Marseille : expulsion partielle du squat Naszdom


EXPULSION, EXPLUSION, SEXULPION.
Amputation du squat Naszdom

Marseille, le 24/07/02

Hier à 08h30, un huissier, des déménageurs, une entreprise de maçonnerie, un architecte, une secrétaire, et quelques autres chelous se sont pointés à Naszdom, une maison occupée depuis Novembre 01. Ils étaient accompagnés par... la police. En tout, c'est une bande d'une trentaine de professionnels qui a voulu entrer dans la maison sans sonner. La porte a subi leurs offenses un quart d'heure avant de céder.

«IL N'Y A PERSONNE!»

Mais ce n'était qu'un début. Car derrière cette porte barricadée, il y a encore d'autres portes barricadées, une annexe inédite... et plusieurs occupants. En fait depuis les débuts de Nazsdom, une église mitoyenne a été réquisitionnée pour y mener des expériences qui ont bouleversé les a priori qu'on peut avoir concernant l'inutilité d'un tel espace: mettez vous bien ça dans la tête, ce n'est plus une église. C'est devenu le laboratoire d'hypothèses beaucoup moins farfelues que le droit divin ou les lois du marché: autogestion, autonomie, recyclage, gratuité, pratique expérimentale de la fête et de lard...

L'ex-maison-du-seigneur (le 12) n'appartient pas aux proprios cathos de la maison des humains (le 14) et celleux qui l'occupent depuis l'hiver dernier n'ont pas encore été assignés en justice. Le commandement d'expulsion ne vise donc que le 14. Cet argument a semé une certaine confusion parmi les expulseurs. Finalement ils auront passé la journée à vider et murer une partie du squat. Mis à part les proprios pour qui c'était un divertissement, tout le monde s'est fait chié: les déménageurs ont fait le parcours du combattant dans les barricadages et sur les toits, les maçons sont tombés en panne de parpaings, les flics ont tenu le crachoir à la secrétaire et certains doivent avoir une crampe aux biceps. Le plus chiant, c'était pour les personnes venues soutenir Nazsdom, les voisins et les passants, de voir la face laborieuse et contrainte du rétablissement de l'ordre.

ET MAINTENANT...

La petite troupe venue défendre la propriété privée et ses abus d'origine (inutilité, ruine, gaspillage, spéculation, fric) n'a pas réussi à liquider Naszdom. Mais cette expérience ouverte et collective se trouve sérieusement mutilée: privés d'une grande partie de leur lieu de vie, les habitants ne savent pas encore quelle stratégie vont adopter les proprios, la mairie... pour arriver à l'expulsion totale du squat, ni combien de temps cela peut prendre: un jour, un mois, un an? Nous savons que notre temps est couvert de répression. L'été n'est pas encore fini, l'État non plus, et de nombreux squats, espaces autogérées, TAZ etc... ont déjà été la cible des forces de l'ordre: ici à Marseille, récemment, les familles qui avaient réquisitionné un immeuble rénové dans le 1° pour résister à leur déplacement ont été expulsées en juin, des familles serbes et comoriennes en attente de logement ont été expulsées en juillet d'un immeuble vide appartenant à l'assistance publique, des flics municipaux ont tenté de rentrer de force dans un squat du 5°, le 16 juillet dans le 7° le GIPN est intervenu sur l'expulsion d'un squat sous prétexte, selon la presse, que «des fusils étaient pointés sur la rue» alors que ses occupants avaient déjà plié bagage... Les délais accordés étant de plus en plus courts, une maison occupée jugée ce printemps est expulsable à partir de demain. Quant au CAT, occupé depuis décembre 2001, le délibéré a été repoussé au 19/08. Ailleurs en France, à Dijon, à Montpellier, à la Vieille Valette, contre les free, la pression s'accentue, expulse, expulse... Mais à Naszdom comme ailleurs, l'émancipation collective d'insoumiEs et la libération de zones autonomes sont pensées et pratiquées comme une résistance permanente et globale. La répression n'a jamais éliminé les utopies, elle ne nous empêche pas d'imaginer et de fabriquer des situations alternatives et antagonistes à la violence du capitalisme. Bref, tu l'sais, la rue a souvent le dernier mot cousin...

Naszdom continue, restez mobilisés pour le soutien.

Contact: Naszdom, 12 rue Barthélémy, 13001 Marseille - naszdom@altern.org - mars-cat@subdimension.com

mars-cat@subdimension.com


retour