Limoges : Expulsion du squat "DéDAL"


Salut,

Cet été, bleu horizon sur Limoges. Ce matin [7 août 2003] un escadron de gardes mobiles est venu prêter main forte à la police urbaine et aux municipaux pour déloger les habitants du squat "DéDAL" (Défense du Droit Au Logement). Ce collectif regroupe des individu-e-s et des organisations habitant-e-s ou non le lieu et sensibles à la question de l'accès au logement. C'est la troisième expulsion de l'été.

Un bref rappel historique: le 21 avril 2002 nous investissions un immeuble appartenant à la mairie avec un double objectif, faire vivre un squat et travailler les institutions sur la question du logement. fin août puis début septembre 2002, la mairie engageait une procédure judiciaire pour obtenir l'expulsion. 14 février de cette année, le Tribunal de Grande instance ordonnait l'expulsion du lieu, en injoignant la préfecture de se préoccuper du relogement des occupants. Seules 2 familles ont été relogées depuis. 4 juillet, première expulsion de l'été (une dizaine de personnes à la rue, quatre d'entre elles se réfugient au DéDAL). 17 juillet, deuxième expulsion estivale (deux se réfugient au DéDAL, environ une demi-douzaine de personnes à la rue). 18 juillet l'huissier passe au squat signifier l'ordonnance d'expulsion. 7 août (aujourd'hui), à 7h expulsion des huit derniers habitants et des trois associations qui y avaient élu domicile (dont le collectif DéDAL). Je fais ça très vite, pour plus d'infos vous pouvez me mailer à cette adresse ( leo.nirik@free.fr ).

Ci dessous le tract qu'on distribue aujourd'hui (on organise un rassemblement devant la préfecture à 18 heures, le 7 août).

Pour le DéDAL, Xavier.

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OPERATION « LIMOGES VILLE PROPRE » ?

Aujourd'hui, jeudi 7 août 2003, la préfecture a employé la force publique pour expulser le squat du 21 boulevard de la Corderie - qui abritait également quatre habitants expulsés des Tanneries [de Limoges] vendredi 4 juillet. Cette expulsion est inhumaine, elle est en outre illégale ! L'article 62 de la loi Besson précise qu'une expulsion ne peut avoir lieu que deux mois après le passage de l'huissier. Ce dernier est passé le 18 juillet. Ce même article exige que l'autorité préfectorale prenne en compte le relogement des occupants. Où vont aller ceux que la préfecture expulse aujourd'hui ? A l' hôtel ? Sous un pont ? Chez un pote ? La Mairie de Limoges, propriétaire du lieu, affirme que c'est à l'Etat d' assurer le droit au logement, elle pense que faire expulser le 21 boulevard de la Corderie fera avancer la question ! Ce qui est encore plus inadmissible, c'est que la mairie ne compte pas utiliser son bien. Cet immeuble sera détruit et le terrain laissé en jachère pendant quelques années. Elle n'a aucun scrupule à laisser huit habitants dormir dehors à partir de ce soir ! Cette expulsion intervient en plein été, à l'heure où beaucoup de services d 'aide aux SDF (comprendre Sans Droits Fondamentaux) et aux plus démunis, déjà saturés en temps normal, fonctionnent à service très réduit. De plus faute de crédits de l'Etat, l'ARSL s'est vue contrainte de fermer les portes du centre de jour (service de premier accueil pour les sans-logis), donc à laisser de nombreuses personnes à la rue, sans abris, sans aucune solution. La Bonne Assiette a du elle aussi diminuer le nombre des repas servis. Les autorités publiques expulsent sans vision à ong terme. En effet, sans autre possibilité que le squat pour se loger, l'expulsion est un cache misère et ne fait que repousser le problème sans le résoudre. Malgré notre courrier recommandé à la préfecture de Limoges et notre lettre ouverte à la mairie, aucun des deux n'a pris contact avec nous afin de trouver une solution convenable pour le relogement de ces habitants. Depuis le temps que cette question se pose à Limoges, les pouvoirs publics ne cherchent pas à régler positivement le problème, seulement de manière restrictive (quelques familles relogées) et de façon inadaptée (nuits d' hôtel). Une fois de plus le droit de propriété (op)prime sur le droit au logement. Le squat n'est peut-être pas une solution au problème de l'accès au logement, mais l'expulsion l'est encore moins. Droit au logement pour tous ! Pas d'expulsion sans relogement ! Défense du Droit Au Logement, Limoges, le 7 août 2003

Xavier


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