Cher(e)s ami(e)s,
Voici des nouvelles de Dédée. Je suis allée plaider au Tribunal de
Brest lundi après-midi et attend le verdict (lundi 17 janv 2005), et
j'espère me voir accorder un délai d'occupation de quelques semaines
(cf l'article du ouest france ci-dessous).
Les musiciens sont de plus en plus nombreux à répéter et cela donne
lieu à des ambiances sonores fantaisistes, proches de l'expérimental
le plus prisé : imaginez une maison de trois niveaux où soufflent des
cuivres démesurés, des breizhous qui se la donnent, des rockeurs
presque célèbres avec des bananes et du jazzy orientalisant! Entre
temps, les théâtreux tentent de se concentrer sur leur substantielle
moelle (substance molle et grasse contenue dans la cavité des os). Les
marteaux s'y sont mis aussi pour l'accrochage d'une expo de photos sur
St marc... un vernissage est prévu la semaine prochaine, sortez les
cirages et les cigares, nous vous confirmerons la date.
Dimanche, nous vous proposons de passer aux portes ouvertes de 14h à
18h, les télés de canal ti zef seront branchées pour leur numéro de
janvier, l'ensemble des percussions de la batucada répétera et les
hôtes et hôtesses de Dédée vous accueilleront avec café et petits
gâteaux.
La pétition est toujours en ligne alors si vous le souhaitez,
n'hésitez pas, c'est par là : http://www.petitiononline.com/dedee/petition.html
Voilà, bonne semaine à tou(te)s.
Dédée.
---------------
Extrait du Ouest France - Brest / le mardi 11 janvier 2005
Un petit répit pour les « Dédée »
Expulsion contestée d'un squat d'artistes au port
Lundi prochain, le 17 janvier 2005, la justice dira s'il convient de
faire expulser les occupants sans droit ni titre d'un immeuble du port
de commerce appartenant à la Chambre de commerce et d'industrie. Une
ordonnance d'expulsion, rendue
fin décembre, était contestée, hier, par trois « squatteurs ».
Depuis la mi-novembre, au 3, quai Armand-Considère, une bonne
quinzaine de personnes (musiciens, peintres, comédiens) a investi un
petit immeuble vide depuis trois ans. Le collectif d'artistes a
rebaptisé ces locaux « Chez
Dédée », jeu de mots relatif au propriétaire en titre, la DDE, qui a
concédé le bâtiment à la CCI.
Cette occupation, « sans droit, ni titre », n'est pas du goût de la
CCI. Cette dernière avait d'ailleurs découvert le problème quand le
collectif lui avait écrit pour demander à passer une convention
d'occupation des lieux...
Le 27 décembre, en référé (procédure d'urgence), la chambre de
commerce obtenait une ordonnance d'expulsion.
« La procédure a-t-elle respecté les droits des squatters », s'est
interrogée, hier, l'avocate de trois des occupants, en demandant la
révocation de l'ordonnance. « Lorsqu'un huissier s'est rendu sur les
lieux, le 1er décembre, les occupants n'ont jamais été informés qu'il
s'agissait d'une visite de constat et l'huissier n'a pas demandé
l'identité des résidants », a fait valoir Me Phily. Une façon de faire
qui contreviendrait au respect du contradictoire, c'est-à-dire à la
nécessité d'informer la partie adverse des éléments qui lui seront
opposés dans une procédure.
En outre, l'avocate estime qu'il n'y avait « pas urgence » dans la
demande de la CCI. Cette dernière avait invoqué, le 27 décembre, le
danger potentiel de l'installation électrique de l'immeuble, alors
qu'un des squatteurs a obtenu un abonnement EDF et un contrat
d'assurance pour les risques
locatifs.
Pour la CCI, la procédure était légale et motivée par « une inquiétude
majeure relative aux branchements électriques douteux ». Le collectif
d'artistes conviant le public à venir dans l'immeuble pour y découvrir
des expositions, Me Lhomeau a mis en garde : « Si, demain, il y avait
un accident, un décès dans cette maison, on nous le reprocherait ! ».
Le président Rosati a mis son jugement en délibéré jusqu'à lundi
prochain. Sept jours de répit pour les « Dédée ». Et peut-être plus si
la justice leur donne raison.
Yannick GUÉRIN.
--------------------------------------
Collectif Chez Dédée
3, quai Armand Considère
Port de Commerce
29 200 Brest