Angers: Du 49-3 au 49-5... |
Départ programmé du "49-3"
Aujourd'hui, samedi 15 août 2009, les réfugiés du "49-3" quitteront leur asile de La Roseraie; la tristesse se lisait sur tous les visages tant des Européens de l'Est, que des Africains de la corne de l'Afrique.
Hommes, femmes, enfants quitteront cet asile dont ils avaient fait leur maison; ils partiront pour ne pas pénaliser leurs anciens compagnons français SDF du "48" condamnés pour le "49-3" à des pénalités journalières; ils partiront ensemble comme ils ont combattu ensemble pour leurs droits les plus élémentaires à la vie méprisés par l'incompétence ou pire le calcul politique ou simplement financier des pouvoirs locaux!
Par la préfecture, qui, au mépris des conventions internationales les laissent sans ressources ni hébergement!
Par le Conseil général qui, au mépris des droits élémentaires des enfants à la vie, laisse les familles sans ressources ni hébergement!
Par la mairie enfin qui, au mépris de la tradition d'asile de la terre angevine que la population lui avait pourtant rappelée après l'expulsion de la gendarmerie des Ponts de Cé, n'a de cesse d'expulser ces réfugiés dès qu'ils trouvent un lieu où enfin se poser; "48", "49-3", "49-4", et ensuite?...
Les trois pouvoirs, incapables de s'entendre comme nous leur avions demandé, se retrouvent dans la même exclusion des exilés, le même refus d'assistance à personne en danger, la même volonté de fuir une réalité qui les dérange et, au final, la même négation de leurs responsabilités.
Pourtant, les solutions existent; les lois, avec leurs limites, peuvent servir à autre chose qu'à expulser ou affamer; nous l'avons expliqué aussi bien aux représentants de la Mairie, qu'à ceux de la Préfecture et du Conseil Général;
Mais, aussi douloureux que soit ce départ, ce n'est qu'une bataille dans la guerre qu'ils nous ont déclaré et qu'ils sont, malgré les apparences, en train de perdre !
Quand des volontés humaines se conjuguent pour un meilleur devenir commun, elle ne peuvent que vaincre.
"Un toit, c'est un droit" et nous continuerons à le prendre...
"Soyons touTEs des électrons libres et de notre union naîtra la bombe atomique sociale"
A+ dans les luttes;
pj49
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https://nantes.indymedia.org/article/17999
Les demandeurs d'asile quittent, ensemble, le « 49-3 »... et réquisitionnent, ensemble, le « 49-5 »! (dimanche 16 août 2009)
Comme nous l'avions annoncé, nous avons quitté [le 49-3], ensemble, ce samedi à partir de 12h30; ce n'est nullement la peur qui nous a fait quitter ce lieu mais le refus de pénaliser nos trois amis SDF français qui ont été déclarés légalement responsables par le Tribunal d'Instance d'Angers et risquaient de se voir appliquer une astreinte de 70€ par personne et par jour de retard; nous nous y étions engagés vis à vis d'eux et avons tenu parole;dès 9h ce matin les demandeurs d'asile et réfugiés, Africains de l'Est, Érythréens, Soudanais, Somaliens ou Rroms de Roumanie et du Kosovo ainsi que les personnes solidaires étaient sur le pont pour préparer l'exode du « 49-3 »...
Un exode sans mer, ni désert à traverser mais un simple pont enjambant la Maine du côté du lycée « Jean Moulin »!
De même, nous avons tenu parole en nous engageant dès juillet 2008 à agir pour que, au moins sur Angers, plus personne ne soit à la rue!
Certains de nos camarades étrangers ont rejoint au « 49-5 » ceux qui y étaient déjà pendant que d'autres avec quelques soutiens se rassemblaient sur le « tarmac » de la préfecture avant l'ultime « décollage »... étape qui ne fut pas inutile d'ailleurs puisque le commissaire, responsable « par intérim » du commissariat, en ce 15 août, nous y a rejoint pour nous délivrer un message de Mr Lefranc, secrétaire général de la Préfecture et responsable « par interim »; en substance, et si j'ai tout bien compris, ce message disait (que ceux qui sont encore debout s'assoient...):
"Vous pouvez continuer à occuper le 49-3 Roseraie pendant que la préfecture cherche des solutions de relogement
Vous le pouvez au moins jusqu'au rendu du référé du TI prévu le 20 août à propos du 49-4 La Roë sans qu'il y ait intervention des forces de police! Pour la préfecture les deux affaires sont étroitement liées" (nous n'avons jamais dit autre chose sauf que ce n'est pas à la préfecture d'en juger mais à l'huissier du plaignant, la SOCLOVA, appliquant une ordonnance de référé en toute légalité!).
Le comique de la situation ne nous a évidemment pas échappé; un responsable préfectoral en charge de l'exécution des lois républicaines nous encourageant à enfreindre une injonction du Tribunal et mieux s'engageant à ne pas s'y soumettre jusqu'au 20! Ça frise la haute trahison!
C'est, au mieux, du grand « n'importe quoi »!
Nous avons fait remarquer au messager l'incohérence du message, la préfecture n'étant qu'un exécutant des décisions judiciaires...
Moins comique:
Même si cela n'aurait aucunement empêché l'huissier de geler les comptes bancaires de nos trois amis pour payer l'astreinte de 70€ par jour... hors de question de courir ce risque!
Même si la confusion des pouvoirs et leur confiscation par le seul exécutif aurait eu de quoi inquiéter pour l'avenir...
Mais la question ne se posait même pas puisque nous avions quitté le « 49-3 » pour le « 49-5 »!
Pour épilogue de cette journée, les demandeurs d'asile et les personnes solidaires ont, après cette escale d'enrichissement juridique, pu gagner leur nouveau lieu de vie.
Nous donnons rendez-vous aux medias et aux gens qui veulent le découvrir, devant le lycée « Jean Moulin », demain, dimanche à 15h; nous leur montrerons par la même occasion une illustration concrète des solutions durables qu'il est possible de mettre en oeuvre seulement contrariée par la mauvaise volonté des pouvoirs publics (...en étant gentil).
PS: Vous l'aurez sans doute deviné - « 49-5 » ou notre cinquième réquisition de suite dans le Maine et Loire...
pj49