Budapest: Un nouveau squat, soyez solidaires ! |
L'an dernier (2004) nous avons squatté un ancien centre commercial des "pionniers socialistes" (ndt: sorte de scouts du parti communiste), et nous l'avons réorganisé en centre culturel pour le mouvement autonome. C'était notre première action en groupe, et le premier squat bien organisé depuis des années. Nous avons été expulsé-e-s au bout de deux semaines. Après quoi nous nous sommes replié-e-s sur un petit sous-sol d'un riche ami que quelques autres ami-e-s utilisent, et qui a été nommé AK57. Mais nous voulions nous donner une nouvelle chance et squatter un nouveau bâtiment.
Nous avons squatté une maison samedi dernier (1er octobre 2005) à Budapest en Hongrie. Le bâtiment est propriété des autorités du district (Erzsébetvàros, 7ème district de Budapest). Il n'était plus utilisé depuis 3 ans. En une journée, nous l'avons investi, nettoyé, installé un infoskiosque, un coffeeshop, une zone de gratuité, un grand dortoir, une galerie avec quatre expositions et un cinéma.
Nous avions prévu de faire la fête d'ouverture le dimanche, nous avions donc invité nos ami-e-s, camarades et les médias ("grands" et indépendants). Malheureusement la police est arrivée plus tôt qu'elleux et illes n'ont pas pu rentrer, la porte étant fermée; le détail amusant (qui montre que nous étions mieux organisés que la police) c'est qu'elle était fermée de l'extérieur. Les policièr-e-s ont attendu à l'entrée au moins une heure pendant laquelle nous les avons observé-e-s et interpellé-e-s depuis les fenêtres du premier étage; et celleux qui étaient invité-e-s (environ une centaine de personnes plus les médias) se sont rassemblé-e-s dans la rue.
Nous voulions discuter de la situation avec les autorités locales, et finalement un de ses représentants nous a dit qu'il allait venir pour parler avec nous. Alors nous l'avons laissé rentrer ainsi qu'une officière de police. Illes nous ont annoncé que nous avions le choix entre deux possibilités : a) nous sortons librement et l'adjoint au maire nous reçoit pour un entretien. b) nous refusons et la police nous met en taule. Dans les deux situations la police prendrait nos noms.
La négociation s'est déroulée dans notre cinéma: illes étaient deux et nous quarante. La policière semblait perdue, mais elle essayait quand même de jouer la dure. Le politicien a pris le rôle du gentil et nous a fait des promesses - il connaissait personnellement certain-e-s d'entre nous.
Et nous avons choisi l'option a). Nous avons accepté le compromis suivant : nous sortons pour cette fois, et essayons de discuter avec les autorités. Mais nous avons fait la promesse suivante : s'illes essaient de nous piéger nous poursuivrons nos actions.
Le lundi nous sommes allé-e-s voir le politicien. Bien sūr il s'est foutu
de nous: il nous a dit que cet entretien ne serait pas un entretien
officiel, que les autorités ne coopérent pas avec des groupes qui font des
actions illégales.
Très bien.
Nous nous sommes mis-es d'accord sur le fait que l'une des ONG qui ont
signé notre lettre de soutien leur transmettrait le dossier de notre
projet, et que les politicien-ne-s prendraient une décision d'ici fin
octobre. Si l'ONG n'obtient pas d'eux un bâtiment vide (nous voudrions
avoir le bâtiment A, que nous avons squatté samedi, qui est en bon état,
et dans lequel il y a toujours nos affaires et nos expositions) avant la
fin du mois, notre groupe continuera ses actions. D'ici là nous allons
mettre la pression sur les autorités, en nous inspirant des tactiques de
l'EKH - Ernst Kirchweger Haus (actions de rues, aussi bien légales
qu'illégales). En Hongrie nous allons de plus avoir des élections l'année
prochaine. Nous pensons que nous sommes le seul groupe de squatteureuses
bien organisé de la capitale et nous continuerons notre lutte jusqu'à
obtenir une maison.
Nous savons que nous sommes les membres d'un mouvement international,
c'est pourquoi nous demandons maintenant votre solidarité. Lorsque l'EKH
(Ernst Kirchweger Haus) à Vienne en Australie était en danger, nous nous
sommes mobilisé-e-s et certain-e-s d'entre nous sont parti-e-s à Vienne
pour aider. Et celleux qui étaient resté-e-s ont organisé une
manifestation de soutien à Budapest, en face de l'ambassade d'Autriche.
Aujourd'hui nous demandons à tous nos camarades de mettre un maximum de
pression sur les dirigeants de notre région ! Nous vous le demandons parce
que cette ville a vraiment besoin d'un centre culturel autonome, un centre
social ! Faites de votre mieux, soyez créati-f-ve-s, ou faites comme nous
: Organisez des manifestations de soutien devant les ambassades de Hongrie
de votre pays!
La lutte continue !
Longue vie au mouvement international des squats !
Le groupe Centrum, (Centrum Group)
Erzsébetváros, Budapest, Hongrie, le 3 octobre 2005.
Un article de l'an dernier à propos de notre première tentative de squat:
[1] http://indymedia.hu/cikk.shtml?x=19018
--
L'action de solidarité avec l'EKH:
Solidarität Deklaration:
[2] http://www.gellenhaza.hu/peet/socialdisease/index.php?subaction=showfull&id=1121506489&archive=&start_from=&ucat=1&
Déclaration de solidarité et manifestation pour l'EKH:
[3] http://www.indymedia.hu/cikk.shtml?x=24289
Galerie-photo à propos de la manifestation de solidarité:
[4]
http://www.gellenhaza.hu/peet/socialdisease/index.php?subaction=showfull&id=1121258335&archive=&start_from=&ucat=1&
--
Références
Liens :
1. http://indymedia.hu/cikk.shtml?x=19018
2.
http://www.gellenhaza.hu/peet/socialdisease/index.php?subaction=showfull&id=1121506489&archive=&start_from=&ucat=1&
3. http://www.indymedia.hu/cikk.shtml?x=24289
4.
http://www.gellenhaza.hu/peet/socialdisease/index.php?subaction=showfull&id=1121258335&archive=&start_from=&ucat=1&
Le groupe Centrum