Joué-lès-Tours (37) : Le maire harcéle une famille de sans-papiers


Vendredi 9 janvier 2009

DU COURANT, DU CHAUFFAGE, UN TOIT POUR LA FAMILLE AKKAOUI !

QUAND UNE FAMILLE SE NOIE...

Depuis septembre 2008, Ahmed Akkaoui, de nationalité marocaine, sa femme Hadda et leurs deux enfants Sonia (élève au LP Albert Bayet) et Omar (en 6ème au collège de La Rabière), qui étaient à la rue et sont encore dans le plus grand dénuement, sont hébergés dans un pavillon promis à la démolition dans le centre de Joué-lès-Tours. Malgré de nombreuses démarches, des promesses d'embauche, le soutien actif de citoyens de la ville de Joué, la Préfecture lui refuse un titre de séjour. A la précarité extrême de leurs conditions de survie, s'ajoute ainsi la menace de l'expulsion du territoire.

Mais pour l'autorité préfectorale, ces épreuves ne sont pas encore suffisantes, et M. Akkaoui doit se battre en continu contre des insinuations sur sa personne, des mensonges sur son passé, des accusations sur son comportement qui visent à le discréditer. Ces dernières semaines, l'ampleur de la rumeur a poussé Ahmed Akkaoui à se procurer les extraits de ses casiers judiciaires, tant en France qu'en Italie où il a résidé longtemps. Les casiers sont vierges ! Soulagement ? Bien au contraire, les épreuves redoublent.

Voilà en effet qu'en pleine offensive d'un hiver particulièrement rigoureux, l'autorité municipale annonce que l'approvisionnement en électricité du local ne sera plus assuré, menaçant ainsi la famille de la priver de tout moyen de chauffage !

...LE MAIRE DE JOUE LES TOURS LUI APPUIE SUR LA TETE

Ce mercredi 7 janvier, Ahmed Akkaoui, accompagné pour l'occasion de quelques membres du Réseau Education Sans Frontières, se rend à la cérémonie de la galette des rois qui a lieu à la salle municipale Jacques Brel, avec deux objectifs : obtenir pour lui et sa famille, grâce aux casiers judiciaires vierges, que les calomnies déversées à son encontre, qui ont ici ou là trouvé des oreilles complaisantes pour les entendre et des bouches zélées pour les répéter, sont sans aucun fondement. obtenir pour lui et sa famille, comme les lois de notre pays le garantissent à tous, le droit de ne pas retourner à la rue et le droit de pouvoir se chauffer, ne serait-ce qu'a minima,

Interpellé sur ces deux points, le maire de Joué, Philippe Lebreton, a alors montré la mesure de son humanité et de sa probité intellectuelle. Il a ainsi refusé à la famille Akkaoui de lui garantir le minimum pour ne pas mourir de froid, et a montré en quel mépris il tenait les preuves fournies par l'institution judiciaire - pour n'accorder sa confiance qu'aux seules insinuations préfectorales. Pour lui, il l'a proféré publiquement, M. Akkaoui est un « escroc international », il ne « lèvera pas le petit doigt » pour cette famille ni pour permettre à Ahmed Akkaoui d'obtenir les papiers nécessaires pour travailler et faire vivre sa famille dans des conditions décentes !

Dans la bouche d'un élu de la République, dont nous croyons savoir qu'il se dit « socialiste », ces propos sont inacceptables, et cette désinvolture, face à la situation dramatique de cette famille, est inhumaine et révoltante !

Rejoignez-nous ce samedi 10 janvier 2008 à 10h30 devant la mairie de Joué-lès-Tours, Place François Mitterrand pour exiger que cessent les calomnies, et que cessent les menaces de coupure de courant et de mise à la rue de la famille Akkaoui.

Si d'aventure la menace de couper le courant était mise à exécution, que M. Lebreton sache que nous appellerons à un rassemblement, et nous rétablirons nous-mêmes et immédiatement l'électricité.

Réseau Education Sans Frontières, Maison Pour Tous, Place des Droits de l'Homme 37300 Joué-lès-Tours

Comité de soutien aux demandeurs d'asile et aux sans papiers

csdasp37 at no-log.org


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