Rennes : occupation d'EDF


En lutte contre la politique spéculative et oppressive d'EDF et en soutien aux inculpés de Guingamp, une vingtaine de personnes ont occupé, aujourd'hui lundi 11 février 2002, l'agence départementale d'Ille-et-Vilaine d'EDF, à Rennes (35). Les revendications portaient sur :
- l'arrêt de toutes les coupures, quelles qu'elles soient,
- le retrait de la plainte envers les inculpés de Guingamp.

Pas de flics au rendez-vous, cette fois-ci (il est vrai que nous ne sommes pas dans le Trégor), mais un huissier pour constater l'occupation et, mais oui, une entrevue avec le directeur en personne daignant recevoir notre délégation après 2 heures de palabres endormissantes avec quelques sous-très-responsables rabachant vigypirate et respect de l'environnement à tout va. (Comme chacun-e sait, les déchets radioactifs ne font pas de bruit, comme les éoliennes! dixit le très-responsable de la sécurité).

Discours convenu et remaché des "autorités" concernées : EDF ne fait pas de coupures mais pratique le maintient à l'énergie (Ben voyons... nous, on sait que c'est pas vrai).
Quant à la demande de retrait de la plainte, celle-ci sera transmise à la direction des côtes d'Armor, nous dit-on oralement.

A quand la prochaine occupation ??
EDF nous opprime, la lutte continue !!

Voici le tract distribué aux employé-e-s de l'agence occupée cette après-midi.

--- Les coupures d'électricité : un brin de cruauté dans un monde de déchets radioactifs.

Nous occupons l'agence EDF afin de dénoncer ses coupures de courant volontaires, sa soi-disante politique sociale et environnementale, et par solidarité avec les personnes poursuivies en justice par l'Etat français et EDF suite à une occupation de l'agence EDF de Guingamp.

Une petite histoire qui en dit long : en décembre dernier, dans la région de Guingamp, à Pabu plus exactement, des gens décident d'investir sans droit ni titre une ferme abandonnée afin d'y vivre et d'y organiser des activités non-marchandes (culturelles, politiques, transmission de savoirs et savoir-faire...)

Ils et elles remettent l'électricité en marche sans prévenir EDF mais la championne de France d'électricité ne se laisse pas faire comme ça : elle envoie des hommes couper le fil électrique qui raccorde la ferme au réseau et, dans son élan, dépose plainte pour vol d'électricité. Le 24 décembre, ces personnes se rendent à l'agence EDF de Guingamp, pour que celle qui nous doit bien plus que la lumière retire sa plainte, arrête de couper le courant à des gens et arrête le nucléaire. Quand on sait que cette entreprise a réalisé 761 millions d'euros de bénéfices en 2000, quand on sait que ces bénéfices servent à construire de nouvelles centrales, à rafistoler celles en fonction et faire des pubs, quand on sait que personne n'a trouvé de solution pour gérer les déchets radioactifs et que ca continue gaiement, on comprend que pour EDF, le dialogue posé et la remise en question ne sont pas aussi simple. Dans ce cas là, mieux vaut appeler directement la police. C'est ce qu'à fait EDF. 6 personnes se font alors tabassées par des policiers armés jusqu'aux dents et apprennent, après 18 heures de garde à vue, que le procureur porte plainte pour séquestration des employé-e-s d'EDF. En réalité, il n'y a jamais eu de séquestration, mais EDF voulait criminaliser des gens qui luttaient contre les coupures. Le procès aura lieu le 25 février au tribunal de grande instance de Guingamp (22). Rendez-vous à 13h30 devant le tribunal. Une séquestration, d'après la loi, est passible de 500.000 F d'amende et de 5 ans de prison ferme. Une coupure de courant, elle, peut tuer des gens discrètement. Au mois de janvier 2002 à Paris, deux personnes ont trouvé la mort après l'incendie de leur domicile où ils s'éclairaient à la bougie, faute d'électricité.

Le Mouvement des chômeurs, chômeuses et précaires en lutte et des individu-e-s solidaires.


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