Grenoble: Quelques précisions sur l'expulsion illégale du squat de la rue de l'Ancien Champ de Mars


Non aux Expulsions et à la Répression des Squats!

Mercredi 17 septembre [2008], la maison du 3 rue de l'Ancien Champ de Mars est expulsée.

Cette maison, vide depuis près d'une dizaine d'années, était occupée depuis le jeudi 11 septembre par un groupe de personnes qui avaient décidé d'investir les lieux pour y habiter et pour en faire un espace d'activités non-marchandes. Déjà le dimanche, un goûter avait été organisé pour permettre aux ami-e-s et voisin-e-s de découvrir le lieu et rencontrer les habitant-e-s.

Encore une fois, avec cette expulsion, les aberrations de ce système apparaissent au grand jour. Est-il vraiment normal qu'autant de maisons soient vides, simples outils de spéculation financière, quand autant de personnes n'ont pas les moyens de s'offrir un logement décent?

En plus, cette intervention policière était totalement illégale. En effet, un squat ne peut pas être expulsé après 48 heures sans qu'il n'y ait de procédure entamée auprès du tribunal d'instance (comme l'indiquait un texte de loi collé sur la porte de la maison). Surtout que, lundi 15, la police municipale était passée constater l'occupation du lieu et avait reconnu que l'expulsion n'était pas possible.

Non seulement les lois sont déjà là pour maintenir les privilèges des dominant-e-s, mais quand elles ne suffisent pas, il est toujours possible de passer au-dessus, notamment pour certain-e-s propriétaires au bras long.

Une cinquantaine de personnes étaient dans la rue pour montrer leur soutien avec les occupant-e-s, mais la police avait tout mis en place pour décourager cette solidarité. L'intimidation semblait bel et bien être le mot d'ordre. Déjà le nombre des forces de l'ordre déployées pour l'occasion était totalement disproportionné (3 voitures de la BAC, plusieurs véhicules de la police nationale et de la municipale, la brigade canine, des RGs...), en plus l'intimidation et la pression exercées sur les personnes qui se trouvaient dans la rue étaient manifestes : barrages filtrants, où la encore on a pu voir quels étaient les critères de ce « filtrage » policier (visiblement, il est plus difficile de passer un barrage si on n'est pas une personne bien blanche et bien propre sur soi), contrôles d'identité, refus de s'expliquer sur ce qui se passait, remarques méprisantes, voire insultantes, etc.

Suite à cette intervention policière, les trois personnes se trouvant à ce moment-là dans les lieux ont été interpellées puis placées en garde à vue pendant 24 heures. Elles sont poursuivies pour dégradation en réunion de bien privé (foutage de gueule, à moins que « dégradation » soit un nouveau synonyme de « nettoyage et remise en état ») et pour refus de prélèvement ADN. Il apparaît clairement à quel point ce système de contrôle et de fichage de la population permet encore mieux de saper tout moyen de résistance face à cette société capitaliste où toute alternative est interdite, voire criminalisée.

Leur procès aura lieu le 1er décembre 2008.

Une des choses qui restera après la semaine passée dans cette maison, c'est la solidarité qu'ont montrée de nombreux-ses habitant-e-s du quartier et lycéen-ne-s fréquentant l'établissement scolaire voisin (ce n'est d'ailleurs pas un hasard que l'expulsion ait eu lieu un mercredi après-midi, alors que le lycée était fermé...), qu'illes en soient ici remercié-e-s.

C'est notamment dans ces liens qui se créent que résident notre force de résistance à un système grotesque et notre pouvoir à le changer. Notre détermination à continuer de créer des espaces où d'autres possibles puissent devenir réalité, loin des logiques marchandes et du pouvoir des dominant-e-s est plus forte que jamais. La répression ne pourra jamais nous faire abandonner notre envie de prendre nos vies entre nos mains.

Dans la lutte contre leur monde, la solidarité est une arme indispensable!

Il en faudra plus pour nous abattre : 1 expulsion, 10 ouvertures!

a.


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