Grenoble: Appel à soutien de la Trappe-Crise


Nous, habitantes d’une maison occupée depuis la mi-octobre 2008 au 8 boulevard de l’Esplanade à Grenoble, sommes actuellement expulsables sans aucun délai légal, ni respect de la trêve hivernale. Le jugement avait été rendu le 24 décembre dernier, et le commandement de quitter les lieux nous a été remis par huissier le 6 janvier 2009.

Cette maison a été acquise il y a plusieurs mois par l’EPFL (Etablissement Public Foncier Local), en vue d’être démolie, dans le plan de réaménagement de la zone de l’Esplanade. Ce plan n’est absolument pas précis (si ce n’est que le tram E devrait y passer, mais pas avant 2012, ainsi qu’un vague projet d’antenne media pour la promotion des JO 2018), et le projet se résume donc pour l’instant à en faire un terrain vague pour plusieurs années. D’autre part, depuis notre entrée dans les lieux, le propriétaire prétexte l’urgence absolue de la démolition, mais aujourd’hui encore, il n’a pas pris la peine de faire afficher sur le bâtiment les panneaux de permis de démolir qui doivent y apparaître, légalement, au moins deux mois avant le début de la mise en oeuvre de cette démolition.

Nous sommes 8 habitantes permanentes et plus nombreus-es encore à graviter autour de cette maison qui nous a accueilli-e-s, dans ce contexte de hausse des loyers et de difficulté à se loger, même en plein hiver. Pour nous, si une maison est abandonnée et que, à côté de cela, des personnes ont besoin d'un logement, c'est de l'ordre du bon sens que ces personnes utilisent ces maisons vides. Nous ne voulons pas que la propriété privée prime sur le droit au logement ! Ainsi, nous soutenons et revendiquons comme légitime le fait de réquisitionner des logements vides et de lancer des mouvements de grève des loyers.

Ce que nous observons quotidiennement c'est que l'urbanité devient l'une des armes majeures de ce monde lisse et policé. Les différents aménagements urbains en sont un témoignage réel. En effet, on détruit des vieux quartiers, on gentrifie, on rénove... On construit des super-structures qui accueilleront des projets d'envergure comme les JO, qui sont de grands projets spectaculaires marchands, et cela en détruisant des logements. La politique urbanistique est aussi de continuer à bien séparer les appartements hight tech' des bourgeois et les barres d'immeubles. Tout cela avec un contrôle intransigeant et permanent de chacune des sphères de nos vies, de manière à pouvoir réprimer n'importe quel pas de côté qui ne répondrait pas au comportement attendu, prévu, rentable, acceptable... choisissant à notre place ce que nous devons faire ou pas, ce qui est légitime ou non...

Des dizaines de squats sont expulsés tous les ans, quelque soit la période de l'année, en laissant la plupart du temps derrière eux un terrain vague ou une maison murée.

Nous vous appelons tous et toutes, personnes et associations solidaires, à signifier votre soutien, à demander le respect de la trêve hivernale et notre maintien dans les lieux, à demander à l’EPFL de se rétracter, à la préfecture de ne pas accorder le recours aux forces de l’ordre, à la mairie de Grenoble et à la Métro d’intervenir en notre faveur, etc.

Voici les numéros qu'il est possible d'appeler :
Préfecture 04 76 60 34 00
EPFL 06 20 10 02 23 (Philippe Fages, directeur de l’EPFL)
METRO 04 76 59 59 59 (Didier Migaud, président de la métro, est aussi président de l’EPFL)
Mairie de Grenoble 04 76 76 38 43 (cabinet du maire)

NON A TOUTES LES EXPULSIONS !
Merci de votre soutien

Les habitantes du 8 boulevard de l’Esplanade


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