Montreuil (93): Tentative d'expulsion du Chatô


Ce matin, 1er juin 2007, vers six heures trente, la police est intervenue pour expulser le Chatô, à Montreuil. Incapables de défoncer la porte au bélier, les flics l'ont complètement détruite à coup de hache (merci aux pompiers d'à coté). Mais certain-e-s habitant-e-s étaient sur le toit, d'autres sur les gouttières, et n'ont pas pu en être délogé-e-s. Sous la pressions de voisin-e-s, d'ami-e-s, les flics sont repartis vers 9h00. Expulsion ratée donc, mais le Chatô n'a plus de porte, ni de fenêtres, ni de mobilier (chaises, tables, matelas etc). Ci-dessous un texte plus ancien distribué dans le voisinage.

On va nous expulser Nous sommes énervés

Ca y est, le Chatô à Montreuil est expulsable. Ce 24 mai, un mois après l'audience, la décision de la cour d'appel de Paris est tombée. La décision du juge d'exécution des peines qui nous donnait jusqu'à fin septembre a été cassée.

Certains d'entre nous avaient croisé Brard [le maire de Montreuil] lors du vide-grenier, rue Ernest Savart, il nous avait bien dit qu'il avait le pouvoir de décider de qui pouvait rester sur son territoire, sa commune. Il nous avait promis une expulsion imminente, une expulsion qui, pourtant officiellement, ne dépendait pas de lui, puisque l'on attendait toujours une décision de justice.

A l'audience du 26 avril où la BNP voulait remettre en cause les délais accordés, la juge semblait attentive à notre cause. A ce moment-là, malgré notre méfiance face à la justice, nous y avions un peu cru. Mais aujourd'hui le résultat est là. Nous voyons une fois de plus que la justice est soumise aux pouvoirs des politiques et de l'argent. Brard est allé jusqu'à écrire pour le procès une lettre soutenant la BNP. Depuis le début, Brard et la BNP ont travaillé main dans la main pour accélérer la transformation du parc en barre de béton, et mettre à la rue une vingtaine de personnes et les nombreuses initiatives qui ont émergé de ce lieu. Ils ne cessent de répéter qu'en occupant la maison, nous empêchons la construction de "logements sociaux". Ne soyons pas dupes. Depuis quand les banques font-elles du social ? On sait ce que le mot "social" peut recouvrir aujourd'hui : au Chatô, il désignera des "résidences de standing en accession à la propriété". Et si Mr Brard voulait tant axer sa politique sur le social, rien ne l'empêchait de préempter la maison avant qu'elle ne tombe dans les mains d'une grande banque. Au contraire, il préfère soutenir une banque et un projet qui vise à raser un grand jardin, à réhabiliter une maison habitable... Et puis le plan local d'urbanisme nous expliquera qu'ailleurs, dans Montreuil, on fera un "îlot de verdure" artificiel avec trois ridicules arbres et un banc. En fait, toute cette histoire n'est qu'une belle opération de promotion immobilière, où les envies et besoins des gens du quartier comme des squatters ne comptent pas par rapport à des liasses de billets...

Face à ces puissants, on sait qu'il est difficile de lutter, que l'on finira bien par se faire expulser. Mais nous ne sommes pas résignés, nous sommes énervés. Nous sommes déterminés à résister. De multiples initiatives peuvent témoigner d'une hostilité à cette expulsion. A l'hiver dernier, au début de l'occupation de cette maison, de nombreuses personnes étaient venues spontanément se rassembler devant la maison, nous montrer leur soutien, nous aider à résister. De tels moments de résistance collective sont des moyens concrets de nous organiser ensemble et ainsi de lutter contre ce monde.

=> Plus de détails sur l'intervention des flics et ses suites à venir.

c.


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