Barcelone: Évèments de San Pere Més Baix |
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### Article Indymedia Barcelone du 05 février au matin.
Les faits se sont déroulés le samedi 4 février 2006, vers 6h30 du matin, devant le théatre occupé de la rue San Pere Més Baix, dans le quartier de Santa Catarina.
La guardia urbana (police municipale), qui était présente dans le quartier depuis environ 22 heures, s'est mise à 5 heures du matin à agresser des personnes qui étaient dans la rue. Après avoir frappé brutalement plusieurs personnes et tiré à trois reprise avec des balles réelles, ils arrêtèrent finalement arbitrairement 9 personnes.
Selon la première version du maire Joan Clos et des médias officiels, un policier fut blessé par une pot de fleur lancé depuis un balcon du théàtre. Ils soutiennent à présent une nouvelle version des faits. Dans cette version, modifiée 14 heures plus tard, il ne s'agirait pas d'un pot de fleur mais d'une pierre lancée depuis la rue par plusieurs personnes.
Selon des témoins occulaires, un des détenus fut menotté aux pieds et aux mains et tabassé au milieu de la rue par huit policiers (agents de la guardia urbana et des mossos d'esquadra). Jusqu'à 19h30 le même jour, ce jeune homme était disparu et la police n'a donné aucune nouvelle sur son lieu de détention ou son état de santé.
Ce samedi après-midi, les mossos d'esquadra (police catalane) se sont
emparés du quartier Santa Catarina, y créant un véritable état policier.
Commença alors une véritable chasse aux sorcières dans des centres
sociaux du quartier (n'ayant pourtant rien à voir avec le théâtre), la
police arretant arbitrairement des personnes au look supposé "squat".
D'autre part, ni le groupe de soutien, ni l'avocat, ni les familles n'ont reçu de nouvelles des détenuEs avant samedi 22 heures. À l'heure actuelle, il reste encore une jeune fille disparue; ses parents ont porté plainte.
Les informations que nous avons sur la situation de trois personnes détenues sont extrèmement graves. Une d'elle a de graves contusions à la tête, une autre un oeil au beurre noir et un bras bandé. La personne se trouvant dans les pires conditions fut frappée brutalement par de nombreux policiers et trainée au point d'avoir une rasta arrachée. Elle a également un bras dans le plâtre et un autre bandé. Les violences furent si graves qu'ils furent hospitalisés mais, même après leur passage à l'hôpital, les violences continuèrent impunément, couvertes par le silence entourant ce qu'ils ont subis.
Gardons à l'esprit que, très probablement, certaines de ces personnes seront emprisonnées et que la situation peut encore s'aggraver.
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### Texte du collectif de soutien du 05 février au soir.
Le samedi 4 février au matin la police a arrêté de manière violente et arbitraire 9 personnes dans la rue San Pere Més Baix, dans la Ciutat Vella. Mais les manières de faire illégales de la police et des instances judiciaires rendent de toutes façons impossible de confirmer le nombre réel de personnes arrêtées, leur identité ou leur état de santé.
Ces personnes ont été frappées et violemment maltraitées aussi bien au moment de leur arrestation que durant leur détention dans les locaux de la police ou leurs transferts. Les personnes détenues sont victimes d'une tentative de manipulation de la part de la police qui porte de très graves accusations envers elles, accusation que ces personnes rejettent en bloc.
Tout cela n'est pas le fruit du hasard. L'escalade de violence qu'instiguent les différents corps de police depuis longtemps, et plus concrètement depuis l'entrée en vigueur de la loi sur le civisme, de la tolérance zéro et la mise en place définitive des mossos d'esquadra s'acharne de manière très claire sur certains collectifs et certaines zones comme les quartiers du Raval, de la Ciutat Vella, Santa Catarina, Sants, Berga, Arenys, etc ; zones dans lesquelles les intérêts spéculatifs de la Mairie se heurtent aux réalités sociales des gens vivant sur place. Et sa réponse au conflit généré par le manque d'alternatives sociales est la répression sauvage à travers des agissements disproportionnés comme ceux de ce samedi. Ils cherchent à rendre quelqu'un coupable de la réalité de conflit qu'ils ont eux-mêmes instauré.
Nous exigeons la libération sans charges des personnes détenues et la fin des mauvais traitements et tortures infligées en tout impunité par les corps de police.
Liberté pour les détenuEs du 4 février!
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### Un autre témoignage, anonyme.
Yo
C'est une histoire un peu compliquée mais je vais essayer d'etre clair:
Vendredi soir dernier, le théâtre occupé de l'Anarkopena cultural
organisait une énième fête. Les voisins s'étant plaints, la police a toute
la soirée trainé dans les alentours.
A noter que ce squat n'a quasiment aucun lien avec "le mouvement" des
squats politisés de Barcelone, il était notamment réputé pour être un
lieu de commerce et pour entretenir des relations ambigues avec la
police (beaucoup allant même jusqu'à dire qu'il y avait un ou des
infiltrés à l'intérieur). Depuis plusieurs mois, tous les week-ends s'y
déroulaient d'énormes raves, alors même que le moindre nouveau squat
dans Ciutat Vella (le centre de barcelone) était durement réprimé...
Alors voila, les faits sont assez vagues mais il semblerait que 3
policiers se soient interposés vers 6 heures du matin pour contrôler
l'entrée des gens à cette fête. Après un échange de mots doux, ces trois
policiers aupas (anti-émeutes de la policia urbana, dépendants de la
mairie mais rien à voir avec les municipaux français) ont sorti les
matraques et violemment frappé les gens voulant entrer à la fête ou
simplement se trouvant dans la rue. J'en sais pas beaucoup plus sur les
affrontements, mais toujours est-il que deux flics sont légérement
blessés et qu'un autre est dans le coma...
Suite à ça, le quartier est bouclé et la police arrête tout ce qui
ressemble de pres ou de loin à un-e okupa.
Plusieurs personnes sont tabassées et embarquées dans la foulée.
Depuis, la nouvelle fait les gros titres des journaux (du type "des okupas envoient un policier dans le coma suite à des affrontements") et même ma voisine est venue m'en parler. En plus, le conflit entre les okuas du théâtre et les okupas politisé-e-s renforce un peu plus la confusion, qui n'est pas éclaircie par le sensationalisme des médias.
Depuis la situation est tres tendue avec la police. Le samedi, plusieurs squatteurs ont été agréssés physiquement, humiliés et volés par des policiers en uniforme dans le quartier du Forat. Ils parlent ouvertement de venger leur camarade, de casser les bras des squatteurs (ce qu'ils ont fait à au moins un détenu) et ce genre de truc. Plusieurs maisons ont été victimes de coup de pression de policiers qui cherchent à provoquer des altercations pour mieux rendre les coups...
On connait seulement depuis aujourd'hui le nombre (9), l'identité et
l'état de santé des détenu-e-s la police refusant de communiquer ces
informations (contrairement à ce que lui impose la loi).
Une assemblée de soutien aux détenu-e-s est déjà en place et essaye de
faciliter le travail des avocats en cherchant des infos et témoignages,
en faisant de la contre-information, et bientôt en envoyant des thunes
pour les gens qui sont en taule et leur défense.
Deux des détenus sont accusés de tentatives d'homicide sur un agent...
[squat!net]