Banlieue parisienne : bavure et acharnement policier contre des squatteurs


Note: suite au placement en détention préventive pour vol de cinq de nos camarades, ci-joint le tract diffusé en prévision de leur procès prévu le 25 mars.

« ON EST PAS DES FACHOS, ON EST DES NAZIS. »
Brigade Anti-Criminalité du 93

Dans la nuit du samedi 2 au dimanche 3 mars, nous sommes six à sortir d'un concert. Nous nous arrêtons dans une petite épicerie du Pré-Saint-Gervais. Sans le sou, nous sortons deux-trois bouteilles sous le manteau. L'épicier attrape une copine par la manche ; s'ensuit une petite bousculade. Enervé, le commerçant appelle la police. Trois minutes après et quelques centaines de mètres plus loin, une voiture banalisée pile et trois civiles de la BAC (Brigade Anti-Criminalité) en sortent tonfas à la main et armé d'un révolver pour l'un d'eux. Et pareils à des chiens, ils nous aboient dessus et paraissent surexcités. Nous ne cherchons pas à fuir ni à résister, juste à les calmer.

Nous sommes face au mur et les mains en l'air quand les insultes commencent : « parasites », «étrangers », « fouteurs de merde ». S'en suivent des menaces, puis des coups. Nous nous retrouvons plaqués au sol, la gueule en sang pour certains d'entre nous. A ce moment là, des renforts arrivent. Certains flics nous reconnaissent comme étant des squatters du quartier. Ils sont maintenant une dizaine à s'acharner à coups de rangers. Ils finissent par nous embarquer après cinq minutes de défouloir. Pendant le tabassage, l'un de nous traite les BAC de fachos. A quoi ils répondent fièrement : « On est pas des fachos, on est des nazis ! »

Nous sommes placés en garde à vue au commissariat des Lilas. Sur place, un flic en tenue apparemment gradé s'acharne sur l'un d'entre nous : sa jambe est retournée (fracture du fémur) et il est laissé baignant dans son sang au milieu d'une quinzaine de keufs hilares qui le prient d'arrêter de jouer la comédie. Nous nous faisons frapper à chaque protestation. Il sera finalement hospitalisé deux heures après ; ainsi qu'un deuxième un peu plus tard.

Nous sommes cinq à être suffisamment valides pour pouvoir passer devant la 17e Chambre du tribunal correctionnel de Bobigny dans le cadre de la comparution immédiate, pour « vol, outrage, et violence sur agent de la force publique ». Suite à la plainte des agents Sébastien Médard, Jean-Philippe Gautrot, et Julien (les trois premiers BAC). Ceux-ci sont absents de l'audience, leurs dépositions contradictoires. L'épicier a retiré sa plainte pour vol. Toutefois l'inculpation est maintenue par le parquet. Ayant tous refusé la comparution immédiate, nous sommes incarcérées à Fleury-Mérogis jusqu'à la date du procès. Tandis que notre pote hospitalisé disparaît magiquement de la procédure dans laquelle il est toutefois cité comme « ayant glissé dans le commissariat », ce qui serait la raison de sa jambe brisée.

A l'heure où il est de bon ton de faire des milliers de kilomètres pour manifester contre le capital et les violences policières, nous rappelons que le massacre a aussi lieu ici et maintenant. Alors que le tout-sécuritaire en vient désormais à interdire aux jeunes du 93 et d'ailleurs le simple fait de se rassembler dans un hall d' immeuble, il devient urgent de se battre en bas de chez soi.

Nous appelons donc toutes les personnes qui se sentent concernées à venir nous soutenir :

LE 25 MARS A 13H00 DEVANT LA 17E CHAMBRE CORRECTIONNELLE DU PALAIS DE JUSTICE DE BOBIGNY (métro Bobigny-Pablo Picasso)

VENEZ NOMBREUX ET EN AVANCE : LES FLICS RISQUENT DE BLOQUER L'ACCES A LA SALLE D'AUDIENCE

Des réunions ont lieu tous les jeudis à 18H00 au CICP : 21 Ter rue Voltaire, Paris 11e (métro Rue des Boulets). Un soutien financier est souhaitable.

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