Droit au logement : procès à Limoges


Voici le tract diffusé actuellement à Limoges pour appeler au soutien des trois militants qui passent en procès mardi prochain, à Limoges. On peut envoyer des messages de soutien soit à l'adresse d'AC! Limoges : Les Amis d'AC! BP 40050 , 87002 Limoges cedex 1 ou par mel : a.bird@free.fr

On va faire une expo devant le tribunal où on pourra afficher les messages de soutien.

Les personnes qui voudraient venir soutenir et qui auraient besoin d'un hébergement, peuvent nous contacter par le même mel.

christophe

DROIT AU LOGEMENT POUR TOUS :

Trois militants en procès

Soutenez les mardi 8 octobre 2002 à 10h00 devant le tribunal de Limoges, place d'Aine

Pour tenter de trouver des solutions pour les sans-abri, le D.D.A.L. (défense du droit au logement) occupe depuis le 26 avril 2002 un immeuble situé au 21 boulevard de la Corderie. Cet immeuble vide depuis 2 ans appartient à la mairie de Limoges.

Trois demandes ont été faites auprès de la mairie pour trouver une solution. La seule réponse de la mairie fut d'engager une procédure d'expulsion immédiate le 9 septembre pour le 10. La mairie fut déboutée de sa demande et le jugement reporté au 8 novembre. Le Juge demandant à la préfecture des propositions de relogement pour les occupants. Par ailleurs, le 5 septembre, l'immeuble de la rue Baudelaire, occupé par des sans-logis, fut expulsé par la force publique, et deux autres immeubles risquent de l'être en octobre.

Un déficit de logements sociaux

En France, la situation se dégrade considérablement. La précarité du logement liée à des loyers excessifs et une précarisation du travail se traduit par le développement de l'errance urbaine. Le nombre d'expulsion ne cesse d'augmenter : 4359 en 1998 pour 5936 en 2 000. Celui des logements vides aussi : ils sont passés de 850 000 en 1962 à 2 millions aujourd'hui. La construction de logements sociaux reste faible et toutes les mesures gouvernementales en matière de logement ne sont qu'incitations à l'accession à la propriété pour le plus grand profit des bâtisseurs et des banques, contribuant à accentuer l'endettement des ménages à bas revenus.

En 1977, le loyer charges comprises d'un logement social neuf type T3, représentait le quart du salaire net d'un smicard. Aujourd'hui, pour le même logement, il en représente pratiquement la moitié. Se loger est devenu un luxe que beaucoup de famille ne peuvent plus se permettre. Dans cette société, le logement est une marchandise sur laquelle spéculent des investisseurs.

Il y a trois millions de personnes mal logées en France dont près de 100 000 sans domicile et 2 millions de logements sont vacants hors résidences secondaires. Il est donc urgent d'appliquer l'ordonnance du 11 octobre 1945 pour réquisitionner les logements vides.

La carence des pouvoirs publics

Devant l'inertie des services publics et malgré de nombreuses démarches d' associations caritatives auprès de ces instances pour trouver des solutions au problème du logement, les sans-abri se multiplient sur la place de Limoges. C'est au moins 150 sans-abri qui cherchent désespérément à se loger. Les structures d'hébergement sont saturées. C'est pour cela que le D.D.A.L a occupé l'immeuble du 21 boulevard de la Corderie. Cette occupation a généré une demande d'autres sans-logis et le D.D.A.L. ne pouvait prendre le risque de saturer le lieu avec toutes les difficultés que cela comporte.

La mairie ne répondant pas aux demandes du D.D.A.L., des militants sont allés voir l'état des lieux d'un ancien hôtel vacant depuis plus de quinze ans pour savoir si cet immeuble pouvait faire partie de solutions d'urgences de relogement à proposer à la mairie. Ces militants voulaient savoir s'il était raisonnable de revendiquer que cet ancien hôtel serve à reloger, dans le cadre d'une procédure "d'attribution d'office", des familles sans logis. Et parce que ces militants sont allés se rendre compte de l'état des lieux, ils sont accusés de destruction de bien alors qu'il ne s'agit que d'un malheureux cadenas qui ne ferme qu'un immeuble vide.

Ils n'ont rien volé, rien dégradé. Tout juste peut-on leur reprocher de s' être substitués aux pouvoirs publics et à leur carence. Car tout le monde sait que tous les centres d'hébergement sont saturés, mais rien n'est fait pour recenser les logements inoccupés, pour loger ou reloger des familles en détresse.

Nous appelons à un rassemblement de soutien le mardi 8 octobre à 10 h devant le tribunal de Limoges, place d'Aine.

DéDAL (Défense du droit au logement)


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