshuset plus responsable que le reste de la vie nocturne de Copenhague.
Après que les médias se furent fait l'écho de cette affaire, le conseil municipal est soudain devenu favorable à une préservation d'Ungdomshuset et a tenté de convaincre Faderhuset de vendre la maison à un fonds indépendant dont le but est de conserver la maison sous sa forme actuelle.
Mais les politiques ne veulent pas faire de vrais efforts pour empêcher Faderhuset de détruire Ungdomshuset. Le bâtiment du Jagtvej 69, abritant aujourd'hui Ungdomshuset, fut le premier lieu de rendez-vous des travailleurs de Copenhague à la fin du XIXème siècle, et c'est dans ce même bâtiment que furent jetées les fondations de ce qui allait devenir la fête du 8 Mars. Cette maison a donc une importante valeur historique, en tant que centre d'organisation de la gauche depuis plus d'un siècle.
Le combat est imminent
Si les politiciens veulent empêcher une guerre à Nørrebro, il leur faut agir vite. Nous avons tous vu ce qui est arrivé en septembre, et il ne fait aucun doute que si Ungdomshuset est expulsé, cela se produira à nouveau.
Le jeudi 14 décembre [2006] va débuter un weekend d'activités, organisé par Ungdomshuset. Ce même jour est également la date du dernier conseil municipal de l'année. Des groupes de soutien à Ungdomshuset ont prévu des manifestations et des journées de solidarité internationale jusqu'au dimanche 17.
Dans Ungdomshuset se tiendront des concerts, ateliers et des fêtes. Une autre manifestation est prévue pour samedi prochain. Beaucoup d'activistes étrangers sont attendus ce weekend et les médias ont bien entendu repris cette information sous l'angle de la terreur, tentant d'effrayer lecteurs et téléspectateurs, en particulier des activites allemands, accusés de vouloir aider leurs camarades danois à créer le plus de chaos possible.
Tout le monde semble prêt à se battre. Nul ne peut prédire ce qui arrivera.
Traduit de l'anglais par Alexandre Buisse.
Pour plus d'informations :
http://en.wikipedia.org/wiki/Ungdomshuset
http://www.indymedia.ie/article/78161
http://www.indymedia.ie/article/79884
http://www.ungeren.dk/english.php
http://www.squat.net/en/news/kopenhagen_august_2006310806.html
http://ungdomshuset.info/spip.php?article48
http://blog.tv2.dk/matthias81/entry21949.html
http://a-manila.org/newswire/display/466/index.php
http://www.digg.com/videos_educational/The_fight_for_Ungdomshuset
http://ie.indymedia.org/article/78102
http://www.anarchistyouth.org/forum/viewtopic.php?p=2241&sid=d7e534c7e97e5b424d233dc636d0b383
u.