Caen : Le Pavillon Noir est toujours expulsable


Communiqué du Pavillon Noir

Le Pavillon Noir, squat politique autogéré, occupe depuis plus de deux ans les maisons du 6 et du 10 boulevard Poincaré.

Depuis le lundi 12 juillet, ces maisons appartenant à la mairie de Caen sont officiellement expulsables. Un huissier est passé remettre au collectif une décision de justice du Tribunal de Grande Instance de Caen datant d’octobre 2008 spécifiant l’expulsion, soit quasi deux ans après un rendu de jugement jusque là inconnu des occupant-e-s. Procédure qui semble par ailleurs illégale (le TGI n’est, par exemple, pas habilité à juger des affaires d’occupation sans droit ni titre).

Cette procédure à la demande de la mairie de Caen, représentée par son maire Philippe Duron, aura pour conséquence de mettre une dizaine de personnes à la rue et de stopper l’activité d’un lieu d’expression politique libre.

Quant à l’éventuel projet de logements sociaux mis en avant par la municipalité pour raser le squat, outre la contradiction de mettre des gens à la rue, quand verra-t-il véritablement le jour ? Notre voisine du 8 boulevard Poincaré habite toujours chez elle, le dentiste du 4 a toujours un bail qui court jusqu’à 2011, et c’est tant mieux pour eux. Pour être clair, il n’y a d’urgence pour la mairie que d’expulser le squat pour un projet immobilier qui est censé occuper toute la rue (6 ou 8 maisons).

De plus, de quels logements sociaux nous parle-t-on ? De logements «moyennement sociaux» avec un loyer d’une centaine d’euros supérieur à un logement HLM ? On vire des démunis pour recaser des logements pour classes moyennes plus rentables et moins gênants qu’un squat.

Contrairement à ce qu’a pu dire Jean-Louis Touzé dans le journal Liberté du 24 juin 2010, nous n’avons jamais eu «d’accord tacite» avec la mairie. Et pouvait-il y avoir accord alors que le maire a lancé une procédure dès octobre 2008 ?

Le maire, le Parti Socialiste et ses alliés (PRG, Verts, PC) se cachent derrière la société immobilière la Caennaise et l’adjoint au maire PRG Jean-Louis Touzé pour faire le sale boulot. Depuis longtemps, nous ne sommes pas dupes des doubles manoeuvres de la gauche !

Dans d’autres villes de France, le PS et ses alliés, comme les autres Partis, expulsent les squats pendant que des millions de logements restent inoccupés au bénéfice de la spéculation immobilière.

NOUS RÉSISTERONS ICI ET AILLEURS !

Et appelons toutes et tous à se rassembler le jour de l’expulsion du Pavillon Noir devant le squat !

Le Pavilllon Noir - 14 juillet 2010


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