Toulouse : ils expulsent, on réouvre


Rappelez-vous, le printemps dernier, il fallait faire « barrage au FN » et voter Chirac. Fort de ses 80 %, le Président réélu a bien retenu la leçon, et s'est empressé de mettre en place sa politique du Tout Sécuritaire. Aujourd'hui Sarkozy rend son brouillon. Ses cibles : les squatters, les mendiants, les cancres, les prostituées, les nomades, les jeunes de banlieues, les précaires en tout genre... Leur seul délit : celui d'exister. A Toulouse, on vient d'avoir un avant goût de la manière avec laquelle les Pouvoirs Publics vont gérer le problème de ces « nouvelles classes dangereuses », dixit Sarkozy.

Le 25 septembre dernier, à 8h 30, une soixantaine de CRS ont expulsés manu militari les occupants de La Datcha, un lieu habité depuis quatre ans, sans droit ni titre, sauf celui de faire revivre une bâtisse laissée à l'abandon par la mairie de Toulouse. Parmi la quinzaine de personnes se trouvaient deux enfants scolarisés depuis trois ans dans le quartier.

Aucune solution de relogement n'a été anticipé, tant par la Préfecture que par la mairie, qui s'en lavent les mains. Normal, une vaste opération de spéculation immobilière est en phase finale dans le quartier des Sept Deniers. Meurtrie par l'explosion d'AZF, Toulouse continue d'être défigurée. Aujourd'hui leur logique est claire : faire de la Ville une mégapole européenne, nettoyée de toute vie populaire, contestataire ou tout simplement précaire.

Heureusement d'autres alternatives existent. Et des lieux occupés résistent encore et toujours à cette folie normalisatrice forcenée. Ces nombreux espaces - dénommés squats - permettent de se retrouver, d'échanger, de créer, de s'éveiller, de s'organiser, ou d'expérimenter au travers de démarches collectives. Sauf que les trois quarts de ces lieux ont un arrêté d'expulsion qui plane au dessus de la tête... Il est donc grand temps d'affirmer nos différences et d'afficher notre dégoût de cet avenir préformaté. Voilà pourquoi nous occupons dès maintenant une maison, vouée à la démolition, appartenant encore et toujours à la mairie de Toulouse.

Dans ce dialogue de sourd, le seul argument brandit par les Pouvoirs Publics s'appelle la matraque. Qu'ils nous expulsent, et nous réouvrirons.

RDV Samedi 5 oct. PLACE DU SALIN A 16 H
POUR UNE OUVERTURE SURPRISE

A partir de 16h00, renseignements à Canal Sud : 05 61 53 36 95

Collectif Henri Martin


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