Buenos Aires; Encore une expulsion de terrain occupé


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Buenos Aires : encore une expulsion de terrain occupé

Le terrain de l'Onabe avait été occupé en avril par 600 personnes. Une subvention leur a été donnée pour six mois pour se loger dans des pensions mais plusieurs familles l'ont refusée et demandent une solution de fonds. Mobilisation demain.

"Où allons-nous aller ?", "qu'est-ce que nous faisons avec les enfants ?" : "où allons dormir ce soir ?", "où emmènent-ils nos affaires ?" : les occupants du terrain du quartier de Buenos Aires de Parque Patricia ont assailli de questions le secrétaire du Tribunal National nº9 qui, escorté par des centaines de policiers, s'était présenté hier dans les lieux, disposé à accomplir un ordre d'expulsion. "La résolution ne contemple pas la partie sociale", leur a répondu le fonctionnaire. Les plaintes des habitants ne se sont pas traduites en incidents et dans l'après midi le terrain de 19 hectares, propriété de l'État national, était vide et grillagé. De la partie sociale, s'est occupé, le Gouvernement de la Ville, qui après avoir réalisé un recensement improvisé a remis des allocations aux familles.

Le terrain en conflit est situé le long des voies de l'ex-chemin de fer Belgrano Sur et appartient à l'Organisme National d'Administration des Biens de l'Etat (Onabe). En avril environ 600 personnes, en majorité des femmes et des enfants, à la recherche d'un lieu où construire des précaires baraques l'ont occupé. L'ordre judiciaire les a obligé à abandonner le terrain, sans avoir de lieu où aller. Le Sous-secrétariat de Gestion Sociale et de Développement a distribué aux familles des allocations de 450 pesos (100 euros) pour qu'elles louent une pièce dans une pension.

L'arrivée du secrétaire judiciaire, accompagné par la Garde d'Infanterie et les mobiles de la Police fédérale, y compris des camions à eau, a surpris les familles qui ont assuré ne pas avoir reçu d'avis d'expulsion. "Cela nous a pris par surprise, personne ne nous a rien annoncé", a assuré Alfredo Albornoz, un des occupants, tandis qu'il commençait à retirer ses affaires de la baraque.

La scène s'est répétée durant toute la journée. Seules quelques familles ont refusé l'expulsion et hier soir elles restaient dans les environs du terrain. Tandis que les habitants terminaient de rassembler leurs affaires dans des sacs, le personnel policier a abattu les baraques, la majorité en bois et en tôle ou les constructions en brique. En signe de protestation, un homme a incendié sa baraque. "Nous voulons une solution à notre problème de logement. Avant de venir ici nous vivions dans la rue ou dans des pensions", a-t-il dit, furieux.

Il y a eu des gens qui ont commencé à réclamer la présence d'autorités du gouvernement de la ville de Buenos Aires pour qu'elles leur donnent une solution. A la mie journée sont arrivés sur le lieu des fonctionnaires de la Sous-secrétariat de Gestion Sociale et du Programme Buenos Aires Présent, qui ont installés des tables dans différents points du terrain pour faire un recensement des occupants et ensuite leur remettre une allocation de 450 pesos mensuels, garantie pour six mois. Quelques familles ont refusé cette aide. "Nous voulons qu'ils nous donnent un terrain et le payer, nous voulons qu'ils nous offrent rien", a soutenu Edith, une des affectées.

Le titulaire de l'Onabe, Ferdinando Suarez, a aussi coordonné l'expulsion. Cet organisme a présenté une plainte en justice. "Nous l'avons fait parce que c'est un bien de l'État et de plus le gouvernement national impulse des politiques de logement ordonnées, et pas ce type d'installations" (1), a argumenté le fonctionnaire. Il a de plus informé que sur le terrain sera construit "un nouveau siège de l'Université Technologique Nationale et d'un édifice pour la Faculté de Filosophie et Lettres de la UBA.

Note:
(1) - Effectivement le gouvernement national et de la ville de Buenos Aires mettent en place des programmes de construction de logement mais les besoins sont tellement nombreux qu'ils ne suffisent pas. Et de plus ces programmes sont clientélisme, c'est à dire qu'ils sont des "faveurs politiques". La solution des 450 pesos d'allocation n'est pas une solution car il n'y a plus de place dans les pensions de Buenos Aires (de plus celles ci n'acceptent plus de familles avec enfants), et après six mois où vont-ils ? Pour le prendre au mot une mobilisation va avoir lieu demain à l'Onabe. (NdT)

Pagina/12, 04 juillet 2007.

Traduction : http://amerikenlutte.free.fr


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