(Saint-)Etienne: Soirée de soutien aux prisonniers politiques mapuches, le 10 septembre 2009 dans l'immeuble occupé du 10 av. Denfert-Rochereau


jeudi 10 septembre - 19H30 - dans l’immeuble occupé du 10 av. Denfert-Rochereau. À synthé.

Soirée de soutien et d’info sur lutte mapuche au Chili, avec bouffe prix libre, projection, débat/discussion.

Au Chili, le "délit de solidarité" et les lois antiterroristes sévissent aussi...

Tout l’argent récolté pendant la soirée ira en soutien aux prisonniers politiques mapuches.

http://lenumerozero.lautre.net/article1805.html

Depuis bientôt deux décennies, communautés et organisations Mapuche (peuple autochtone dont la population est estimée à environ 800.000 personnes et dont le territoire historique se trouve dans le sud du Chili et de l’Argentine) ont initié un nouveau cycle de revendication et de mobilisation afin de récupérer leur territoire et les droits civiques, politiques et sociaux qui y sont associés. Les actions de "récupération de terres" se sont souvent soldées par une répression policière entraînant des centaines d’arrestations, de blessés ainsi que l’assassinat par la police de plusieurs jeunes mapuche. Des dirigeants, militants et membres de communautés ont été condamnés lors de procès iniques, par des lois anti-terroristes datant de la dictature, à des peines de 5 à 10 ans de prison ferme pour des faits qu’ils récusent.

Suite aux nombreux rapports, dénonciations et rappels à l’ordre d’organismes des droits humains nationaux et internationaux, les gouvernements qui se sont succédés, et dernièrement celui dirigé par Michelle Bachelet, se sont vantés de mettre en place différents mécanismes législatifs et institutionnels en faveur des Mapuche. Outre le fait que ces différentes mesures sont contestées par les organisations indigènes qui n’ont été aucunement consultées et n’ont pas participé à leur élaboration, on constate que sur le terrain, les droits indigènes sont bafoués quotidiennement et la criminalisation des revendications des communautés est devenue une politique d’Etat – politique de stigmatisation de ceux/celles qui luttent et de criminalisation des mouvements sociaux. On dénombre une cinquantaine de prisonniers politiques Mapuche, dont certains se plaignent de violences, tortures et du manque de défense juridique, tandis que chaque semaine la police militaire réalise des opérations violentes au sein des communautés se soldant par des enfants blessés et traumatisés, et par des arrestations et humiliations d’hommes et femmes.

Les quelques journalistes indépendants et documentaristes chiliens et étrangers qui se sont intéressés à ces situations ont également fait les frais de cette répression : menaces, confiscation du matériel de travail, perquisition de leur domicile (et de ceux de leurs familles), garde à vue… certains affrontent aujourd’hui de lourd procès et des montages politico-judiciaires pouvant les condamner jusqu’à 15 ans de prison ferme. Toute personne non-mapuche sympathisant avec cette lutte est ainsi susceptible d’être accusée de mettre en péril l’Etat de droit.

Julia, jeune française, vivant avec sa fille de 21 mois, près des communautés du lac Lleu LLeu, en a fait la mauvaise expérience...

DÉCLARATION PUBLIQUE DEPUIS LE WALLMAPU
22 MAI 2009

Depuis le Wallmapu, territoire Mapuche occupé par l’Etat chilien depuis un peu plus d’un siècle, en mon nom Julia Gayout, je communique les faits suivants :

1 – La communauté Mapuche de Choque du lac Lleu Lleu où je vis (Sud du Chili) a initié une récupération de terre en juin 2008 réclamant plus de 100 000 hectares de terres ancestrales aujourd’hui plantées de pins et d’eucalyptus et aux mains des entreprises multinationales forestières Volterra y Mininco. La communauté a donc commencé à couper des arbres pour pouvoir cultiver la terre. Depuis lors, la communauté est complètement assiégée par les différentes forces répressives du Chili et en particulier par la PDI (police d’investigation). Le lac Lleu Lleu était déjà militarisé (campements des forces spéciales sur les terres des entreprises forestières, contrôles d’identités arbitraires, brutalité policière) pourtant la situation est chaque fois pire. Face aux agressions permanentes et aux persécutions de la part de l’Etat chilien, par l’intermédiaire de la PDI ou du GOPE (CRS locaux), la communauté de Choque a résisté et a repoussé les assauts consistant à vouloir réduire à néant la récupération de ses terres.

2 – Après tout un travail d’espionnage durant l’été et conformément au nom de l’opération policière qui vise à détruire la résistance Mapuche, torturer, emprisonner et tuer ses membres et sympathisants ("Opération Patience"), la PDI s’est finalement abattue brutalement le 11 avril au matin dans plusieurs foyers de la communauté et à Cañete, arrêtant 11 personnes, perquisitionnant violemment les maisons et menaçant jusqu’aux enfants avec des armes. Les Mapuche détenus ont été brutalement frappés par la PDI pour les forcer à avouer leur participation dans des attaques et un vol. Il s’avère que la police cherche aussi désespérément des armes dont il n’existe aucune trace et prétend donc découvrir de supposées cachettes en torturant les Mapuche physiquement et psychologiquement.

3 – Je me trouve moi-même menacée par le procureur du ministère public de Cañete pour délit de “recel”. Il paraîtrait qu’une carte SIM de portable volé aurait été installée dans mon propre portable pour effectuer des appels. Durant l’interrogatoire auquel j’ai été convoquée de manière obligatoire, une semaine après une perquisition médiatique dans ma maison, j’ai gardé le silence ; ce qui m’a valu plus d’une menace, à savoir : le refus du titre de séjour de permanence définitive, une peine de prison allant de deux mois à cinq ans et un possible ordre de détention applicable à n’importe quel moment.

4 – La perquisition de ma maison est complètement ridicule et démontre une fois de plus que le Chili n’a toujours pas effectué sa transition démocratique dans la pratique puisque la majeure partie des mes affaires emportée par la PDI se compose de documents et de livres qui ont à voir avec mes opinions politiques. De plus, cette perquisition a été accompagnée d’un chantage et de pressions médiatiques correspondant à l’éternelle rengaine raciste du journal Mercurio qui consiste à vouloir discréditer la lutte Mapuche au travers de faux liens avec l’étranger et visant l’emprisonnement des Mapuche.

5 – Si tout va bien, je serais en France du 30 mai au 9 juillet et souhaite pouvoir participer à des activités d’information de la lutte Mapuche et de dénonciation de la répression. Toute personne voulant appuyer les prisonniers politiques Mapuche et qui désire me contacter peut le faire par mail : bastaderepresion AT gmail.com

Julia Gayout

Autres références en français sur le Web :
http://mapuche.free.fr/
http://www.mapuches.org/
http://latelelibre.fr/index.php/2008/09/le-cri-du-peuple-mapuche-au-chili

En español :
http://www.weftun.cjb.net/
http://www.kilapan.entodaspartes.net/

vla


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